À l’occasion des 150 ans de sa découverte, des chercheurs de l’UVSQ diagnostiquent la maladie et reconstituent le visage de l’Homme de Cro-Magnon. Découvert il y a exactement 150 ans dans la grotte des Eyzies (Dordogne), le squelette de l’Homme de Cro-Magnon est historiquement le premier « représentant » de l’Homme moderne (Homo sapiens), daté d’environ 27 680 ans avant le présent (+/- 270 ans). Les chercheurs de l’UVSQ, sous la direction du Dr Philippe Charlier, ont pratiqué un examen anthropologique et médical direct, réalisé un micro-CT-scanner au Muséum National d’histoire Naturelle (Paris). Ils ont comparé les données avec celles issues de collections anatomiques et pathologiques de référence. Ces travaux sont publiés le 29 mars 2018 dans la prestigieuse revue médicale Lancet.
Comment les chercheurs ont-ils reconstitué le visage de l’homme de Cro-Magnon?
À l’issue de leurs recherches, les chercheurs ont proposé le diagnostic de Maladie de Recklinghausen (ou neurofibromatose de type 1). Il s’agit d’une maladie génétique à l’origine du développement de tumeurs bénignes multiples superficielles et profondes (neurofibromes). En effet, il existe plusieurs zones d’érosion osseuse au niveau du front (une caractéristique physique très reconnaissable sur le crâne), du rocher (conduit auditif interne), de la mandibule, et d’autres os longs issus du reste du squelette.
Basés sur cette proposition de diagnostic rétrospectif, les chercheurs, utilisant les outils de l’anthropologie physique et de la médecine légale, ont réalisé une reconstruction faciale : Philippe Froesch a ainsi utilisé un procédé informatique lié aux techniques médico-légales, en se basant sur les données pathologiques et anatomiques établies par le reste de l’équipe. C’est ainsi que les chercheurs ont reconstitué le visage de l’homme de Cro-Magnon!
L’équipe scientifique ayant travaillé sur le visage de l’homme de Cro-Magnon
L’équipe d’anthropologie médicale, dirigée par le Dr Philippe Charlier (maître de conférence des universités
– praticien hospitalier) est rattachée au laboratoire DANTE (EA4498) de l’UVSQ, et localisée à l’UFR des Sciences de la Santé Simone Veil, Montigny-Le-Bretonneux.
Ce groupe d’une dizaine de scientifiques et de cinq doctorants, s’est récemment illustré par l’étude des reliques dispersées de Saint-Louis, ou par l’identification des restes d’Adolf Hitler à Moscou, ayant fait l’objet de deux documentaires télévisés, respectivement sur France 5 et sur France 2, et dont les publications scientifiques sont en cours.
À propos de l’UVSQ
Créée en 1991, l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines compte près de 18 000 étudiants, 800 enseignants-chercheurs, enseignants et chercheurs et 220 accords internationaux. Répartie sur 5 campus, elle est profondément ancrée sur son territoire aux côtés de ses partenaires. Pluridisciplinaire avec 5 grands domaines d’enseignement, l’UVSQ offre plus de 200 formations diplômantes. Parmi elles, licences, doctorats et près de 90 masters, 70% étant mutualisés avec l’Université Paris-Saclay dont l’UVSQ est membre fondateur.
Actrice majeure d’une recherche structurée, collaborative et innovante, l’UVSQ se distingue dans de nombreux domaines scientifiques. En décloisonnant les disciplines, l’UVSQ contribue à l’émergence de nouvelles thématiques de recherche dont la vocation est de relever les grands défis scientifiques, technologiques, économiques et sociétaux du XXIe siècle. L’UVSQ est 12e université française par le dans le classement 2018 du Time Higher Education et 16e pour la réussite en Licence (données MESR).