Vous n’êtes pas en super forme ? Avez le moral en berne ? Alors que ce soit pour une raison bien précise ou juste un coup de blues passager sachez qu’il existe une méthode, mise en place par une psychiatre américaine, pour que vous soyez plus heureux en 3 secondes top chrono !
Croyez-le ou non, se sentir connecté aux autres pourrait bien être le secret pour vivre plus longtemps et plus heureux. Pensez aux « zones bleues » ( vous savez ces régions où les gens sont tous centaines et battent les records de longévité). Là-bas, la clé du temps qui passe en douceur repose sur des foyers où plusieurs générations cohabitent et des voisins qui se connaissent bien. Mais, si comme beaucoup d’entre nous, vous vous retrouvez plus souvent en solo qu’en compagnie, sachez que l’absence de ces petites interactions du quotidien pourrait affecter votre bien-être mental (même si vous faites une dépression, avez un blues terrible ou des angoisses déprimantes!)
Alors, comment faire pour enrichir votre quotidien de ces interactions essentielles avec notre congénères ? La psychiatre Sue Varma, MD qui a accordé un entretien à mindbodygreen nous conseille de chercher l’inspiration dans les endroits les moins attendus grâce à son concept : le « social snacking« .
Le social snacking c’est quoi ?
Par social snacking (grignotage social si vous le traduisez littéralement en français!), Sue Varma entend les brèves interactions sociales avec les personnes que l’on croise tous les jours. Le social snacking peut prendre diverses formes, telles que l’envoi d’un SMS à un ami, une conversation rapide avec un collègue autour d’une tasse de café, ou même un sourire partagé avec un inconnu dans les transports en commun.
« Ça peut sembler trivial, voire futile. Comme quand vous dites bonjour au caissier et qu’il vous rend votre sourire, ou quand quelqu’un vous laisse passer devant lui dans la file d’attente », explique-t-elle. « Ce sont des interactions superficielles, mais elles ont malgré tout leur importance. »
Cela ne veut pas dire substituer la quantité à la qualité dans vos relations. Mais ces petits échanges peuvent vous aider à maintenir le cap sur vos compétences sociales au fil de la journée, vous offrant ainsi une vision de la vie plus légère, plus agréable. De plus, des études montrent que les personnes qui interagissent fréquemment avec des inconnus tendent à être plus heureuses. Si vous cherchiez une raison scientifique pour papoter avec votre voisin, les voilà.
Pourquoi le social snacking est-il important ?
Des recherches en psychologie et en neurosciences montrent que les êtres humains sont profondément sociaux par nature. Les interactions sociales, même minimes, stimuler la libération de neurotransmetteurs tels que la dopamine et l’ocytocine, qui permettent d’être plus heureux et serein et zen. Le social snacking permet donc de ponctuer notre quotidien de moments de bonheur, contribuant ainsi à une meilleure santé mentale.
Que ce passe-t-il dans notre corps quand on a des interactions sociales ?
Lorsque nous avons des interactions sociales, notre corps connaît un ensemble de réactions biochimiques. Des neurotransmetteurs sont libérés, ce qui génère des sensations de plaisir, d’attachement et contribue à réguler notre humeur, nous rendant plus heureux et moins sujets à la dépression. Ces échanges favorisent également la diminution du stress et de l’anxiété en activant le système parasympathique, entraînant une réduction de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle, et la relaxation des muscles.
Par ailleurs, notre système immunitaire se trouve renforcé, augmentant notre capacité à combattre les infections. Il a été démontré que des relations sociales positives peuvent même prolonger l’espérance de vie, probablement grâce à la combinaison de ces effets physiologiques et d’un soutien comportemental sain au sein d’un réseau social.
La santé mentale bénéficie considérablement de l’interaction avec autrui, en réduisant la solitude, l’anxiété, et la dépression.
L’engagement social a un impact positif sur notre fonctionnement cognitif, nous protégeant contre le déclin cognitif et les maladies neurodégénératives. Ainsi, chaque interaction sociale déclenche une cascade de réactions bénéfiques dans notre corps, soulignant l’importance cruciale de la connectivité humaine pour notre bien-être global.
Pourquoi le social snacking nous rend heureux ?
L’essence de notre nature sociale réside dans notre capacité à tisser des liens, même avec ceux que nous ne connaissons pas, créant ainsi un moment de lien et de partage, nous montrant notre appartenance à la même espèce : humaine ! Le social snacking a démontré que ceux qui saisissent l’opportunité de se connecter avec autrui, que ce soit dans une file d’attente ou lors d’un trajet en commun, gagnent non seulement en ouverture mais également en bien-être. Ces échanges, par leur nature éphémère, nous ouvrent vers autre chose, nous libérant de l’isolement de nos pensées répétitives et de notre singularité. L’impact de la présence d’autrui se révèle bénéfique, tant pour notre santé mentale que physique, tandis que l’isolement amène anxiété, mal-être, déprime.
Théorie de l’attachement : développée par John Bowlby (1), cette théorie a montré que les êtres humains possèdent un besoin inné de former des liens forts avec les autres. Le social snacking est une manière de répondre à ce besoin d’attachement de façon légère et régulière, contribuant ainsi à notre sentiment de sécurité et de bien-être cérébral et nerveux et de gestion du stress.
Économie comportementale : les travaux de Daniel Kahneman et Amos Tversky (2) montrent que les êtres humains évaluent leur bonheur non pas sur la base de changements durables, mais plutôt en fonction de moments affectifs ponctuels et marquants. Le social snacking crée de tels moments positifs, qui s’accumulent pour améliorer notre évaluation subjective du bonheur.
Neurosciences : les recherches en neurosciences ont mis en évidence que les interactions sociales déclenchent la libération de neurotransmetteurs comme la dopamine et l’ocytocine, associés à la récompense et au bien-être. Des études en neurosciences affirment, ainsi, que le simple fait de voir quelqu’un vous sourire active les zones du cerveau associées au plaisir : un sourire échangé avec un étranger a donc un impact positif sur notre humeur.
Par exemple, une recherche publiée dans le Journal of Experimental Psychology a montré que les petites conversations avec des inconnus augmentent significativement les niveaux de bonheur.
Comment pratiquer le social snacking ?
Même si vous avez déjà des échanges spontanés, un petit rappel des façons de tisser ces liens sociaux ne fait jamais de mal :
- Dites bonjour au serveur ou à la caissière et demandez-lui comment il va.
- Présentez-vous à vos voisins ou proposez un petit rassemblement.
- Recontactez des amis avec qui vous n’avez pas parlé depuis longtemps.
- Demandez à vos collègues s’ils ont des plans amusants pour le week-end.
- Prenez un café en vitesse avec un collègue, un ami ou un membre de votre famille.
Ces moments de communications n’ont pas à être long pour que vous vous sentiez mieux ! Cela peut paraître gênant au début (surtout si vous être timide ou introverti), mais comme pour toute pratique de bien-être, cela demande un peu d’exercice : plus vous pratiquez, plus cela devient naturel. Et qui sait ? Peut-être que vous inspirerez quelqu’un d’autre à prendre le temps pour sa propre pause sociale plus tard dans la journée.
Même sans remplacer des relations profondes par de simples échanges, se donner la peine d’instaurer de petites pauses sociales dans votre journée enrichit votre réservoir émotionnel. Après tout, le maintien de relations saines et le développement d’une communauté sont au cœur de la longévité dans les cultures les plus pérennes. C’est donc une stratégie gagnante à tous les coups.
Sophie Madoun