La campagne lancée par le gouvernement ‘Parlez-en’ brise le tabou de l’endométriose, sensibilisant le public et les professionnels de santé pour un diagnostic plus rapide. Explications.

 

L’endométriose, une maladie encore méconnue et mal diagnostiquée qui touche entre 1,5 et 2,5 millions de femmes en France. Pourtant, elle reste largement taboue et sous-estimée. Avec une campagne nationale lancée en 2024, le gouvernement français s’efforce de changer la donne, en mettant l’accent sur l’importance de parler plus de cette maladie pour mieux la détecter et la prendre en charge. Découvrons ensemble les enjeux, les avancées et les actions concrètes mises en place pour combattre cette affection invalidante.

 

Qu’est-ce que l’endométriose ?

 

 

 

L’endométriose est une maladie gynécologique où des cellules semblables à celles de l’endomètre (la muqueuse utérine) se développent en dehors de l’utérus. Ces implants peuvent se retrouver sur les ovaires, le péritoine, les intestins et d’autres organes pelviens, causant des douleurs intenses et, souvent, des problèmes de fertilité. Les symptômes incluent des règles douloureuses (dysménorrhée), des douleurs pendant les rapports sexuels (dyspareunie), des douleurs pelviennes chroniques, et des troubles urinaires ou digestifs.

 

Pourquoi faut-il parler plus de l’endométriose ?

 

Reconnaissance des symptômes de l’endométriose : un enjeu crucial

Un des plus grands défis dans la lutte contre l’endométriose est la reconnaissance des symptômes. Trop souvent, les douleurs menstruelles sont banalisées, retardant ainsi le diagnostic. En moyenne, il faut sept ans pour diagnostiquer cette maladie, un délai durant lequel la condition des patientes peut se détériorer. Parler ouvertement de l’endométriose permettrait de briser le tabou autour des règles et des douleurs menstruelles, aidant ainsi à une détection plus rapide et une meilleure prise en charge.

 

L’impact de la sensibilisation à endométriose

Une enquête menée par Harris Interactive en 2024 montre que 64 % des Français considèrent que parler des règles et des douleurs menstruelles est encore tabou en France. De plus, 54 % pensent qu’il est normal d’avoir mal pendant cette période. Ces chiffres soulignent l’importance de sensibiliser non seulement les femmes, mais aussi leur entourage, les professionnels de santé et le grand public. En informant davantage, on améliore la compréhension et la reconnaissance de la maladie, facilitant ainsi un diagnostic précoce.

 

 

La stratégie Nationale pour lutter contre l’endométriose : des actions concrètes

Renforcer la recherche

Depuis 2022, la France a mis en place une Stratégie nationale de lutte contre l’endométriose. Cette initiative vise à positionner la France en leader de la recherche et de l’innovation sur l’endométriose. Un programme d’investissement massif sur cinq ans a été lancé, incluant la création de la plus grande base de données épidémiologiques au monde sur l’endométriose.

Améliorer l’offre de soins de l’endométriose

Pour garantir un diagnostic et un accès à des soins de qualité sur tout le territoire, des filières spécifiques ont été établies dans chaque région. En 2022, 36 structures « douleurs chroniques » ont été identifiées comme référentes pour l’endométriose. Cela permet de mieux diagnostiquer, orienter et accompagner les femmes atteintes tout en formant les professionnels de santé.

Accroître la connaissance sur l’endométriose

La sensibilisation et la formation sont également des axes majeurs de cette stratégie. Depuis 2020, l’endométriose est intégrée dans la formation médicale du second cycle, ce qui améliore le niveau d’information des futurs professionnels de santé. De nombreuses actions visent également à sensibiliser le grand public pour que l’endométriose soit mieux comprise et reconnue.

 

Pour en savoir plus et participer à la campagne, visitez sante.fr/endométriose.