Le sport est bon pour la santé, forcément. C’est ainsi qu’il est perçu, de façon positive. Pourtant, il peut devenir une drogue aussi redoutable et addictive que les autres. Il devient alors bigorexie, maladie reconnue officiellement par l’OMS en 2011. Comment comprendre ce processus? Comment y remédier? Réponses.

Qu’est-ce que la bigorexie?

Reconnue comme une maladie depuis 2011 par l’OMS, cette addiction au sport est encore rarement traitée par les professionnels ou les médias. Si l’ancien champion du monde Bixente Lizarazu s’est déjà publiquement exprimé sur sa dépendance à l’activité physique, pour l’heure, le terme reste trop peu connu ou tabou dans le milieu du sport… Et pourtant, la bigorexie est un sujet de société grandissant qui brise parfois les familles et/ou les corps de nombreux drogués de vélo, d’aviron ou de course à pied.

Quels sont les problèmes engendrés par ce trouble?

Comme l’alcool, le tabac ou l’héroïne, il apporte un bien-être euphorisant au détriment de votre santé et met votre vie en danger.

Vous y sacrifiez progressivement votre entourage familial et amical et la plupart des autres activités, y compris professionnelles. Vous risquez les blessures, parfois graves.

Vous avez besoin de toujours plus, vous faites toujours plus, et en arrivez à des comportements totalement déraisonnables.

De plus en plus de personnes sont touchées par cette véritable pathologie, cette dépendance reste encore taboue.

Que faire?

Un bigorexique se vante rarement auprès de ses proches des nombreuses heures de sport qu’il accomplit réellement, car il perçoit bien là un comportement quelque peu étrange. Car nombreux sont les bigorexiques dans le déni. Il est vital de reconnaître et d’admettre cette addiction avant qu’elle ne devienne totalement destructrice. Voici un extrait de l’ouvrage autobiographique de Servane Heudiard.

« Je sais que je ne pourrais pas supporter longtemps de prendre le RER tous les jours et rester enfermée dans un bu- reau, tout en me limitant à une petite heure de sport quotidienne.(…) J’ai besoin de mes heures de sport quotidiennes pour mon équilibre.  »

 » Le problème, c’est que la bigorexie est ingérable : on devient intoxiqué au sport comme on le serait avec la cocaïne. Il en faut toujours plus, et si l’on n’a pas sa dose, on se retrouve dans une situation de manque (…)  »

 » D’aussi loin que je me souvienne, le sport a toujours fait partie de ma vie. Il faut avouer qu’étant une enfant hyperactive, j’offre un terrain plus que favorable ! (…) Néanmoins, bien d’autres personnes on dû connaître le même type d’enfance sans pour autant devenir bigorexiques.

Pourquoi, chez moi, ce goût du sport dérivera-t-il vers l’addiction ? Sans aucun doute parce qu’il se nourrit de mes faiblesses psychologiques pour finalement m’apparaître comme seul expédient possible.  »

 » Ma bigorexie ne me permet pas seulement de me sentir vivante : c’est grâce à elle que je le suis encore.  »

Bigorexie – Le sport, ma prison sans barreaux

C’est pour aider à la compréhension et à la connaissance de cette addiction et de  ce processus destructeur qui part pourtant d’une pratique sportive innocente que la sportive amatrice Servane Heudiart a décidé de témoigner dans le livre Bigorexie – Le sport, ma prison sans barreaux qui sort le 25 mars aux éditions Bold (nouveau label audacieux d’Amphora, le leader du livre de sport).

Un récit puissant et bouleversant.