Touchant près de 500 000 enfants de moins de 2 ans en France chaque année, la bronchiolite entraine l’hospitalisation de 10 000 nourrissons. Aujourd’hui il n’existe qu’un traitement préventif contre la bronchiolite, très contraignant et administré uniquement aux bébés les plus fragiles (le Palivizumab). Mais une nouvelle étude, unique en Europe, HARMONIE, démarrée en septembre, vise à tester l’efficacité d’un nouvel anticorps monoclonal (le Nirsevimab), qui permettrait la vaccination générale des nourrissons.
La bronchiolite est une atteinte respiratoire au niveau des bronchioles des nourrissons, causée par plusieurs virus dont le VRS (Virus Respiratoire Syncitial), virus d’hiver démarrant en France vers la mi-octobre et durant jusqu’en février. La bronchiolite touche chaque année 500.000 enfants de moins de 2 ans en France, engendre 30.000 consultations aux urgences, dont 10.000 cas d’hospitalisation en raison de difficultés respiratoires et alimentaires. On estime que la quasi-totalité des enfants de moins de 2 ans vont rencontrer le VRS, et que 30% d’entre eux développeront une bronchiolite. L’épisode aigu dure en moyenne une semaine mais l’enfant continuera à tousser pendant les 3-4 semaines suivantes. Dans les cas les plus graves, certains enfants gardent des séquelles respiratoires. D’où l’importance d’un traitement préventif contre la bronchiolite.
Le saviez-vous ? on estime que la quasi- totalité des enfants de moins de 2 ans vont rencontrer le VRS.
TRAITEMENTS ACTUELS
Aujourd’hui, il n’existe pas de traitement curatif pour les patients atteints de bronchiolite ; juste un traitement symptomatique (lavages de nez, fractionnement de l’alimentation, voire oxygénothérapie en hospitalisation) et un traitement préventif : le Palivizumab, (anticorps monoclonal dirigé contre le VRS), qui est uniquement administré aux patients les plus à risque (grands prématurés, nourrissons porteurs d’une cardiopathie significative…). Il s’agit d’un traitement particulièrement contraignant qui doit être injecté par voie intra- musculaire toutes les 4 semaines sur la saison épidémique. Les gestes barrières (lavage des mains, port du masque, aération des pièces, nettoyage des surfaces…) constituent un moyen efficace de limiter la propagation du virus.
L’ESPOIR D’UN NOUVEAU TRAITEMENT PRÉVENTIF AVEC UNE ÉTUDE EUROPÉENNE UNIQUE DANS SON AMPLEUR
Au mois de septembre, une nouvelle étude de grande ampleur, la plus grande étude jamais réalisée en Europe a démarré en France, Allemagne et Royaume-Uni : HARMONIE. Cette étude a pour objectif de tester l’efficacité d’un nouvel anticorps, le Nirsevimab, dans la diminution des hospitalisations pour bronchiolite à VRS. L’intérêt de ce nouvel anticorps monoclonal dirigé contre le VRS réside dans le fait qu’il s’injecte par voie intra-musculaire, avec une seule injection pour couvrir toute la saison épidémique. HARMONIE prévoit de recruter 30.000 participants répartis entre la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni. Elle fait suite à l’étude MELODY, fructueuse, à laquelle près de 1.500 nourrissons ont participé.
Grâce à l’expertise terrain et la réactivité de PEDSTART (réseau de l’INSERM labellisé F-CRIN), sollicité par le laboratoire SANOFI (promoteur), et ses connections en Europe, au moins 7.000 patients seront recrutés en France pour cette étude. PEDSTART prévoit non seulement de faire participer les centres hospitaliers de son réseau mais aussi les cabinets de Pédiatrie libérale au travers de l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire (AFPA), de l’Association Clinique et Thérapeutique Infantile du Val de Marne (ACTIV), de la Société Française de Pédiatrie (SFP) et de la Société Française de Néonatologie (SFN).
« Jamais une étude de cette ampleur n’a eu lieu dans le monde pédiatrique en France, c’est une première » explique le Dr FLAMEIN, Pédiatre Praticien Hospitalier au CHU de Lille et porte-parole de PEDSTART (F-CRIN) sur le sujet.
« À travers cette étude randomisée, nous espérons prouver l’efficacité du Nirsevimab sur le VRS et répondre à un besoin massif de prévention. Les contraintes de temps étant courtes pour couvrir la saison épidémique 2022, la réactivité de notre réseau a été primordiale. La particularité de cette étude est qu’elle se déroule à grande échelle sur le territoire, tant dans des structures hospitalières que dans des cabinets de pédiatrie libérale. Nous invitons les familles qui souhaiteraient participer à l’étude de se rapprocher de leur pédiatre »
VERS UN NOUVEAU VACCIN ET DES TRAITEMENTS CURATIFS
Des recherches sont également en cours pour développer un vaccin administrable à la mère en fin de grossesse et des traitements curatifs spécifiques, qui actuellement, n’existent pas.