Alors que s’ouvre ce jeudi 18 octobre, la Conférence internationale sur l’Éducation inclusive, le Dr Patrick Landman, au nom du comité scientifique de l’Association « Autisme Espoir Vers l’Ecole » dont il est Président, soutenu par déjà plus d’un millier de signataires (enseignants, parents ou famille d’enfants autistes, éducateurs, psychologues, aidants) alerte les pouvoirs publics sur les risques de l’inclusion scolaire précoce systématique des enfants TSA (troubles du Spectre Autistique) sans mise à niveau développementale préalable.
Le 4ème plan autisme, reprenant la loi de 2005 qui en fonde le principe et s’appuyant sur la charte sociale Européenne et le Convention de l’ONU sur les droits des handicapés, annonce pour 2019, la scolarisation effective des enfants autistes dès l’âge de 3 ans. Le principe doit être défendu mais de façon non systématique pour les enfants avec TSA. Les associations disent :
NON, à l’inclusion scolaire systématique des enfants autistes qui est illusoire pour les parents, douloureuse pour les enfants, décourageante pour les enseignants, pénalisante pour les enfants ordinaires comme le montrent les expériences étrangères notamment en Allemagne, contrainte d’ouvrir beaucoup d’écoles spécialisées ou d’institutions pour adultes ou même en Italie pourtant considérée comme pays modèle d’inclusion scolaire.
C’est un leurre de faire croire aux parents que l’inclusion scolaire est un remède aux troubles autistiques de leur enfant qui pour beaucoup s’amplifient (agitation, violence et repli croissants) et ne se résolvent pas. Des milliers d’enfants autistes, sans traitement sensoriel ou développemental préalables ne pourront suivre une scolarité même avec une Auxiliaire de Vie Scolaire ou dans des ULIS spécialisés, incapables de rester en place avec un comportement adapté et d’apprendre par eux-mêmes.
C’est faire souffrir les enfants autistes de les mettre en collectivité. C’est ne pas tenir compte de leurs spécificités neuro-développementales et sensorielles pourtant démontrées par les tests, par les chercheurs ou par les autistes eux-mêmes. L’école, même maternelle, ne peut rattraper leur immense retard de développement qui en fait des tout-petits dans des corps de grands. On ne met pas un bébé de moins de trois ans à l’école sans conscience de soi ou de l’autre ou sans filtre sensoriel.
Leur hyper-connectivité sensorielle les fait souffrir du bruit, du monde et les contraint au repli ou à des comportements inadaptés gênants pour la classe.
C’est décourager beaucoup d’enseignants qui parfois alertent sur leur impuissance à gérer une classe plus agitée malgré les efforts de formation et d’accompagnement (présence d’AVS) à l’exemple de l’école de St Victor-sur-Rhins (42), fermée 48h en Juin 2018, après deux ans d’insultes, coups, crachats et morsures, sur le personnel éducatif, causés par deux enfants autistes avec AVS.
OUI, à l’inclusion scolaire réussie sous conditions développementales préalables.
Grâce à la plasticité cérébrale, relancer le plus tôt possible (diagnostic précoce), le développement neuro cognitif de l’enfant TSA pour atteindre par étapes le stade de développementd’unenfantde3ans,stadeoùl’enfantparle, posedesquestions,seconcentrepourprofiterdel’école.
Pour réamorcer le développement, il faut, d’une part, lui proposer un environnement sensoriel adapté, à l’écart du bruit, du monde, des lumières vives dans un petit espace bien délimité, qui diminue l’angoisse et le repli. D’autre part, il faut lui donner les conditions du développement du tout-petit qui s’éveille par la détente et l’échange avec la présence permanente à ses heures d’éveil d’une personne aimante qui joue avec lui sans forcing ou apprentissages répétitifs.
L’association propose une solution efficace et peu coûteuse : dès le diagnostic à 18 mois jusqu’à ce qu’il ait le stadede développement d’un enfant de 3 ans, mettre l’enfant dans un coconsensoriel à savoir une petite salle de jeu individuelle dédiée (8 à 10 m2) soit à domicile, soit à la crèche avant 3 ans, soit à l’école après 3 ans, dans des Mini Unités
Maternelles pour Autistes (mini UEM) d’un nouveau type avec prise en charge individuelle développementale différente des UEM actuels.
Les Pouvoirs Publics auraient tout à gagner : économies considérables et efficacité maximisée puisque de nombreux enfants TSA pourront se passer d’un accompagnement spécifique type AVS, école spécialisée et institution à vie.
Il est donc urgent de laisser les parents choisir la méthode la plus adaptée à l’inclusion scolaire de leur enfant avec égalité de moyens financiers.
L’association Autisme Espoir Vers L’école œuvre en ce sens depuis 12 ans et intègre scolairement avec profit plus de 50% des enfants après 3 ans de suivi développemental.
Retrouvez le manifeste soutenu par déjà plus de 1000 signataires sur www.autisme-espoir.org