Aujourd’hui l’apparition de nouvelles maladies, l’évolution des espèces et les risques encourus chez l’homme comme chez l’animal, font des tiques une question de santé publique.
Connaît-on vraiment tous les risques liés aux tiques et comment s’en protéger ?
Actuellement, le réchauffement climatique, les échanges intercontinentaux, l’évolution des phénomènes de résistances chez la tique sont les principaux facteurs explicatifs de l’expansion des tiques sur nos territoires.
Pour faire face à ces nouveaux risques, de nombreux acteurs et institutions se mobilisent pour améliorer la prévention et faire avancer la recherche (INRA, laboratoires pharmaceutiques, experts vétérinaires). Les avancées scientifiques alertent sur les risques mortels souvent peu connus du grand public.
A l’approche des balades en forêt, il est urgent de rappeler les gestes simples pour protéger les familles et leurs animaux domestiques :
- Les maladies dites « vectorielles» sont les maladies transmises par un insecte ou un acarien « vecteur » qui contient l’agent microscopique à l’origine de la maladie.[1] Parmi ces maladies vectorielles, les plus fréquentes, chez l’Homme comme chez l’animal, sont les maladies transmises par les tiques[2]. Les tiques vectrices peuvent être infestées (c’est-à-dire en mesure de transmettre des maladies par morsure), par de nombreux agents pathogènes simultanément – jusqu’à 5 dans une étude récente2. Ces maladies passent généralement par la faune sauvage et peuvent être mortelles chez l’Homme comme chez l’animal domestique.
- En France, chez l’Homme, la maladie transmise par les tiques la plus fréquente et la plus crainte est la maladie de Lyme (ou borréliose de Lyme) : plus de 33 000 cas par an sont recensés [3]et la maladie est devenue un enjeu de santé publique.
- La durée d’attachement de la tique lors de la morsure est essentielle dans la transmission de la maladie : chez l’Homme on considère que si la durée d’attachement n’excède pas 12h, la probabilité de transmission de la borréliose de Lyme est faible.
Chez l’Homme, la prévention avant tout
Contrairement au chien, il n’existe pas pour l’Homme de traitement préventif contre les maladies transmises par les tiques. Adopter les gestes simples de prévention est l’unique moyen de s’en protéger…
Lors d’une balade en forêt, il est donc conseillé de se couvrir les bras et les jambes, porter des vêtements longs, rentrer le bas du pantalon dans les chaussettes ou dans les bottes, et idéalement mettre un chapeau.
Il est possible d’utiliser des répulsifs contre les insectes sur la peau ou sur les vêtements, en respectant le mode d’emploi et les précautions.
La vérification au retour de la balade doit être systématique : inspecter pour cela toutes les zones du corps (cuir chevelu, chevilles… ).
Dans le cadre d’un séjour, ne pas hésiter à se renseigner sur les régions à hauts risques.
Les bons gestes pour protéger son chien des tiques
La recrudescence des tiques en France est observée par les professionnels et le grand public. « Par rapport aux années précédentes, le nombre de consultations liées aux tiques a augmenté. Cela est probablement dû à la fois à une recrudescence des tiques et à une sensibilisation des propriétaires, qui ont compris l’importance de consulter.» déclare le Dr. Jean-Matthieu Ricard, vétérinaire en Bourgogne.
Les animaux domestiques qui attrapent des tiques peuvent être sujets à des réactions inflammatoires (nodules) sur le lieu de morsure. Mais surtout, en se nourrissant sur l’animal, les tiques peuvent leur transmettre de nombreux agents pathogènes responsables de maladies généralement graves, et parfois mortelles. Le diagnostic est d’autant plus compliqué pour le vétérinaire que la tique a la particularité de pouvoir transmettre plusieurs maladies à la fois. Tout propriétaire de chien en France connaît par exemple la piroplasmose, qui est mortelle si un traitement n’est pas réalisé en urgence par le vétérinaire.
Il est donc recommandé de traiter l’animal de compagnie, tout au long de l’année contre les tiques. Les produits antiparasitaires, s’ils sont appliqués ou administrés à la bonne fréquence, permettent de tuer la tique avant qu’elle n’ait le temps de transmettre les agents infectieux. De nombreux traitements sont disponibles et diffèrent notamment en fonction de la durée d’action (de quelques jours à quelques mois) et du mode d’administration (pipette, comprimé, collier, spray…).
Pour protéger au mieux le chien contre les tiques, le conseil du vétérinaire est essentiel.
Il lui prescrira la protection qui lui convient. « Nous recommandons le traitement antiparasitaire plus en fonction du mode de vie du propriétaire. Certains préfèrent l’utilisation d’un comprimé car le mode d’administration est plus facile, en particulier si son effet est longue durée et qu’il peut se coupler avec un traitement contre les vers. D’autres préfèrent un traitement topique ou un collier. Grâce à l’éventail des possibilités disponibles, nous conseillons au mieux les propriétaires sur les traitements à utiliser. » explique le Dr. Jean-Matthieu Ricard, vétérinaire en Bourgogne.
Inspecter systématiquement le chien au retour de la balade
Il est important de pouvoir lutter rapidement contre la tique… La petite bête peut prendre la forme d’une boule foncée si elle est déjà gorgée de sang, et c’est quand elle se nourrit qu’il y a risque de transmission.
[1] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2870710/
[2] http://journals.plos.org/plosntds/article?id=10.1371/journal.pntd.0004539
[3] http://www.santepubliquefrance.fr/Actualites/Borreliose-de-Lyme-33-200-personnes-touchees-par-la-maladie-en-France-en-2015