En France métropolitaine, en moyenne, 4 000 feux brûlent 11 000 ha de forêt par an. Les 2/3 des surfaces forestières incendiées le sont en zone méditerranéenne. Voici ce qu’il est impératif de faire pour prévenir et se protéger des feux de forêt.

Cette année, en raison de la sécheresse, les feux se déclarent aussi hors des zones forestières. Pour la journée du 15 juillet 2019, on a compté 250 à 300 ha à Fabrezan (Aude) dont la moitié en forêt, 50 ha hors forêt à Argelès (Pyrénées-Orientales) et 100 à 150 ha, majoritairement hors forêt à Galargues (Hérault).

 LES RÉGIONS LES PLUS TOUCHÉES EN FRANCE PAR LES FEUX DE FORÊT

Les régions les plus touchées par les incendies de forêt se trouvent dans le Sud-Ouest de la France avec son massif aquitain (Nouvelle-Aquitaine), ainsi que dans le Sud-Est avec ses forêts méditerranéennes (Corse, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Auvergne-Rhône-Alpes). La zone de la Méditerranée est l’un des 34 points chauds de la biodiversité, aujourd’hui reconnus dans le monde entier pour leur richesse en espèces mais également très menacés, notamment par le risque incendie.

COMMENT LES FEUX SONT-ILS DÉCLENCHÉS ?

90% des départs de feux sont d’origine anthropique (par l’activité humaine : travaux, bricolage, BTP, mégots, barbecue,…)

80% des feux se déclenchent à moins de 50 mètres des habitations, ils découlent des imprudences liées aux diverses activités de loisir (pique-nique, etc.) qui se déroulent souvent à proximité de parking .

6% aux abords des forêts. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, peu d’imprudences ont lieu au cœur des forêt.

Plus de 50% des départs de feux pourraient être évités en appliquant les bons gestes au quotidien.

LE CHANGEMENT CLIMATIQUE, UN FACTEUR AGGRAVANT DU RISQUE INCENDIE ?

« En dépit d’un risque accru, la forêt méditerranéenne française ne brûle pas plus aujourd’hui qu’à la fin des années 1980 (…). Cette amélioration résulte d’une meilleure prévention et de l’accroissement des moyens de lutte. Mais ces statistiques localement encourageantes sont trompeuses. (…). Et si nous portons notre regard au-delà de notre pays et de l’Europe, le lien entre changement climatique et feux de forêt apparaît clairement ». – Citation de J. Jouzel, P. Larrouturou (Pour éviter le chaos climatique et financier)

Avec les effets du changement climatique, les zones exposées aux risques incendies devraient remonter vers le Nord-Ouest en France métropolitaine (Pays-de-la-Loire, Centre-Val-de-Loire et Bretagne). Dans les zones déjà touchées, les risques d’incendies pourraient s’étendre à la moyenne montagne. Il est également probable que la saison des incendies de forêt s’allonge dans l’année, passant ainsi de 3 mois actuellement à 6 mois dans un avenir proche. Les incendies devraient être plus intenses et plus rapides compte tenu des sécheresses accrues. Ainsi, l’augmentation de grands feux entraînant une grande répétition du passage des incendies sur de courtes périodes (tous les 10 à 20 ans) pourrait entraîner de fortes régressions des peuplements forestiers dans les régions les plus exposées.

Selon l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (ONERC) :

Vers 2040, les dérèglements climatiques accentueraient les épisodes de feux en période estivale. Les conditions de l’été 2003, à savoir une sécheresse extrême conjuguée à une canicule intense et durable, pourraient se retrouver statistiquement une année sur 4 dans les territoires méditerranéens. Les situations d’altération durable de la végétation résultant de feux et sécheresses répétés seraient dès lors encore plus répandues.

Vers 2060, les conditions climatiques deviendraient défavorables à certaines espèces végétales de ces régions, ce qui pourrait induire des dépérissements généralisés et un accroissement du risque incendie.

LES IMPACTS DES FEUX DE FORÊT

Les incendies ont un impact majeur sur les espaces naturels, car chaque incendie de forêt détruit tout ou partie des animaux et végétaux sur son passage. Seuls les grands mammifères et certains oiseaux arrivent à s’enfuir à l’approche du front de feu.

Tout incendie a un impact immédiat sur les principales fonctions de la forêt :

environnementale : atteinte à la biodiversité et aux paysages

économique : perte de valeur et de production de bois, impact sur les activités économiques et touristiques

sociale : accueil du public, chasse

prévention d’autres risques : contre les chutes de pierres, glissements de terrain, érosion, crues torrentielles, avalanches en montagne •protection générale : régulation du régime hydrique, qualité de l’eau, épuration de l’air, stockage du carbone

Les incendies ont également un impact sur la qualité de l’air

Ces incendies peuvent être évités en respectant les conseils de comportement. En effet, plus de 50 % des départs de feux pourraient être évités en appliquant les bons gestes au quotidien.

Le ministère de la Transition écologique et solidaire, le ministère de l’Intérieur et le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation présentent les 6 bons comportements à respecter pour éviter tout départ de feu :

  • n’allumez ni feu, ni barbecue,
  • ne jetez pas votre mégot par la fenêtre de votre voiture,
  • ne réalisez pas de travaux avec des matériels susceptibles de déclencher un feu (disqueuse, soudure…) les jours de fort risque d’incendie,
  • ne stockez pas vos combustibles (bois, fuel, butane) contre votre maison,
  • si vous êtes témoin d’un début d’incendie, prévenez le 18 ou le 112 et essayez de localiser le feu avec précision,
  • confinez-vous, ne fuyez pas, votre habitation est le meilleur abri.