Un an après la découverte d’une anomalie génétique responsable de 1 à 2 % des cancers du poumon, une étude européenne* met en évidence une nouvelle anomalie génétique chez une des patients souffrants d’un cancer du poumon. De grands espoirs thérapeutiques en vue.
Ces découvertes d’anomalies moléculaires de l’ADN des cellules cancéreuses permettent de traiter les patients avec des traitements ciblées plus efficaces que les chimiothérapies classiques. Ces travaux font l’objet d’une publication dans le plus important journal médical de cancérologie : Journal of Clinical Oncology.
La médecine personnalisée: la mise en œuvre de thérapeutiques ciblées
On sait que le cancer du poumon est l’un des plus fréquents (40000 nouveaux cas/an en France) et l’un des plus graves car souvent diagnostiqué à un stade métastatique. Des progrès récents ont été réalisés grâce à l’identification d’anomalies moléculaires dans l’ADN des cellules cancéreuses, permettant de traiter les patients avec des thérapies ciblées plus efficaces que les chimiothérapies standards.
Récemment, une nouvelle anomalie moléculaire consistant en une modification chromosomique a été identifiée dans 1% des cancers bronchiques : il s’agit d’un réarrangement du gène ROS1.
L’étude européenne menée a analysé l’effet d’une molécule thérapeutique ciblée, le crizotinib, par voie orale, chez des patients porteurs de cette nouvelle anomalie. Les résultats sont très prometteurs puisque 80 % des patients répondent à ce type de traitement avec très peu d’effets secondaires alors que les taux d’efficacité de la chimiothérapie classique sont de l’ordre de 30%.
La recherche avance pour toujours plus d’espoir
Ainsi, la prise en charge du cancer du poumon est une illustration de la médecine personnalisé : identification de sous-groupes de patients porteurs d’anomalies moléculaires parfois rares, associée à des traitements ciblés de plus en plus efficaces.
Ces données, associées à celles obtenues par des équipes américaines, devraient aboutir à la commercialisation de cette molécule pour cette population de patients qui ne bénéficiait pas, pour l’instant, de traitements réellement efficaces.
* enquête pilotée, comme la précédente, par le Professeur Julien Mazières Pneumo – Oncologue à l’hôpital Larrey ( Institut Universitaire du Cancer de Toulouse Rangueil – Larrey ) et à l’Institut Universitaire du Cancer de Toulouse – Oncopole