Deux associations viennent d’étudier des protections solaires pour enfants et le constat est accablant :  de nombreux allergènes, des perturbateurs endocriniens, des nanoparticules ont été trouvés. Cela est extrêmement préoccupant de savoir qu’il y a  sur le marché des crèmes solaires dangereuses pour la santé de nos enfants. Voici celles que vous devez absolument éviter.

Deux associations, Wecf France et Agir pour l’Environnement, viennent de publient ce jeudi 2 juillet 2020 les résultats de leur enquête menée sur 71 crèmes solaires pour enfants vendues en grandes surfaces, pharmacies et parapharmacies, ou dans les circuits bio. Le résultat est sans appel : 29 substances « problématiques, plus ou moins préoccupantes » ont été trouvées. Des perturbateurs endocriniens, des nanoparticules ou des allergènes se retrouvent dans ces crèmes solaires dangereuses pour la santé de nos enfants. Et aucun des 71 produits n’est exempt de substances plus ou moins préoccupantes.

Un rapport bénéfices/risques difficile à évaluer

Les coups de soleil pendant l’enfance augmentent fortement les risques de développer un cancer de la peau à l’âge adulte : les produits de protection solaire sont donc plébiscités pour protéger du soleil. Pour autant, ils peuvent contenir divers ingrédients mis en cause pour leurs effets néfastes pour la santé et l’environnement : perturbateurs endocriniens, allergènes, nanoparticules, etc. Nous sommes donc face à un choix difficile : est-ce que les bénéfices tirés de l’application de crème solaire l’emportent sur les risques que peuvent représenter certains de leurs ingrédients ? Il n’est pas question ici de l’efficacité du filtre solaire : le produit est présumé remplir la fonction annoncée.

C’est pour ouvrir le dossier de l’analyse bénéfice/risque des produits solaires pour enfants que les deux associations, Wecf France et Agir pour l’Environnement, très actives en santé-environnement, ont décidé de s’associer. Pour Wecf France, ce travail s’inscrit dans la continuité de son enquête de 2016 sur les cosmétiques bébés, et son guide « cosmétiques bébés » tout juste réédité. Agir pour l’Environnement poursuit pour sa part son investigation sur les nanoparticules présentes dans les produits de consommation courante. En 2016, l’association avait révélé la présence de nanoparticules dans l’alimentation en publiant des analyses inédites en Europe, étape-clef conduisant à la suspension du dioxyde de titane dans l’alimentation en France en 2020. En 2019, c’est dans le domaine des cosmétiques et en particulier des dentifrices qu’elle expose la présence de ces substances préoccupantes pour la santé et l’environnement.

Les jeunes enfants sont particulièrement vulnérables face aux risques d’exposition à ces substances chimiques préoccupantes présentes dans les produits du quotidien. Au cours de cette période critique, des expositions répétées à ces composés, y compris à de faibles doses, peuvent augmenter les risques de maladies chroniques à court, moyen ou long terme. Leur peau encore très fine rend les enfants plus sensibles à une exposition cutanée. C’est pourquoi il est important de protéger leur santé en supprimant ou remplaçant les substances reconnues ou suspectées d’effets préoccupants dans les produits qui leur sont destinés. Outre l’impact sanitaire, les composés indésirables ont bien souvent des conséquences négatives sur les écosystèmes.

Si les produits cosmétiques bénéficient d’un cadre législatif dédié et conséquent, des failles perdurent dans la réglementation, qui, au demeurant, n’est pas toujours appliquée. En outre, les listes d’ingrédients des produits, destinées à informer les consommateur.rice.s sont très difficiles à décrypter, et rendent un choix éclairé difficile.

Quelles sont les crèmes solaires dangereuses pour la santé de nos enfants?

Les 71 produits solaires pour enfants ont été achetés et étudiés entre mars et juin 2020. Ils représentent pratiquement l’ensemble du marché, vendus en grande distribution, pharmacie/parapharmacie et dans les circuits des magasins bio. Les pires crèmes solaires pour les enfants contiennent des tas d’allergènes, des perturbateurs endocriniens (qui comme on le sait entrainent des pubertés précoces, des problèmes tyroliens, des cancers,…) et des nanomatériaux. Inadmissible!!!

Voici les plus dangereuses crèmes solaires pour enfants :

1- La Brume Solaire Anti-sable et la crème de Vichy

2- Tous les Laits solaires enfants de Nivéa

3- Tous les laits, brumes et crèmes solaires de Mixa

3- Lovea Spray hydratant haute Protection Kids

4- La crème confort anti sable et brume invisible chez Lancaster

5- Crème et spray chez Garnier

 

Des alternatives aux crèmes solaires pour les enfants?

Protéger les plus jeunes du soleil : ombre et vêtements couvrants

Concernant la protection des bébés et jeunes enfants du soleil, le réflexe essentiel reste de les protéger par des vêtements couvrants, des lunettes de soleil de qualité, un chapeau, et d’éviter l’exposition aux heures les plus chaudes de la journée. Un bébé ne doit pas être exposé au soleil. Les recommandations officielles de l’OMS ne placent l’application de crèmes solaires qu’en dernière position.

  • Si vous devez utiliser un produit solaire pour enfant, ayez un regard critique sur sa composition : évitez les produits contenant des ingrédients classés rouges (extrêmement préoccupants) par notre enquête, et privilégiez ceux qui ont le moins d’ingrédients problématiques. Pour rappel, nous n’avons pas noté l’efficacité des filtres solaires,
  • Renouvelez toutes les 2 h l’application d’une crème indice 50 minimum, comme le conseillent les dermatologues, et appliquez une quantité de produit suffisante,
  • Gare aux allégations trompeuses ou fantaisistes parfois présentes sur les emballages telles que « protège l’environnement » ou encore « spray multi-positions » ou « formule anti-tâches » « trois fois plus résistant à l’eau » ou « formulé sous contrôle médical »
  • Acceptez qu’une crème solaire puisse laisser une trace blanche sur la peau, a priori gage de l’absence de nanoparticules.

Les deux associations ont saisi l’ANSES et la DGCRF pour le manque de transparence sur la dangerosité de ces produits solaires et le manque de transparence sur les étiquettes.