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Gros ou fin. Sel marin, fleur de sel, sel de mine (ou sel de gemme) ? Gris ou blanc ? Naturel aux herbes, aux épices ou aux algues ? Le marché du sel est en pleine expansion. Mais qu’en est-il pour notre santé ?

Le sel est indispensable au bon fonctionnement de notre corps. Sa carence entraine un manque de sodium. Il régule notre système nerveux et musculaire, et permet d’assimiler minéraux et oligo-éléments.

Ne pouvant pas être stocké dans l’organisme, il doit être apporté par notre alimentation ou nos boissons. On le trouve dans l’eau. Les fruits et légumes. Le fromage, le pain ou la charcuterie. Dans les plats préparés. Et c’est là que le bât blesse : l’industrie agro-alimentaire en use et en abuse pour donner du goût à leur préparation et retenir l’eau ce qui permet d’avoir des plats plus lourds et de les vendre donc plus chers ! De plus, le sel améliore la conservation des aliments comme le pain ou les charcuteries et il possède des propriétés bactériostatiques (qui détruisent les bactéries) pour le fromage et le pain, notamment. Même pour les desserts, biscuits et autres sucreries le seul est utilisé à outrance : en effet, le sel rehausse le goût sucré des aliments.

Nous consommons cinq fois trop de sel !

Notre corps a besoin de 2 grammes de sel par jour. Hélas, les Français, en consomment en moyenne 10 grammes par jour. Soit 4 kilos de sel par français et par an. Pire : 40% des hommes et 20 % des femmes, en consomment encore plus ! Résultat, nous consommons au moins cinq fois trop de sel. Et certains vont même jusqu’à multiplier ce rapport par dix. Les aliments responsables de l’excès salin (ils contiennent plus de 80% des apports quotidiens recommandés) sont :

le pain,

les biscottes

la charcuterie,

les soupes,

les fromages,

les plats préparés,

les pizzas et les quiches

les soupes,

les sandwiches,

les viennoiseries,

les pâtisseries.

A savoir : les études ont montré que seuls 75 % de nos apports sodés proviennent du sel contenu dans les aliments (naturellement ou ajouté), 15% de nos salières…

Les risques pour la santé

7 millions de français sont hypertendus. Et comme on le sait, l’hypertension entraine beaucoup de maladies. 2% du budget de la Sécurité Sociale passe dans l’hypertension, dont trois quarts en hospitalisation. Rappelons que l’hypertension augmente :

– les accidents cardiaques,

– l’insuffisance rénale,

– le décollement de la rétine,

– les maladies artérielles et donc des accidents vasculaires cérébraux,

– l’ostéoporose,

– l’asthme

– le cancer de l’estomac.

C’est ainsi qu’en France cette hyperconsommation entraine 650.000 accidents cardiaques par an, dont 25.000 mortels.

Bien entendu, ces effets délétères n’apparaissent pas du jour au lendemain. Il faut entre dix et trente ans de surconsommation de sel pour les déclencher.

Si l’on consommait 30% de sel en moins il y aurait 20.000 ou 30.000 morts de moins par an en France.

Fort de ce constat, l’Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) a décidé d’agir. Depuis 2002 des actions de sensibilisation auprès des industriels de l’agro-alimentaire, des boulangers et charcutiers ont été menées. Hélas, sept ans plus tard, il s’avère que bon nombre de produits sont encore beaucoup trop salés. Il en va pour le pain et les viennoiseries, les potages liquides, les couscous, les bleus, les fromages de chèvre, les camemberts, les jambons cuits (même supérieurs !), les saucissons secs, les quiches lorraines, les choucroutes, les saucisses de Strasbourg et les hachis Parmentier.

En outre, pour certains produits, les résultats sont encourageants pour : les soupes déshydratées (moins 48%), les raviolis (moins 25%), les corn-flakes (moins 17%), les riz soufflés (moins 16%)*.

Des espoirs ?

L’étude INCA 2 (étude individuelle et nationale sur les consommations alimentaire), menée en 2006-2007, a montré une réduction des apports en sel de la population française. «Entre 1999 (date de la première étude INCA) et 2007, les apports en sel de la population adulte (18-79 ans), provenant des aliments ont diminué en moyenne de 5,2 % passant de 8,1 g/j à 7,7 g/j. Cette baisse de la consommation en sel se caractérise, notamment, par une réduction de la proportion de « forts » consommateurs. Chez ces personnes l’apport quotidien en sel provenant des aliments dépasse 12 grammes par jour. Entre 1999 et 2007, la proportion d’hommes dans cette situation est passée de 15,8 % à 10,5% soit une baisse de près de 30%. Chez les femmes la proportion de forts consommateurs est passée de 2,2% à 1,7 % soit une baisse d’environ 25%» rapporte cette étude.

Néanmoins, comme bon nombre d’industriels et d’artisans ne suivent pas ces recommandations, soyez vigilants : cuisinez au maximum, évitez les plats tous prêts et lisez les étiquettes !

Etudes réalisée par l’Afssa et rendue publique en 2008.

Pour plus d’information : www.afssa.fr