Plus de 900 substances chimiques sont suspectées de favoriser certains cancers. Découvrez où elles se cachent dans votre quotidien – air, alimentation, cosmétiques, plastiques, textiles – et comment réduire votre exposition en toute sérénité.

 

Selon les données du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), de l’ANSES et de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA), plus de 900 substances couramment utilisées dans nos foyers sont suspectées d’être cancérogènes. Invisibles mais omniprésentes, elles se nichent dans l’air que nous respirons, les aliments que nous consommons, les cosmétiques que nous appliquons et les objets du quotidien.
Où se cachent-elles vraiment ? Et surtout, comment s’en protéger sans céder à la peur ?

Où se cachent les substances cancérigènes du quotidien ? 

Air intérieur : colles, peintures, meubles → formaldéhyde, benzène, COV. Aérez dix minutes par jour et évitez les parfums d’ambiance.
Assiette : charcuteries (nitrites), cuisson haute température (acrylamide), fruits traités (pesticides). Variez votre alimentation, préférez le bio et les cuissons douces.
Cosmétiques : parabènes, phtalates, filtres UV chimiques. Choisissez des produits labellisés et lisez la liste INCI.
Plastiques et emballages : bisphénol A, phtalates. Remplacez le plastique par le verre ou l’inox.
Textiles et mobilier : PFAS, retardateurs de flamme. Évitez les tissus “anti-taches”, aérez les objets neufs.
Produits ménagers : ammoniaque, chlore, dégraissants industriels. Dosez avec parcimonie et ventilez lors de l’utilisation.

Pourquoi il est si difficile d’identifier les produits cancérigènes ?

Les scientifiques classent les substances cancérigènes selon trois niveaux :

  • Cancérogènes avérées (groupe 1) : amiante, tabac, formaldéhyde, benzène.

  • Cancérogènes probables (groupe 2A) : glyphosate, fumées de diesel.

  • Cancérogènes possibles (groupe 2B) : plomb inorganique, dioxyde de titane.

Ces catégories sont établies par le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC), mais les seuils d’exposition, les usages et les preuves varient d’un organisme à l’autre.
Ce flou s’explique par la complexité des études toxicologiques et par les intérêts économiques en jeu : l’interdiction d’une substance peut mettre des années à être appliquée, même lorsque le risque est connu.

Ce que vous respirez : les substances cancérogènes de l’air intérieur

L’air intérieur est parfois plus pollué que l’air extérieur. On y trouve notamment :

  • le formaldéhyde, libéré par les colles, vernis, bois agglomérés, textiles ;

  • le benzène, issu du tabac, des bougies, de l’encens ou des carburants ;

  • les particules fines et composés organiques volatils dégagés par les produits ménagers.

Bon réflexe : aérez matin et soir, utilisez des peintures à base d’eau et limitez les produits parfumés.

Ce que vous mangez : additifs et pesticides cancérigènes dans l’alimentation

Dans l’alimentation, plusieurs composés sont sous surveillance à cause de produits toxiques :

  • les nitrates et nitrites de la charcuterie, associés aux cancers digestifs ;

  • l’acrylamide, générée par les cuissons à haute température (frites, biscuits, café torréfié) ;

  • les pesticides et résidus de plastifiants dans les fruits et emballages ;

  • certains additifs comme le dioxyde de titane (E171), désormais interdit.

Conseils : diversifiez vos repas, évitez les produits ultra transformés et privilégiez le frais, le local, le bio quand possible.

Ce que vous appliquez sur votre peau : cosmétiques et produits ménagers cancérogènes

Les produits cosmétiques peuvent contenir des substances cancérogènes ou perturbateurs endocriniens :

  • parabènes, phtalates, triclosan, sels d’aluminium, filtres UV chimiques, colorants.
    Les produits ménagers, eux, diffusent ammoniaque, chlore, ou solvants irritants.

Bon réflexe : choisir des produits certifiés (Cosmos Organic, Ecolabel européen, Slow Cosmétique) et éviter les étiquettes mentionnant “parfum” ou “fragrance”.

