Hallus Valgus, rupture du tendon d’Achille, Névrome de Morton autant de pathologies qui nous gâchent la vie. Alors, comment résoudre ses problèmes ? Explications.

L’hallus valgus ou « oignon »

Il s’agit d’une déformation du gros orteil qui se penche vers les autres orteils et forme un angle. L’hallus valgus touche 10 fois plus de femmes que d’hommes, à tel point que 95% des femmes après la ménopause en souffriraient.

À quoi est-ce dû ?

En grande partie à l’âge, à cause du vieillissement des os et du relâchement du ligament de la partie interne du gros orteil. Cette pathologie peut être congénitale et toucher des adolescents à partir de 13 ans. L’hallus valgus est aussi dû au port de talons hauts ou de chaussures trop serrées au fait d’avoir des pieds plats ou d’avoir un gros orteil plus long que les autres. Toutes ces causes entraînent une pression importante sur l’articulation et au fil du temps un « oignon » apparaît.

Qu’elles sont les conséquences ?

En plus d’être extrêmement douloureux, il empêche de se chausser correctement et est disgracieux au possible !

Et ce n’est pas tout ! Car avoir un hallus valgus amène :

la déformation des autres orteils qui ressemblent alors à des « griffes »,

des fractures plus fréquentes,

de l’arthrose.

Comment avoir moins mal ?

En portant une orthèse plantaire qui permettra de redresser un petit peu l’orteil ou en mettant, entre le gros orteil et le suivant, des osselets en silicone. Attention, n’attendez pas de miracles. Ces artifices ne corrigeront jamais la déviation de votre orteil et l’hallus valgus continuera à se développer.

Comment se débarrasser d’un hallus valgus ?

En se faisant opérer, mais attention, il ne faut pas tarder à vous faire opérer. Faites-le avant que les autres orteils soient touchés, car l’opération sera très lourde et la possibilité de retrouver les pieds de vos 20 ans sera quasi nulle.

Comment se déroule l’opération ?

Comme nous l’explique le Docteur Aurélien Frison, chirurgien orthopédiste à Paris, l’opération d’un hallus valgus est pratiquée en ambulatoire et dure environ une demi-heure.

Plusieurs méthodes choisies par votre chirurgien orthopédiste :

L’ostéotomie est l’intervention la plus fréquente. Le chirurgien sectionne l’os du gros orteil et celui de la première phalange pour immobiliser les parties osseuses déplacées.

La chirurgie mini-invasive est le même procédé que l’ostéotomie à la différence que les incisions sont bien plus petites. Résultat : on ne voit quasiment pas de cicatrices.

Le port de chaussures particulières est obligatoire suite à l’opération.

La rupture du tendon d’Achille

La rupture du tendon d’Achille est un accident fréquent qui peut toucher tant les sportifs que les non-sportifs, mais touche bien plus les hommes jeunes (entre 30 et 50 ans) jouant au foot ou pratiquant du running. Le tendon d’Achille est le tendon le plus épais de notre corps et joint le triceps (le muscle le plus fort de notre mollet) à l’os du talon. Comme il fait partie de l’extension de notre pied, il nous permet de soulever notre pied et donc de marcher, de courir, de sauter, etc.

À quoi est-ce dû ?

La rupture du tendon d’Achille est due soit :

à une blessure qui fragilise ses fibres tendineuses,

au surpoids,

au vieillissement,

à une tendinite mal soignée,

à une déshydratation importante,

etc.

Une prise d’antibiotiques ou de certains médicaments peut aussi être la cause de cette rupture tendineuse.

Comment savoir si on a une rupture du tendon d’Achille ?

Savez-vous que dans 20 à 30% des cas, les personnes ignorent qu’elles ont une déchirure ou une rupture du tendon d’Achille, malgré le fait qu’elles aient consulté un médecin ?

Pourtant, la douleur qui va du talon au mollet est intense, le côté postérieur de la cheville est très gonflé et il est très difficile de marcher. Il est donc primordial de passer une échographie ou une IRM pour être soigné au mieux.

Comment soulager la douleur ?

En évitant au maximum de poser son pied parterre et en mettant régulièrement des poches de glace pour soulager l’inflammation.

Comment la soigner ?

Le chirurgien pourra vous poser un plâtre, vous opérer ou si vous êtes âgé, vous poser une botte de résine durant 6 semaines, puis vous prescrire une botte avec talonnettes pour marcher (toujours durant 6 semaines).

Comment se déroule l’opération ?

Tout dépend de la technique utilisée :

la technique percutanée : de petites incisions sont faites sur les bords du tendon,la technique à ciel ouvert : il s’agit de la même technique, mis à part que la suture est plus importante et que la cicatrice sera donc plus grande.

S’en suivra une longue période de rééducation.

Névrome de Morton ou maladie de Morton

Ce syndrome touche 75% des femmes de 15 à 80 ans, mais est plus fréquent après la ménopause. Le névrome de Morton est très douloureux surtout lorsque l’on marche avec la sensation de décharges électriques ou de caillou dans sa chaussure. D’ailleurs, lorsque l’on souffre de cette pathologie, il devient extrêmement difficile de se chausser.

À quoi est-il dû ?

Le névrome de Morton est dû à la compression d’un nerf situé entre les orteils (principalement entre le 2e et 3e orteil) qui grossit et est comprimé à l’avant du pied. Les causes ne sont pas vraiment bien connues. Disons que cela peut-être :

congénital,

suite à une blessure,

à des anomalies osseuses comme l’Hallus Valgus, les orteils en forme de griffes, etc.

un syndrome du canal carpien (même guéri).

Comment soigner la maladie de Morton ?

Tout d’abord il faut se faire examiner puis, au moindre doute, passer une échographie ou une IRM.

Votre podologue pourra vous prescrire des anti-inflammatoires, parfois des infiltrations de corticoïdes. Si ces traitements ne fonctionnent pas, l’opération pourra vous être proposée. Le but de celle-ci est de retirer le nerf qui a grossi. Vous n’aurez plus mal après et perdrez de fait, une certaine sensibilité. Mais c’est bien mieux que de souffrir, non ? !

 

Sophie Madoun