En France, 12% des enfants de 6 ans sont en excès de poids dont 3,5% en obésité et chez les adolescents en classe de 3ème, 17% des garçons et 20% des jeunes filles sont en surpoids dont 5% en obésité (études de la DREES).  Adopter de bonnes pratiques alimentaires dès le plus jeune âge est sans aucun doute la solution idéale pour prévenir l’obésité. Alors, comment éviter l’obésité chez l’enfant ? Réponses.

Adopter de bonnes pratiques alimentaires dès le plus jeune âge est sans aucun doute la solution idéale pour éviter l’obésité chez l’enfant. L’alimentation chez le nourrisson et le jeune enfant représente en effet une étape importante qui influence leur croissance et leur développement. Les expériences alimentaires précoces préparent donc le terrain pour des comportements nutritionnels sains plus tard dans l’enfance et à l’âge adulte.

La diversification menée par l’enfant ou DME, une innovation venue du Canada

Selon la maturité de l’enfant, la diversification alimentaire commence entre 4 et 6 mois, pour la DME, ce n’est pas avant 6 mois. Le principe de la DME est de conduire progressivement à une alimentation familiale vers l’âge de 1 à 2 ans et diversifier les sources nutritionnelles en complément du lait. Elle vise un apport protéique et glucidique non excessif et une appétence pour les légumes et les fruits trop souvent insuffisants chez les enfants.

Cette méthode est originaire du Canada. L’idée est de laisser l’enfant faire ses propres expérimentations avec des aliments en morceaux, à partir de 6 mois, sans passer par le nourrissage à la cuillère et par un adulte. Les parents présentent à l’enfant les mêmes aliments que ceux proposés au reste de la famille (si cette dernière mange sainement), mais sans sel et sans sucre ajouté. Il s’agit de le laisser expérimenter tout en adaptant évidemment la taille des aliments et leur texture. L’aliment doit pouvoir s’écraser entre la langue et le palais. Pour les purées et les compotes, elles peuvent être présentées dans des cuillères que l’enfant mettra lui-même à la bouche et les liquides dans une tasse.

Un enfant se régule très bien au niveau alimentaire jusqu’à l’âge de deux ans. Ainsi pour prévenir les mauvaises habitudes alimentaires, il est conseillé d’éviter lors des repas :

  • Les distractions sonores ou visuelles
  • D’attendre qu’il ait trop faim ou qu’il soit trop fatigué
  • Offrir une boisson sucrée à tout moment de la journée,
  • Remplacer systématiquement le pain du goûter ou du petit déjeuner par un biscuit
  • Permettre le grignotage à tout moment
  • Les aliments ronds et durs (grains de raisin, tomates cerises, fruits à coque, pois chiches, graines)
  • Aliments crus trop durs : pomme, carotte, concombre
  • Remplacer les légumes par les féculents
  • Remplacer les fruits par des pâtisseries, crèmes
  • Ne pas respecter les variations de son appétit : le forcer à manger, se fâcher ou à l’inverse, le féliciter lorsqu’il mange bien

La néophobie, un passage difficile

Entre 2 et 6 ans, l’enfant passe par une période de néophobie. Il devient réticent face à la présentation de nouveaux aliments et n’aime plus certains aliments qu’il appréciait auparavant. Il a une préférence naturelle et universelle pour les aliments gras et sucrés car ils lui apportent plus d’énergie. Cette situation peut être très déroutante pour les parents et peut être accentuée pour les enfants par un contexte négatif lors des repas (règlement de comptes, télévision allumée…), s’il n’est pas à l’aise émotionnellement, il refusera encore plus de manger.

Il est à noter qu’il n’existe pas de différence entre les enfants normo-pondéraux ou en surpoids mais si l’enfant ressent l’inquiétude des parents, sa néophobie sera renforcée.

