Après avoir été le 1er Département à signer la charte des villes et territoires sans perturbateurs endocriniens proposée par le Réseau Environnement Santé, le Tarn est le 1er département à adopter un plan de lutte contre ces substances chimiques qui perturbent notre santé.

 

Les perturbateurs endocriniens sont « des substances chimiques d’origine naturelle ou artificielle étrangères à l’organisme qui peuvent interférer avec le fonctionnement du système endocrinien et induire ainsi des effets délétères sur cet organisme ou sur ses descendants » (OMS 2002).

Perturbateurs Endocriniens : une menace mondiale à laquelle il faut apporter une solution

Les perturbateurs endocriniens sont « une menace mondiale à laquelle il faut apporter une solution »selon les termes du rapport conjoint OMS-PNUE de 2012. Cancers du sein et de la prostate, diabète, obésité, infertilité, troubles du comportement…ont augmenté au cours des dernières décennies non seulement en France, mais dans le monde. Même si ce n’est pas la seule, les perturbateurs endocriniens sont une cause majeure de cette progression, qualifiée par l’Assemblée générale de l’ONU en 2011 «de défi mondial d’ampleur épidémique»qui, pour une large part tirent leur origine d’une exposition pendant la grossesse.

Les perturbateurs endocriniens (PE) sont par ailleurs une cause majeure de la chute de la biodiversité.L’exemple du Bisphénol A démontre le pouvoir d’action des villes. En mars 2009, en prenant appui sur ces connaissances, le RES lançait l’alerte sur les biberons au Bisphénol A. La ville de Paris prenait très rapidement la décision de retirer ces biberons de ses crèches. Des dizaines de villes suivaient cette décision. Cela conduisait les sénateurs, puis les députés à voter l’interdiction en 2010, décision étendue dans l’année même à l’ensemble de l’Union Européenne. A la suite de ce succès, la France a été, en 2014, le 1er pays à se doter d’une Stratégie Nationale Perturbateurs Endocriniens( SNPE) avec pour principal objectif « réduire l’exposition de la population ».

Les Inspections Générales (Santé, Écologie et Agriculture) avaient tiré un bilan positif de cette stratégie dans leur rapport de février 2018, notamment parce qu’elle avait entraîné une mobilisation de la société civile. La 2ème phase de la SNPE doit passer du stade du constat au stade de l’élimination de ces substances de notre environnement ; notamment avec l’appui des collectivités locales. Les collectivités locales ont un rôle particulier car, outre leur capacité à toucher l’ensemble des citoyens, elles disposent du levier économique de la commande publique et peuvent agir sur la formation des professionnels au niveau local (petite enfance, santé, bâtiment, etc..). Aujourd’hui, le Tarn lutte contre les perturbateurs endocriniens.

Changement de paradigme sur les perturbateurs endocriniens:

Ce n’est plus la dose qui fait le poison mais

La période d’exposition qui fait le poison.

Les effets peuvent être plus forts à faible dose qu’à forte dose.

La latence entre l’exposition et l’effet.

L’effet cocktail.

Les effets transgénérationnels.

 

Le premier plan départemental de prévention et de lutte contre les perturbateurs endocriniens (PDPLPE) a été a adopté à l’unanimité le 28 juin par le Conseil Départemental du Tarn. Le Tarn lutte contre les perturbateurs endocriniens totalement à partir de maintenant. Le Réseau Environnement Santé accompagnera notamment ce plan par la mise en place des actions suivantes :

• Formation de l’ensemble des cadres de la collectivité départementale, en vue de l’appropriation de la thématique par l’ensemble des services (action D-1 du PDPLPE).
• Organisation d’un colloque scientifique à l’attention des professionnels de santé intervenant auprès des enfants et des femmes enceintes (action G-1 du PDPLPE).
• Participation à une action de formation mise en place par le Département à l’attention du personnel départemental en charge de la PMI (action G-2 du PDPLPE) sur le thème « allaitement et perturbateurs endocriniens ».
• Organisation d’une soirée d’information à l’attention du grand public sur le thème « comment réduire l’exposition de sa famille aux perturbateurs endocriniens en modifiant ses pratiques domestiques » (action J-2 du PDPLPE).
• Accompagnement de la direction de l’Education pour mettre en place et animer un groupe projet visant à adopter des pratiques alternatives d’entretien des locaux du Département (collèges, bâtiments administratifs, bases départementales…) afin de réduire l’exposition aux PE (action B-1 du PDPLPE).
• Présentation de la problématique de réduction des PE dans la restauration scolaire lors d’une réunion d’information des gestionnaires des collèges organisée à l’initiative du Département (action H-1 du PDPLPE).

Le RES accompagnera également le Département dans la mise en place d’une stratégie de communication auprès du grand public pour la mise en œuvre du plan départemental de prévention et de lutte contre les perturbateurs endocriniens.