Ces substances invisibles : plastiques, textiles et objets potentiellement cancérogènes

Les plastiques, tissus techniques et équipements électroniques abritent souvent des composés persistants :

  • le bisphénol A (BPA) et les phtalates, qui migrent dans les aliments ;

  • les retardateurs de flamme utilisés dans les meubles et appareils électriques ;

  • les PFAS, dits “polluants éternels”, présents dans les poêles antiadhésives, vêtements imperméables et emballages alimentaires.

Ces substances s’accumulent dans l’environnement et dans le corps humain.
Solution : privilégier les ustensiles en verre, en inox, et éviter les textiles traités.

 

 

Tableau récapitulatif : les principales substances suspectées de provoquer un cancer

 

Substance Classification CIRC Où on la trouve Risque suspecté Geste de prévention
Formaldéhyde Groupe 1 (avéré) Meubles, colles, peintures Cancer du nasopharynx Aérer, choisir peintures à l’eau
Benzène Groupe 1 Bougies, tabac, carburant Leucémies Éviter fumée et produits parfumés
Nitrites / Nitrates 2A Charcuterie Cancers digestifs Limiter consommation
Acrylamide 2A Cuissons hautes températures Cancers intestinaux Cuissons douces
Bisphénol A 2B Emballages plastiques Perturbations hormonales Préférer verre/inox
Phtalates 2B Plastiques, cosmétiques Perturbateurs endocriniens Éviter plastiques souples
PFAS 2A Textiles, poêles, emballages Cancers hormonaux Éviter produits anti-taches
Retardateurs de flamme 2B Mobilier, électronique Cancers divers Aérer, éviter anciens équipements
Trichloroéthylène 1 Solvants industriels Cancer du rein Ne pas utiliser de solvants agressifs
Filtres UV (oxybenzone) 2B Crèmes solaires Effets hormonaux Choisir filtres minéraux

(Sources : CIRC, ANSES, INRS, Silent Spring Institute, UC Berkeley)

Plus de 900 substances chimiques sont aujourd’hui suspectées de favoriser le développement de cancers.
Elles ne sont pas toutes dangereuses à faible dose, mais leur accumulation dans nos environnements interroge.
La bonne approche n’est pas la peur, mais la lucidité : comprendre, choisir mieux, et agir là où cela compte le plus.
L’information, c’est déjà une forme de protection.

Comment se protéger des substances cancérigènes sans céder à la peur ?

La toxicité dépend toujours de la dose et de la durée d’exposition.
Plutôt que de tout bannir, il s’agit d’adopter une vigilance informée :

  • lire les étiquettes, privilégier les labels de confiance ;

  • aérer quotidiennement son logement ;

  • réduire le plastique à usage unique ;

  • cuisiner maison le plus souvent possible ;

  • s’informer auprès des organismes publics (CIRC, ANSES, ECHA).

 

Vos questions sur les substances cancérogènes

Quelles sont les substances cancérogènes les plus connues ?

Les plus documentées sont le benzène, l’amiante, le formaldéhyde, le tabac, certaines amines aromatiques et les rayons ultraviolets.
Ces composés sont classés cancérogènes avérés (groupe 1) par le CIRC.

Pourquoi certaines substances restent-elles autorisées ?

Parce que la réglementation évalue le risque d’exposition plutôt que le danger brut.
Une substance peut être dangereuse à forte concentration mais considérée comme sans risque à de faibles doses.
Son interdiction dépend donc de la fréquence, de la quantité et du contexte d’usage.

Comment repérer les produits à risque ?

Vérifiez la liste INCI sur les cosmétiques, les fiches de sécurité des produits ménagers, ou consultez les bases officielles du CIRC et de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES).
Les applications de scan comme Yuka ou INCI Beauty peuvent vous guider, mais elles ne remplacent pas la lecture des étiquettes.

Peut-on vraiment s’en protéger ?

Oui, en réduisant progressivement les expositions :
aérez votre intérieur, privilégiez les produits écolabellisés, évitez le plastique à usage unique et limitez les aliments ultra transformés.
De petits gestes répétés ont un réel impact sur la santé à long terme.

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Sophie Madoun