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Le diabète se rencontre à tous les âges de la vie, même chez les enfants, et sa fréquence augmente avec l’âge. Il atteint 3 à 4 % de la population, soit plus de deux millions de personnes en France. Et cette terrible maladie peut rendre aveugle. Explications

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Il existe deux types de diabète : Le diabète de type 1, dit insulinodépendant, représente 10% des diabétiques, le diabète de type 2, dit non insulinodépendant ou de la maturité, constitue les 90% restants. Ce diabète de type 2 est actuellement en expansion épidémique. Le vieillissement des populations et la fréquence accrue de l’obésité expliquent cette croissance.

Ainsi, les études épidémiologiques prédisent 25% de plus de diabétiques en France en 2025.

La présence constante et en quantité élevée de sucre dans le sang va altérer les petites artères des organes, dont celles de la rétine au niveau de l’œil. Ainsi, on estime que 30 à 40% des diabétiques, soit 800.000 personnes en France, ont une rétinopathie diabétique plus ou moins importante. Cette affection n’entraîne aucun signe à ses débuts et celle-ci passe souvent inaperçue du diabétique jusqu’à l’apparition de troubles visuels sévères, alors difficiles à traiter (Hémorragies, décollements de rétine). Fond d’œil normal Rétinopathie diabétique : petites hémorragies et exsudats.

L’importance de la rétinopathie diabétique

Dans les pays industrialisés, la rétinopathie diabétique est la première cause de cécité avant l’âge de 60 ans, dans la population active. Globalement, on peut estimer qu’après 15 ans d’évolution du diabète, environ 2% des diabétiques sont aveugles et 10% souffrent de déficience visuelle. Ainsi, en France, environ 1 000 personnes deviennent aveugles chaque année du fait d’une rétinopathie diabétique, et beaucoup plus souffrent de malvoyance. Pourtant, ces complications sont en grande partie évitables :

D’abord par un bon équilibre de la glycémie et de la tension artérielle chez le diabétique Ensuite grâce au traitement par laser lorsque les premiers signes de rétinopathie diabétique grave apparaissent. L’efficacité de ce traitement a été depuis longtemps démontrée par de nombreuses études. En fait, la rétinopathie diabétique reste une cause majeure de malvoyance et de cécité en France car sa prise en charge, donc son dépistage, est souvent trop tardive.

Le problème du dépistage en France

Des programmes de Santé publique et des recommandations de bonne pratique clinique ont été élaborés dans de nombreux pays pour améliorer la prise en charge du diabète et de ses complications. Seul un examen effectué régulièrement peut permettre de diagnostiquer précocement et de traiter la rétinopathie diabétique. L’efficacité d’un tel dépistage systématique a été démontrée dans plusieurs pays. En effet, le nombre de déficiences visuelles liées à la rétinopathie diabétique est nettement moins élevé dans les pays où un programme de dépistage systématique et de traitement de la rétinopathie diabétique a été développé. L’efficacité du dépistage de la rétinopathie diabétique en terme de réduction des coûts a été également démontrée par plusieurs études. En France, l’ALFEDIAM (Association de Langue Française pour l’étude du Diabète et des Maladies métaboliques) et l’ANAES (Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé) ont préconisé en 1999 une surveillance annuelle du fond d’œil pour le suivi de tous les patients diabétiques. Une étude, également publiée en 1999, avait montré que moins de 50% des patients concernés avaient consulté un ophtalmologiste au cours de l’année précédente. La prise en charge ophtalmologique des patients diabétiques reste insuffisante et trop tardive en France.

Depuis quelques années, le dépistage de la rétinopathie diabétique par photographie numérique du fond d’œil et télétransmission par internet à un centre spécialisé dans l’interprétation des clichés se met progressivement en place sur le territoire français. Cette méthode présente de nombreux avantages :

Elle est aussi fiable que l’examen classique du fond d’œil pratiquée par un ophtalmologiste – Elle est moins contraignante pour le patient car les délais de rendez-vous sont très courts et elle ne nécessite pas de dilatation de la pupille, toujours longue et désagréable dans ses suites.

Elle économise beaucoup de temps médical : la prise de photographies rétiniennes sans dilatation ne nécessite pas la présence d’un médecin, et plusieurs centres de dépistage sont reliés à un seul centre. Les ophtalmologistes peuvent alors se concentrer sur l’interprétation des clichés et la prise en charge des patients dépistés.

Le dépistage de la rétinopathie diabétique par photographies du fond d’œil ne doit cependant en aucun cas être considéré comme une méthode exclusive de dépistage, mais une alternative supplémentaire susceptible d’améliorer ce dépistage. Elle constitue une réponse adaptée aux difficultés à venir liées à la croissance du nombre des patients diabétiques et à la diminution des spécialistes.

Comment se fait-on dépister ?

 1. Centre de santé Le dépistage de la rétinopathie diabétique se fait dans un centre de santé au moyen d’un rétinographe non mydriatique. Les photographies du fond d’œil sont numérisées et transmises par le net à un centre de lecture. En Ile-de-France, les images empruntent le réseau de télémédecine OPHDIAT créé par l’APHP.

 2. Centre de lecture Les images numérisées sont interprétées au centre de lecture par des ophtalmologistes. A Paris, le centre de lecture est dirigé par Mme le Professeur Pr. Massin à l’hôpital Lariboisière.

 3. Compte rendu L’interprétation des clichés est adressée dans les 3 jours au centre de dépistage.

 4. Traitement Si un traitement au laser ou un suivi spécialisé est nécessaire, le patient diabétique est alors adressé à l’ophtalmologiste de son choix.

Pour plus d’informations rendez-vous sur : www.opc.asso.fr