Le CNRS et l’Inserm lancent Cell-ID, un programme financé par France 2030 pour comprendre comment les cellules choisissent leur destin et identifier les mécanismes derrière les pathologies. Une initiative clé pour la médecine cellulaire.

Un programme ambitieux pour décrypter le destin des cellules

Un organisme humain est constitué de plus de 35 milliards de cellules, toutes issues d’une seule cellule initiale. Cette cellule s’est multipliée, et chacune de ses descendantes a ensuite choisi une destinée spécifique. Mais comment les cellules décident-elles de leur destin au cours du développement ? Et peut-on intervenir pour corriger leur trajectoire lorsqu’un dysfonctionnement mène à des pathologies ? C’est ce que le nouveau programme de recherche Cell-ID tentera d’élucider.

Porté par le CNRS et l’Inserm, ce programme est financé à hauteur de 50 millions d’euros sur sept ans dans le cadre de France 2030. En alliant pluridisciplinarité et nouvelles technologies, il ambitionne de poser les bases d’une médecine cellulaire dite « d’interception », capable de détecter et corriger les anomalies cellulaires avant qu’elles ne deviennent problématiques.

 

Pourquoi les cellules choisissent-elles leur destinée ?

Bien que toutes les cellules d’un individu contiennent le même code ADN, toutes ne le lisent pas de la même manière. Les différentes manières d’interpréter ce code génétique contribuent à définir l’identité des cellules. La communauté scientifique, notamment via l’initiative européenne LifeTime, a montré que les anomalies de destins cellulaires sont impliquées dans de nombreuses pathologies, dont le cancer.

Les avancées récentes qui permettent d’étudier chaque cellule individuellement ouvrent aujourd’hui la voie à une exploration approfondie de l’identité cellulaire et des mécanismes par lesquels les choix de destinée s’opèrent dans l’espace et dans le temps.

 

Cell-ID : une recherche pionnière au cœur de France 2030

Dans ce contexte, le programme national de recherche Identités et destins cellulaires (Cell-ID) propose de comprendre quand, comment et pourquoi une cellule suit un destin particulier en conditions normales, mais aussi comment elle en dévie lors de pathologies.

Piloté par le CNRS et l’Inserm et incluant de nombreux partenaires (Institut Curie, Institut Pasteur, CEA, universités, hôpitaux et industriels), Cell-ID débute officiellement le 22 novembre 2024. Ce projet bénéficie d’un financement de 50 millions d’euros pour une durée de sept ans, dans le cadre du plan d’investissement France 2030.

 

Les technologies au service de la médecine cellulaire d’interception

Le programme fera appel à des méthodes d’imagerie, de génomique fonctionnelle ou encore au développement de modèles de tissus complexes. Un effort particulier sera également déployé dans la modélisation de données : celles-ci seront partagées grâce à une infrastructure dédiée, mise en place dans le cadre de ce programme.

 

Comprendre et corriger les anomalies cellulaires : un enjeu majeur

En choisissant de se concentrer sur le développement neural et les cancers pédiatriques du cerveau, Cell-ID vise à permettre un diagnostic précoce de ces pathologies. Les chercheurs et chercheuses espèrent ainsi améliorer le suivi pendant le traitement et prévenir les risques d’évolution grave ou de récidive.

En outre, les cancers pédiatriques ont un coût et un impact sociétal fort pour les enfants atteints et leurs familles. Les avancées scientifiques ambitionnées par Cell-ID pourraient permettre d’agir en amont afin de limiter ces répercussions et améliorer la qualité de vie des enfants et de leur entourage.

 

Le rôle clé de la pluridisciplinarité dans le programme Cell-ID

Au sein des forces jointes du CNRS, de l’Inserm et des partenaires du programme, plus de 30 équipes de recherche en France sont impliquées dans ce projet ambitieux. La pluridisciplinarité est de mise puisque Cell-ID combine biologie, physique, sciences informatiques, mathématiques, chimie et médecine.

Il s’agit avant tout de mobiliser toutes les compétences scientifiques nationales pour étudier sous tous les angles une cellule donnée. Le programme prévoit également un volet de formation et d’innovation pour les chercheurs et chercheuses de demain. Enfin, un volet de communication vers le grand public et les patients est conçu pour répondre à leurs attentes et s’assurer que les travaux de recherche menés soient compris par la société.

 

Des cancers pédiatriques aux avancées médicales : les objectifs de Cell-ID

Le programme Cell-ID devrait permettre des avancées technologiques importantes, applicables à divers domaines tels que les maladies infectieuses, cardiovasculaires, inflammatoires chroniques, neurodégénératives et d’autres types de cancers.

À terme, des appels pourraient être lancés pour renforcer les approches et ouvrir ces recherches à d’autres pathologies.

 

Les partenaires scientifiques au cœur du projet Cell-ID

L’ensemble des partenaires impliqués inclut : l’Université de Montpellier, l’Université de Strasbourg, l’Université Paris Cité, Paris Sciences Lettres, Sorbonne Université, l’Université Toulouse Paul Sabatier, ainsi que l’Institut Curie, l’Institut Pasteur, le CEA, l’École des Mines, l’Institut Gustave Roussy et l’IGBMC Strasbourg.

 

Un financement de 50 millions d’euros pour repousser les limites de la recherche

L’État consacre 3 milliards d’euros à France 2030 pour financer des programmes de recherche ambitieux. Ces projets visent à consolider le leadership français dans des domaines clés, comme la santé, les transformations technologiques et les enjeux sociétaux.

L’Agence nationale de la recherche (ANR) est l’opérateur en charge de ces programmes pour le compte de l’État.