Afin de réduire la néophobie, il est conseillé de présenter plusieurs fois un aliment, et ce, même s’il n’a pas très bien été reçu la première fois afin que l’enfant puisse se familiariser. L’idée est de réitérer jusqu’à 10 fois la présentation de l’aliment mais de façon différente (en purée, en gratin, en soupe etc.). Ce processus de familiarisation doit être effectué dans un contexte chaleureux et la consommation de nouveaux aliments par des personnes familières permettra d’apaiser et de rassurer la néophobie de l’enfant. Les parents peuvent également préparer les repas à leur côté, les amener au marché et leur présenter les aliments, plus tard les faire participer au lavage des fruits et légumes voire à de petites préparations.

Par ailleurs, il est recommandé de mettre en valeur le plaisir et le goût de l’aliment, pas son intérêt santé car l’enfant est dans l’instant présent et non réceptif au discours santé.

De bonnes habitudes pour équilibrer l’alimentation des enfants

Le petit-déjeuner et le goûter représentent des étapes alimentaires indispensables dans la journée d’un enfant. En effet, le petit-déjeuner permet à l’enfant d’être attentif pendant la matinée et d’éviter des blessures s’il fait du sport. Le goûter, quant à lui, correspond à une pause dans la journée et permet à l’enfant de ne pas être « affamé » au repas du soir et ainsi d’éviter le cercle vicieux de trop dîner et de ne pas avoir faim lors du petit-déjeuner…

Idéalement, ils se composent d’:

  • Une boisson pour l’hydratation (pas de café ni de thé ni de boisson sucrée)
  • Un produit céréalier (pain, céréales pour petit déjeuner)
  • Un ou deux accompagnements (beurre, confiture, miel, pâte à tartiner …)

  • Un produit laitier (lait, yaourt, fromage blanc, fromage) sauf si la boisson est du lait
  • Une portion de fruits, sauf si la boisson est un jus de fruits

Il s’agit cependant de respecter la faim de l’enfant et de laisser un temps suffisant entre le goûter et le dîner (au moins 2 heures).

Éviter l’obésité chez l’enfant

Même s’il existe indéniablement des facteurs de risque (hérédité, épigénétique, inactivité physique, causes psychologiques etc), le déséquilibre alimentaire est un facteur essentiel de l’obésité chez l’enfant. C’est la raison pour laquelle, il est indispensable de la prévenir au plus tôt et d’instaurer quelques règles en famille notamment prendre ses repas ensemble, montrer l’exemple pour l’équilibre de l’alimentation, favoriser la pratique d’une activité physique, réguler le temps de sommeil de ses enfants et éviter de les laisser trop de temps seuls afin de réduire leur temps d’écran et la consommation de junk food qui souvent l’accompagne.

En termes d’éducation alimentaire, il est recommandé ne pas stigmatiser un aliment et de ne pas parler de poids à l’enfant et si possible de faire participer l’enfant à la préparation des repas.

Ainsi pour prévenir l’obésité, il s’agit de combiner la disponibilité de nourritures saines, la compréhension des pratiques alimentaires appropriées à l’âge et le soutien de la santé émotionnelle des familles.

Le nouveau programme Jeunes aux Thermes de Brides-les-Bains en 2023

Programme d’éducation à la santé pour les 13-17 ans – 2 sessions : juillet et Août
Si la surcharge pondérale tend à toucher de plus en plus d’enfants, il reste cependant possible de la traiter avec succès si elle est prise en charge tôt.

C’est pourquoi les Thermes de Brides-les-Bains ont créé un nouveau programme d’éducation à la santé destiné aux jeunes de  13 à 17 ans, qui sont accompagnés dans l’objectif d’apprendre une nouvelle hygiène de vie et de repartir avec de nouvelles habitudes alimentaires. À cet âge-là, la cure thermale permet aussi de ne pas entrer dans l’engrenage des régimes, dangereux pour la santé. Cet accompagnement nutritionnel personnalisé conjugue nutrition, aspect sensoriel et psychologique du comportement alimentaire et activité physique.

Renseignements : https://www.thermes-brideslesbains.fr/cure-thermale-conventionnee/cure-thermale-enfant-jeune