Découvrez comment des scientifiques ont identifié un « troisième état de l’existence » entre la vie et la mort, offrant des perspectives révolutionnaires pour la médecine régénérative et la biologie cellulaire.
Des chercheurs américains viennent de dévoiler dans le magazine Physiology une découverte fascinante qui pourrait transformer notre compréhension de la vie et de la mort. Leur étude révèle l’existence d’un « troisième état de l’existence », un état qui ne correspond ni à la vie, ni à la mort, mais se situe quelque part entre les deux. Cette découverte remet en question ce que nous savons sur le comportement des cellules après la mort d’un organisme et pourrait avoir des applications majeures en médecine régénérative.
Qu’est-ce que le « troisième état de l’existence » ?
Nous avons toujours perçu la vie et la mort comme deux concepts opposés. Lorsque la vie s’arrête, les cellules cessent de fonctionner, et on considère que l’organisme est mort. Cependant, cette nouvelle recherche montre que certaines cellules peuvent continuer à vivre après la mort de l’organisme. Non seulement elles survivent, mais elles peuvent également adopter de nouvelles fonctions, un phénomène que les scientifiques qualifient de « troisième état ».
En expliquant cette découverte, les chercheurs affirment : « La vie et la mort sont traditionnellement considérées comme des opposés. Mais l’émergence de nouvelles formes de vie multicellulaires à partir des cellules d’un organisme mort introduit un « troisième état » qui se situe au-delà des frontières traditionnelles de la vie et de la mort. » Ce troisième état de l’existence ouvre ainsi une nouvelle perspective sur le possibilité de régénération des cellules après la mort.
Comment certaines cellules survivent-elles après la mort ?
Il est surprenant de découvrir que même après la mort, certaines cellules parviennent à survivre et à fonctionner. Un exemple concret se trouve dans la don d’organes, là-même où les organes et tissus restent viables pendant un certain temps après le décès, ce qui permet leur transplantation. Ce phénomène soulève des questions importantes sur la capacité des cellules à résister à la mort.
Les chercheurs ont démontré que, sous certaines conditions, telles que l’apport de nutriments, d’oxygène ou même de bioélectricité, certaines cellules peuvent non seulement survivre, mais aussi se réorganiser pour accomplir de nouvelles fonctions. Ce processus va au-delà des transformations classiques observées dans des exemples comme les chenilles devenant des papillons ou les têtards évoluant en grenouilles. Ici, les cellules changent de comportement de manière imprévue, s’adaptant à un nouvel environnement.
Exemples fascinants : les xénobots et les anthropobots
Un exemple étonnant de ce « troisième état » est celui des xénobots, des organismes multicellulaires créés à partir de cellules de peau de grenouilles. Même après la mort des grenouilles, ces cellules ont réussi à se réorganiser pour former des petites structures capables de se déplacer à l’aide de cils, des extensions en forme de cheveux. Dans un embryon vivant, ces cils servent normalement à déplacer du mucus, mais chez les xénobots, ils sont utilisés pour naviguer dans leur environnement, ce qui dépasse leur rôle biologique initial.
Les anthropobots, eux, sont issus de cellules pulmonaires humaines. Ces cellules ont montré la capacité à s’auto-assembler, à se déplacer, et même à réparer des cellules endommagées environnantes. Ce comportement, encore une fois, dépasse largement leurs fonctions initiales. Ces découvertes montrent à quel point les cellules peuvent être adaptables, même après la mort de l’organisme.
Pourquoi certaines cellules survivent-elles après la mort ?
La capacité des cellules à survivre et à fonctionner après la mort dépend de plusieurs facteurs. Parmi eux, les conditions environnementales, le niveau d’activité métabolique des cellules et les techniques de conservation utilisées. Par exemple, les cellules musculaires de souris peuvent être régénérées jusqu’à 14 jours après la mort de l’animal, tandis que les globules blancs humains peuvent survivre pendant 60 à 86 heures après le décès.
Les chercheurs ont également observé que certains gènes liés au stress et à l’immunité deviennent plus actifs après la mort, aidant les cellules à compenser la perte d’équilibre biologique de l’organisme. Ce phénomène montre que les cellules possèdent des mécanismes de survie sophistiqués. Toutefois, des facteurs tels que l’âge, la santé, et l’espèce de l’organisme influencent également la capacité de survie des cellules après la mort.
Troisième état de l’existence : implications pour la biologie et la médecine
La découverte de ce « troisième état » pourrait avoir des implications profondes pour la médecine régénérative et la biologie cellulaire. Par exemple, les anthropobots pourraient être utilisés pour administrer des médicaments directement dans le corps sans déclencher de réaction immunitaire. Ils pourraient également être programmés pour aider à dissoudre les plaques artérielles chez les patients souffrant d’athérosclérose, ou pour éliminer l’excès de mucus chez ceux atteints de mucoviscidose.
De plus, ces organismes multicellulaires ont une durée de vie limitée à quelques semaines, ce qui empêche toute prolifération incontrôlée de cellules. Ce « bouton d’arrêt naturel » garantit que ces cellules ne deviendront pas dangereuses une fois leur tâche accomplie.
Cette découverte d’un « troisième état de l’existence » remet en question nos conceptions traditionnelles de la vie et de la mort. Elle pourrait bien révolutionner le domaine médical, notamment en ouvrant de nouvelles voies pour la médecine régénérative et la réparation des tissus. Les chercheurs estiment que cette avancée pourrait nous aider à mieux comprendre les mécanismes de survie des cellules après la mort.
Cette extraordinaire découverte ouvre une porte sur une nouvelle ère scientifique, où la compréhension de la vie après la mort biologique pourrait un jour transformer non seulement la médecine, mais aussi notre vision de l’existence même.
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Sophie Madoun