Pourquoi avons-nous encore tant de tabous sexuels ? Découvrez comment briser les tabous, oser parler de sexualité, et retrouver plaisir, confiance en soi et liberté dans votre vie intime.

Les tabous sexuels façonnent nos désirs, nos fantasmes et nos rapports au plaisir. Oser en parler, c’est déjà commencer à se libérer. Découvrez comment briser les tabous, retrouver une sexualité épanouie et vivre pleinement vos désirs sexuels, vos relations amoureuses et votre sensualité sans honte ni peur.

Les tabous sexuels, brisons-les !

Les tabous sexuels ne sont pas universels, ils varient fortement selon l’âge, la culture, l’orientation sexuelle et aussi selon le contexte religieux, social et même historique.
Une question se pose d’emblée : comment profiter pleinement de l’instant présent, se laisser aller au plaisir sexuel, à la sensualité, à l’érotisme, qu’on donne et qu’on reçoit, si l’on ne se sent pas libre dans sa tête et dans son corps ?

D’où viennent ces fichus tabous sexuels ?

Les tabous sexuels, c’est un peu comme des règles inventées par la société pour « mettre de l’ordre » dans un domaine qui fait peur parce qu’il touche à l’intime, au désir sexuel, au plaisir, à la reproduction et aux relations sexuelles. Dès l’enfance, on devrait nous inculquer et développer la confiance et l’estime de soi. Être bien dans son corps, décomplexée et libre de ses rapports sexuels sans tabou, c’est un idéal à rechercher.

Accepter d’être soi, même si…
Accepter que le corps parfait n’existe pas.
Accepter d’être en paix pour pouvoir rencontrer l’autre.
Accepter de ne pas être empêché.

Alors explorons ensemble, sans rougir, quelques tabous sexuels pour mieux s’abandonner à l’acte sexuel, à la relation sexuelle, tout en se respectant et en entretenant une sexualité épanouie.

On fait le point avec Pascal Anger, psychothérapeute de couple et sexothérapeute.

Rappelons que les tabous sexuels sont de différents ordres. Femmes et hommes, jeunes et moins jeunes, nous ne sommes pas épargnés.

Il est important déjà de pouvoir assumer sa nudité, son vagin, son pénis, son clitoris, et le regard de l’autre : ce n’est pas chose facile quand on n’aime pas son corps.
En fait, la nudité est naturelle. On naît tous sans vêtements, mais c’est la société qui a ajouté des couches (au sens propre comme au figuré).

Assumer, et ce, quelle que soit la partie de son corps qui nous déplaît, peut venir compliquer notre sexualité.
Assumer est plus facile à dire qu’à faire. C’est un mélange de confiance, de respect de soi et de désir sexuel.

Complexes et tabous vont si bien ensemble

N’hésitez pas à érotiser votre corps, à redécouvrir vos caresses, vos préliminaires, votre libido.
On doit pouvoir jouer, rien n’est obligatoire, tout doit se faire dans la douceur, la communication et la confiance en l’autre, même s’ils sont en sorte les antidotes des tabous.

Nous pouvons relever quelques grands tabous sexuels qui persistent : la masturbation, la fellation, le cunnilingus, le sexe anal, le porno, les rapports sexuels pendant les règles
Il est indispensable de voir à quel niveau se situent vos difficultés, vos freins.

Est-ce un trouble du désir sexuel, de l’excitation, une dysfonction, ou une impossibilité à s’autoriser par honte, culpabilité ou pudeur ?

Identifier vos peurs et vos tabous

Certains tabous personnels contraignent votre vie sexuelle et votre activité sexuelle.
La sexualité est un thème central dans nos vies et dans nos amours, mais comment le percevez vous ?
La sexualité progresse au fil du temps et des expériences, elle doit se jouer sur un mode complice à deux, entre désir, caresses, pénétration et communication.

Il est sain d’interroger ce qui s’évite, ce qui ne se fait pas et d’interroger le pourquoi.
Certains tabous sexuels freinent votre sexualité : est-ce à cause de votre éducation sexuelle, de vos idées sur la sexualité, de vos habitudes, ou d’une mauvaise connaissance du plaisir sexuel ?
Devez-vous oser ? Oui, mais avec qui, et surtout, avec respect, liberté et consentement ?

Identifier ses tabous

Nous avons tous des tabous sexuels en fonction de notre religion, de notre éducation ou de notre environnement.
Au fur et à mesure des années, on peut devenir plus ou moins prude, plus ou moins en phase avec sa libido et son désir sexuel.
La rencontre amoureuse peut vous débloquer ou, au contraire, vous rendre plus frileux face à la pénétration ou à certaines pratiques érotiques.

Certains tabous autour de l’échangisme, de la masturbation, de l’homosexualité, du sado-masochisme, du voyeurisme, de l’exhibitionnisme ou même du BDSM, peuvent à la fois vous donner envie ou au contraire vous révulser. Ça s’interroge.

Vous aimeriez bien essayer mais vous n’osez pas par peur du jugement, par culpabilité, ou par peur d’en parler à votre partenaire.

