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Avec 5kg par an et par ménage* , la salade est le 4ème légume le plus consommé en France. Considérée comme un aliment « santé », l’INPES[1] recommande sa consommation dans de nombreuses brochures[2] notamment pendant la grossesse ou pour les enfants. Mais coup de tonnerre suite à une étude de Générations Futures montrant que les salades sont pleines de pesticides et de perturbateurs endocriniens. Inquiétant au possible.

 

Les résultats préoccupants de notre enquête montrent la nécessité d’appliquer au plus vite les décisions prises dans le cadre du Règlement européen sur les pesticides et lors de la Stratégie Nationale sur les perturbateurs endocriniens.

Afin de montrer l’urgence d’une action préventive forte dans ce domaine des perturbateurs endocriniens, ces substances qui menacent le développement du fœtus et du jeune enfant même à faibles doses, Générations Futures a décidé de réaliser une série de plusieurs rapports basés sur des analyses fouillées montrant l’omniprésence de nombreux pesticides perturbateurs endocriniens dans notre environnement engendrant une exposition importante de la population: ce sont les rapports EXPPERT (pour EXposition aux Pesticides PERTurbateurs endocriniens).

Les salades dont les légumes où l’on retrouve le plus de substances chimiques

Les salades sont sujettes à un suivi spécifique pour ce qui est de la présence potentielle de certaines substances chimiques. En effet, elles font parties des légumes dans lesquels on retrouve le plus de résidus de pesticides. Ainsi, le plan de surveillance de la DGCCRF[3] publié en 2013 montre la présence de résidus de pesticides dans près de 58% des échantillons de salades testés. De plus, selon l’EFSA[4] – l’autorité européenne de sécurité des aliments, 36% des laitues contiennent même plusieurs résidus, de 2 à 13.

Plusieurs des résidus fréquemment trouvés par l’EFSA dans les laitues sont soupçonnés d’être des perturbateurs endocriniens, comme le propamocarb ou l’iprodione. Ces données inquiétantes nous ont conduits à vouloir en savoir plus sur la présence des pesticides dans des salades en France, et notamment ceux suspectés d’être perturbateurs endocriniens.

De nombreux perturbateurs endocriniens dans les salades

31 échantillons de salade ont été achetés dans des supermarchés de l’Oise et de la Somme (Picardie) entre le 28 mai et le 21 juillet 2015. Ce nombre d’échantillons est supérieur au seuil de représentativité de 30 habituellement utilisé par la DGCCRF.

• Les salades testées contiennent en moyenne presque 4 résidus de pesticides chacune[5].

• Sur les 31 échantillons analysés, 80,65% contiennent au moins un résidu de pesticide (25/31) – et ce même sans prendre en compte les résidus de bromure de méthyl.

• En moyenne, les échantillons testés contiennent chacun plus de 2 résidus de pesticides perturbateurs endocriniens (2,09) !

• 67,74% des échantillons contiennent au moins un résidu de pesticide perturbateurs endocriniens! (21 /31).

• Parmi les 10 matières actives les plus fréquemment retrouvées, 7 sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens.

Des produits interdits

5 échantillons (16,13%) contiennent 1 ou plusieurs substances actives interdites (2 échantillons soit 6,45%) ou interdites d’usage sur salade en France (3 échantillons soit 9,67%), un de ces 3 échantillons contenant même 2 substances interdites d’usage sur salade en France (mandipropamid et imidaclopride) !

« Nous alertons nos dirigeants sur la nécessité de prendre des mesures immédiates et fortes pour réduire l’exposition des populations aux pesticides et particulièrement ceux suspectés d’être des perturbateurs endocriniens. Nous attendons d’eux qu’ils forcent l’Europe à appliquer au plus vite les décisions prises dans le cadre du Règlement européen 1107/2009 interdisant la mise sur le marché des pesticides perturbateurs endocriniens. » Déclare François Veillerette, porte-parole de Générations Futures. « De plus, la présence de pesticides interdits en Europe ou sur la culture de la salade dans plus de 16% des échantillons testés est inacceptable. Là encore, nous attendons une action forte du Gouvernement qui doit faire rapidement cesser cette situation, sur cette culture et sur toutes les autres. » Ajoute t’il.

Sources

1 Institut national de prévention et d’éducation pour la Santé
2 http://www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/1387.pdf et http://www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/1059.pdf
3 Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes
4 The 2013 European Union report on pesticide residues in food EFSA Journal 2015;13(3):4038. page 55. disponible à l’adresse : http://www.efsa.europa.eu/en/efsajournal/pub/4038
5 3,77 sans prendre en compte le bromure de méthyl ou 4,38 avec le bromure de méthyl

* données INSEE