Pour la première fois, Sidaction devient Sidération. Une campagne choc pour dénoncer la baisse de l’aide publique au développement, alerter sur la santé mondiale et rappeler qu’en 2025, des millions de vies dépendent encore de la solidarité internationale.

 

Sidaction devient Sidération : un cri d’alarme contre l’indifférence.
Face à la chute de l’aide publique au développement (APD), l’association dénonce le recul de la solidarité mondiale et alerte sur les conséquences tragiques pour les malades, les personnes séropositives et les populations vulnérables dans le monde entier.

Nouveau logo Sidération, symbole de la lutte contre le VIH/sida

Sidaction devient Sidération : un choc qui en dit long

Pour la première fois, Sidaction change de logo et devient “Sidération”.
Ce mot traduit le sentiment de stupeur face aux coupes budgétaires massives dans les financements publics destinés à la santé mondiale.
L’association, qui œuvre depuis trente ans contre le VIH, tire aujourd’hui la sonnette d’alarme : les décisions politiques prises en 2025 fragilisent gravement les programmes de prévention, de dépistage et de traitement.

« Ces baisses privent déjà des millions de personnes d’accès aux soins », alerte Florence Thune, directrice générale de Sidaction.
« C’est une véritable sidération : comment réduire l’effort collectif alors que l’épidémie continue ? »

L’aide publique au développement : une bouée de survie mondiale

L’aide publique au développement (APD) permet de financer les systèmes de santé dans les pays à faibles revenus, notamment en Afrique subsaharienne, où la pandémie du VIH-sida reste la plus active.
Mais en 2025, ce budget a été l’un des plus durement amputés par le gouvernement français.
Et pour 2026, une nouvelle baisse drastique est prévue.

Ce désengagement concerne directement le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, dont la France fut l’un des pays fondateurs.
En réduisant sa participation, la France rompt avec une longue tradition de solidarité internationale et affaiblit son rôle de leader sanitaire.

Selon l’ONUSIDA et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), si les financements internationaux continuent de diminuer, on pourrait compter 6,6 millions de nouveaux cas d’infections et 4,2 millions de décès supplémentaires d’ici 2029.
Aujourd’hui encore, 9,2 millions de personnes séropositives dans le monde n’ont pas accès aux traitements antirétroviraux.

Sidaction devient Sidération : un symbole face à l’abandon politique

En adoptant le mot Sidération, Sidaction traduit le sentiment d’injustice et d’abandon ressenti par les acteurs de terrain.
Les coupes dans l’APD ne sont pas qu’une question de chiffres : elles condamnent des malades, des enfants infectés, des personnes sous-traitement qui ne peuvent pas vivre sans suivi médical.

La France, autrefois fer de lance de la diplomatie sanitaire, affaiblit ainsi le renforcement des systèmes de santé dans les pays les plus touchés.
Cette décision met aussi en péril la prévention de la transmission du VIH, la réduction de la charge virale, la lutte contre les hépatites et les maladies sexuellement transmissibles.

« Sacrifier la santé mondiale est un déni de solidarité et une erreur économique », insiste Florence Thune.
« L’APD n’est pas une dépense : c’est un investissement dans la vie. »

Quand la santé devient une question politique

Depuis plusieurs mois, l’APD est instrumentalisée dans un débat politique caricatural, accusée à tort de détourner des ressources nationales.
Or, elle ne représente que 0,6 % du budget de l’État.
Réduire cette aide, c’est ignorer ses bénéfices sanitaires, économiques et sociaux.

L’aide publique au développement permet :

  • de financer la prévention et la distribution de préservatifs ;

  • de soutenir la recherche sur les vaccins contre le VIH et les hépatites virales ;

  • de former le personnel médical local ;

  • de garantir la continuité des traitements antirétroviraux ;

  • et de limiter les risques d’une nouvelle pandémie mondiale.

Les grandes crises sanitaires, du VIH-sida à la Covid-19, ont démontré que la santé est interdépendante.
Affaiblir les systèmes de santé ailleurs, c’est exposer la France à un risque accru de transmission virale et de mortalité évitable.

Sidération : une campagne pour réveiller les consciences

La campagne Sidération, réalisée par l’agence Joga, s’affiche dans le métro, la presse et sur le digital.
Elle précède les débats sur le budget 2026 et cherche à interpeller le public comme les décideurs.
Son message est sans détour :

« Aujourd’hui il est question d’argent. Demain il sera question de vies. »

À travers ce slogan, Sidaction rappelle que la lutte contre le VIH-sida, les hépatites ou les épidémies transmissibles ne peut se réduire à une ligne budgétaire.
Sidaction devient Sidération pour dénoncer la stigmatisation persistante, le manque d’accès aux soins essentiels et la défaillance de la solidarité internationale.

Des solutions existent

Sidaction propose de réaffecter les taxes solidaires, notamment celles sur les billets d’avion et les transactions financières, à leur usage initial : financer la santé mondiale.
Ces fonds pourraient à nouveau soutenir les programmes de prévention, de dépistage, de traitement et de réduction de la mortalité dans les zones les plus vulnérables.

Cette mesure ne coûterait rien aux contribuables français, mais sauverait des millions de vies.
Elle permettrait de rétablir l’esprit des grandes politiques de coopération internationale, fondées sur la solidarité, la responsabilité et la dignité humaine.

Sidaction devient Sidération : un cri pour la santé mondiale

En se rebaptisant Sidération, Sidaction rappelle une vérité simple : la lutte contre le VIH-sida n’est pas terminée.
Les personnes séropositives vivent encore la stigmatisation, la précarité, et l’injustice d’un monde où l’accès aux soins dépend du lieu de naissance.

Cette campagne n’est pas seulement une réaction à une baisse de budget : c’est une alerte morale, sanitaire et humaine.
Car en affaiblissant la solidarité, c’est l’humanité tout entière qu’on fragilise.

Sidaction devient Sidération : un cri d’alarme pour que la santé reste un droit, pas un privilège.

Sophie Madoun