La honte

Le tabou sexuel renvoie à la honte, à la peur de ce que va dire l’autre : “je ne suis pas un bon coup”, “je suis nul·le”, “je n’ai pas de libido”.
L’important dans un premier temps est de se réapproprier son corps, de ne rien éviter. L’évitement ne fait qu’augmenter la peur, les angoisses et parfois les troubles sexuels.

On peut bien sûr faire un travail psychologique ou de sexologie afin de mieux accepter sa sexualité, de comprendre ses désirs, ses fantasmes sexuels, et sortir des notions de performance et de perfection.

Mettez plus de spontanéité, plus de liberté, plus de plaisir sexuel et d’émoi dans vos relations sexuelles.
Il est important de se poser les bonnes questions : dans quelle mesure accepte-t-on de faire l’amour pour faire plaisir à l’autre, et jusqu’où est-on prêt à aller pour débloquer certains aspects de sa sexualité ?

Le plaisir sexuel n’est jamais là où on l’attend.
Acceptez de ne pas savoir, acceptez que votre désir sexuel ne soit pas fidèle aux normes.
Ne rien refouler, se laisser aller à la rêverie, au fantasme sexuel, à la sensualité, à l’érotisme.

La sexualité nous ramène toujours à l’improvisation : il n’y a rien à savoir, rien à dire, juste accepter d’être surpris.
Chaque relation sexuelle nous surprend par rapport à notre croyance : ce que vous n’acceptiez pas avec l’un, vous l’accepterez avec l’autre.

De son côté, la religion a longtemps eu son mot à dire sur ce qui était bien ou mal dans la sexualité.
Une idéologie qui a fait croire que toute sexualité en dehors de l’hétérosexualité et de la reproduction était impensable et inacceptable.

Fantasmer

L’imaginaire érotique est sans limite.
Le fantasme sexuel est une virtualisation du désir, une projection d’actes sexuels, de plaisirs, de préliminaires, de pénétration, de caresses, d’orgasmes ou de sensations qu’on imagine.
Un parfum, une odeur, un tissu, une voix peuvent suffire à réveiller le désir sexuel.

Certaines personnes ont besoin d’un support visuel comme le porno, d’autres pas.
Les fantasmes sexuels font partie intégrante de la sexualité épanouie : ils nourrissent le désir, la libido, et renforcent la relation de couple.

Fantasmer, ce n’est pas tromper.
C’est raviver la flamme, ramener du piment et du plaisir sexuel dans le couple.

La pornographie

Oui, la pornographie influence notre sexualité et nos rapports sexuels.
Elle stimule parfois l’imagination érotique, mais peut aussi véhiculer des injonctions à la performance : érection permanente, éjaculation spectaculaire, pénétration mécanique.

Le porno n’est pas en soi un mal, tant qu’il reste un divertissement et non un modèle.
La clé, c’est la modération, le dialogue et la liberté de choix.

Pratiquer le fétichisme, le BDSM, l’échangisme, etc.

Une sexualité érotique qui inclut des sex-toys, des préliminaires prolongés, des jeux de rôle, du BDSM ou du fétichisme, reste une activité sexuelle légitime tant qu’elle repose sur le consentement et le respect mutuel.

Le plaisir sexuel se vit différemment : chacun trouve son équilibre entre fantasme, érotisme, sensualité et désir.
L’essentiel est de rester à l’écoute de soi et de son partenaire, dans la confiance et la curiosité.

Prendre rendez-vous pour briser les tabous mais pas n’importe comment !

Parler de sexualité ou de ses rapports sexuels ne devrait jamais être honteux.
Un sexologue ou un sexothérapeute peut aider à comprendre les troubles sexuels, la baisse de libido, les blocages autour de la pénétration, ou les problèmes d’éjaculation.

La sexologie aide à se réconcilier avec son plaisir sexuel, son désir, sa vie de couple et sa santé sexuelle.
Se confier, c’est déjà se libérer.

La sexualité, une aventure à vivre sans peur

La sexualité, dans toute sa diversité, est une aventure sensorielle.
C’est une exploration du corps, du plaisir, du désir sexuel et de la liberté d’aimer.
Briser les tabous sexuels, c’est oser, aimer et se redécouvrir — avec tendresse, érotisme et respect.
Parce qu’au fond, faire l’amour, c’est apprendre à se rencontrer autrement.

A lire :

La ménopause, si je veux !

 

Couverture du livre La ménopause, si je veux ! du Dr Thelma Linet, publié chez Albin Michel, explorant les tabous autour du corps féminin, de la sexualité et de la liberté des femmes.

La ménopause, si je veux ! du Dr Thelma Linet explore avec justesse un autre grand tabou : celui du corps féminin qui change. Loin des clichés, la gynécologue invite les femmes à parler sans honte de leurs envies, de leurs désirs et de leurs transformations. Un livre nécessaire pour comprendre que la liberté sexuelle ne s’arrête pas avec l’âge — elle s’affirme.

La ménopause, si je veux !, Dr Thelma Linet – Albin Michel, 19,90 €

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Pascal Anger