La Fondation ARC va lancer une campagne sur Twitter avec un slogan encourageant la vaccination contre le papillomavirus humain (HPV). L’objectif est de sensibiliser les adolescents aux risques de transmission de ce virus. La campagne sera présentée sous forme d’une bande dessinée décalée nommée #RapportPapilloma. Cette opération ludique et décomplexée vise à encourager la vaccination contre le HPV, recommandée dès l’âge de 11 ans, et à briser les tabous qui l’entourent.

Le nom « Papillomavirus » peut sembler sympathique, mais en réalité, il s’agit de l’une des IST les plus courantes. Environ 80 % des personnes seront infectées par le virus HPV au cours de leur vie. La plupart des infections se produisent lors des premiers rapports sexuels. Dans près de 90 % des cas, le virus HPV disparaîtra dans les 2 ans et l’infection ne causera aucun problème. Toutefois, dans environ 10 % des cas, l’infection persistera et pourra se transformer en cancer.

Les cancers induits par le HPV sont en forte augmentation dans la population française, homme ou femme

On recense chaque année 6000 nouveaux cas de cancers liés au HPV[1] dont 3000 nouveaux cas de cancers du col de l’utérus et 1600 cancers ORL chez l’homme.  32 000 lésions pré-cancéreuses  du col de l’utérus  sont également dépistées annuellement. Parmi les pathologies induites par le HPV, le cancer du col de l’utérus est aujourd’hui le seul qui bénéficie depuis 1970 d’un dépistage par test HPV/frottis et donc d’une prévention secondaire. En France, si ce dépistage a permis une réduction de 30% du nombre de cas de cancers du col de l’utérus et de 48% du nombre de décès liés à ce cancer, il a néanmoins atteint ses limites : 40% des femmes ne se font pas dépistés avec des disparités géographiques importantes.

D’autres cancers induits par le HPV, comme les cancers ORL et le cancer de l’anus, sont en nette augmentation, particulièrement chez les plus de 50 ans. Pour ces cancers, il n’existe pas encore de dépistage systématique.

La vaccination contre les HPV, recommandée aux jeunes filles depuis 2007, a prouvé son efficacité sur la réduction du nombre de nouveaux cas de lésions précancéreuses du col de l’utérus ainsi que de verrues génitales[2].

1 cas sur 3 de nouveaux cancers dus au papillomavirus se déclare chez l’homme

Les hommes présentent une sensibilité plus élevée aux infections HPV que celle des femmes, leur anticorps naturels étant non protecteurs[3] , et un risque d’infection plus important lors d’un contact sexuel.

Devant cette exposition au risque plus élevé d’infections HPV pour l’homme, la vaccination contre les papillomavirus a été élargie aux garçons en janvier 2021[4], avec les mêmes recommandations que pour les filles : entre 11 à 14 ans avec un schéma à 2 doses, ou dans le cadre d’un rattrapage vaccinal entre 15 et 19 ans révolus selon un schéma à 3 doses, et une prise en charge par l’assurance maladie.

L’enjeu pour les médecins est d’augmenter la couverture vaccinale qui reste trop faible

La vaccination est d’autant plus efficace que les jeunes filles et les jeunes garçons n’ont pas encore été exposés au risque d’infection par le HPV. Elle contribuera à augmenter l’immunité collective.

« En France, 6300 nouveaux cas de cancers sont induits par les papillomavirus, dont 25 % surviennent chez les hommes, ce que le grand public sait peu (1). Cela reste un problème de santé publique majeur que la société française a les moyens d’éradiquer grâce à la vaccination pour les garçons et les filles âgés de 11 à 14 ans », alerte le Pr Gilbert Lenoir, vice- président de la Fondation ARC.

Pour sensibiliser directement les jeunes et aborder le sujet du papillomavirus sans complexe, l’agence de communication Havas Paris Social et la Fondation ARC ont imaginé une bande dessinée drôle et décalée. Cette initiative vise à promouvoir la vaccination HPV, qui est actuellement le meilleur moyen de protection contre les infections sexuellement transmissibles causées par le virus.

#RapportPapilloma : une campagne humoristique pour parler d’un sujet grave

La campagne #RapportPapilloma utilise l’humour pour aborder un sujet sérieux. L’agence Havas Social Media a travaillé avec l’illustratrice Clémentine Latron et le Dr Hélène Péré (HEGP, Paris) pour créer cette initiative.
« Les équipes d’Havas Paris Social sont fières de participer à cette campagne d’utilité publique. S’adresser directement aux jeunes adolescents pour lever les tabous qui sont des freins à la vaccination est un pari. Mais nous avons la conviction que ce sont eux, les premiers concernés, qu’il faut d’abord mobiliser », explique Mayada Boulos, co- Présidente exécutive d’Havas Paris.
Le #RapportPapilloma, présenté sous forme de bande dessinée humoristique, aborde sans tabou toutes les formes de transmission du papillomavirus. Deux chercheurs décortiquent les différentes interactions physiques et aident les adolescents à comprendre les risques liés à leurs pratiques sexuelles. La vaccination est également mise en avant comme le meilleur moyen de prévention.
Une partie de cette bande dessinée a été présentée lors de l’événement « Les Magnifiques » organisé par la Fondation ARC à la Cité des Sciences et de l’Industrie.
La campagne sera diffusée sur le compte Twitter de la Fondation ARC sous forme de thread le 30 janvier.
Cette initiative innovante devrait contribuer à augmenter le taux de vaccination, qui reste encore trop faible.
Sources :

[1] INCA

[3] Lu B et al. Cancer Res. 2012;72:676–685.

[4] Recommandations HAS