Une enquête Foodwatch dévoile que dans les supermarchés les produits à bas prix sont plus sucrés que leurs équivalents haut de gamme. En voici les raisons.

 

Foodwatch a analysé 463 produits de notre alimentation et le constat est sans appel :  les produits à bas prix plus sucrés que les autres. Avec 85 % des produits étudiés contenant du sucre ajouté, cette triste réalité pour notre santé soulève des questions sur l’équité et la transparence dans l’industrie agroalimentaire.

 

Les produits à bas prix sont plus sucrés : une enquête qui révèle une réalité inadmissible

Dans nos supermarchés et ce quelque soit lesquels Carrefour, Auchan, E. Leclerc, Intermarché et Coopérative U, le sucre ajouté est partout, même là où on ne l’attend pas. Selon une enquête menée par Foodwatch, les produits les moins chers, majoritairement des marques distributeurs, contiennent beaucoup plus de sucre que leurs équivalents plus chers. Une découverte qui soulève des questions sur l’accessibilité d’une alimentation saine pour tous.

Audrey Morice, chargée de campagne chez Foodwatch, tire la sonnette d’alarme :

« Non seulement l’offre alimentaire est trop sucrée, mais les consommateurs au budget limité sont encore plus exposés à cette surcharge. Les distributeurs doivent impérativement prendre leurs responsabilités. »

 

Les chiffres qui choquent

L’enquête de Foodwatch a porté sur 463 références alimentaires réparties dans 12 catégories de produits courants comme les conserves, le pain de mie, la mayonnaise ou encore les pizzas. Les résultats sont sans appel : 85 % des produits analysés contiennent du sucre ajouté, y compris dans des catégories où l’on ne s’attend pas à en trouver, comme les petits pois en conserve ou le guacamole. Les produits à bas prix contiennent en moyenne deux à quatre fois plus de sucre que les produits haut de gamme.

Voici quelques exemples frappants.

  • Les pots de mayonnaise les moins chers contiennent 417 % de sucre en plus que leurs équivalents moyenne ou haut de gamme. Cela signifie que les produits de marques comme Eco + ou Top Budget affichent une teneur en sucre largement supérieure à celle des mayonnaises bio ou premium.

 

  • Les conserves de petits pois les moins chères contiennent 43 % de sucre en plus que les boites en conserve ou les bocaux plus chers. Même un aliment aussi basique que les petits pois n’est pas épargné par le sucre ajouté.

 

  • Le guacamole renferment 127 % de sucre en plus un écart qui transforme un produit perçu comme naturel et sain en un aliment ultra transformé.

 

  • Les pizzas surgelées, quant à elles, affichent un écart spectaculaire de 183 % de sucre en plus pour des produits low cost nettement plus sucrés que leurs alternatives premium.

 

  • Biscottes : Les produits les moins onéreux affichent 24 % de sucre supplémentaire.

 

Une discrimination alimentaire inacceptable

L’étude met en lumière une réalité préoccupante : les consommateurs avec un budget serré sont contraints de choisir des produits beaucoup plus sucrés. Cela crée une véritable discrimination alimentaire, où seules les personnes ayant les moyens peuvent accéder à des produits plus sains.

Audrey Morice explique :

« Les grandes enseignes comme Carrefour, Leclerc ou Intermarché se présentent comme les alliées du pouvoir d’achat, mais elles enferment en réalité leurs clients les plus modestes dans une offre malsaine. Cette situation est inadmissible. »

En effet, 88 % des produits contenant du sucre ajouté sont issus de marques distributeurs. Cela démontre que les grandes enseignes jouent un rôle central dans la prolifération des aliments ultra-transformés et sucrés à bas prix.

 

Pourquoi autant de sucre dans les produits bon marché ?

Le sucre est une matière première bon marché et polyvalente ce qui en fait un ingrédient de choix pour l’industrie agroalimentaire. Non seulement il améliore le goût et est aussi comme un super conservateur. Cependant, cette pratique a un coût caché : la santé des consommateurs.

Selon une étude de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES), 77 % des aliments transformés disponibles en France contiennent au moins un ingrédient sucrant ou un vecteur de goût sucré. Cette omniprésence du sucre habitue les consommateurs à ce goût, les rendant ainsi plus enclins à consommer ces produits.

Une responsabilité des distributeurs

Les grandes enseignes comme Carrefour, Leclerc, Auchan, Intermarché et Coopérative U ont une responsabilité majeure. En proposant des produits à bas prix mais riches en sucre, elles participent à une offre alimentaire déséquilibrée qui nuit à la santé publique.

Foodwatch les interpelle directement : réduire significativement la quantité de sucre dans leurs marques distributeurs et proposer des alternatives saines et accessibles. « Manger trop sucré ne doit pas être une fatalité. Le choix d’une alimentation équilibrée doit être possible pour tous, quel que soit le budget », ajoute Audrey Morice.

L’urgence d’un changement de modèle

Face à cette situation, Foodwatch a lancé une pétition visant les grandes enseignes pour les pousser à agir. L’association appelle également les consommateurs à se mobiliser pour exiger une alimentation plus saine et transparente.

Le sucre ajouté dans les produits bon marché n’est pas qu’un problème économique, c’est un enjeu de santé publique. L’exposition accrue au sucre, surtout dans des catégories où on ne l’attend pas, contribue à l’épidémie de maladies chroniques telles que l’obésité ou le diabète.

Ensemble, consommateurs, distributeurs et pouvoirs publics doivent agir pour garantir une alimentation plus saine et équitable. Car, comme le rappelle Foodwatch : « Une alimentation saine ne devrait jamais être un privilège réservé aux plus riches. »

Produits à bas prix plus sucrés, signez la pétition ici