Jeudi 10 juin 2021, le MANIFESTE PSY est dans la rue pour réclamer un dispositif de remboursement des séances chez le psy respectueux des besoins des patients et une base de remboursement avec dépassement d’honoraire visant à faciliter l’accès des patients au soin psychique et permettre aux praticiens de survivre économiquement.
La crise de la covid avec les angoisses liées à la santé, les confinements, les restrictions de liberté a eu un impact sur la santé des Français dont 22% font état d’un état dépressif. Cette souffrance psychique est devenue un enjeu majeur de santé publique que les pouvoirs publics tentent d’adresser en se tournant vers les psychologues libéraux pour accueillir ces nouveaux patients, prenant en charge le remboursement des séances chez le psy.
, « Le gouvernement prend acte que la prise en charge de la souffrance psychologique par des institutions publiques est en grande difficulté faute de moyens, et n’est pas suffisante pour absorber la croissance de la demande. On voit qu’il y a un manque de réalisme à ne pas se donner les moyens de cette sorte de délégation de service public » souligne Caroline Fanciullo, psychologue clinicienne installée à Aix-en-Provence et initiatrice du Manifeste Psy
Le Manifeste psy appelle par cette action de mobilisation à protéger l’accès aux soins psychiques en refusant la proposition du gouvernement telle qu’elle est proposée.
Accès au psychologue sur prescription du médecin traitant, et sans accès direct c’est non :
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- Il n’y a pas d’économie pour l’assurance maladie, car cela génère plusieurs consultations médicales remboursées
- Vous ne pourrez plus consulter librement un psychologue au moment où vous êtes prêt à faire la démarche du fait du dispositif
- Vous devrez partager vos souffrances les plus intimes avec votre médecin traitant, qui est souvent celui de la famille et le psychologue devra lui en rendre compte, ce qui est contraire au code de déontologie
- C’est tenter de faire rentrer les patients dans des cases, et nier leur besoins singuliers et spécifiques ce qui est un contre majeur en la psychologie. C’est aussi le priver de liberté et d’une totale confidentialité.
Le forfait quelques séances dont 10 de 30 minutes, est pas adapté à la au travail psychothérapeutique.
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- Une séance de 30 min n’est pas suffisante pour écouter et travailler le soin psychique d’un un patient en souffrance : les enfants peuvent avoir besoin de jeux, les ado et adultes de temps, l’expression verbale et émotionnelle ne se précipite lorsqu’on accompagne un patient de manière respectueuse.
- La multiplication des rendez-vous à la chaîne pour le professionnel conduit à réduire le temps et l’énergie/écoute nécessaires à un travail efficace et de qualité pour le patient et pour le professionnel
Remboursement sur une base allant de 22 à 32 euros SANS dépassement d’honoraire n’est pas tenable
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- Puisqu’il ne tient pas compte de la réalité économique d’une pratique libéral dont les honoraires incluent les frais de structure
- Sous-payé, n’aura d’autre choix que de prendre les patients à la chaîne sans pouvoir leur offrir le soin et l’attention qu’ils méritent ; cela signifie des patients à la file pour un revenu incapable de soutenir les cotisations sociales et autres charges, qui, elles, ne diminuent pas.
« Donner plus de temps, conserver l’expertise de prise en charge du psychologue-psychothérapeute et mieux rémunérer la prestation serait de nature à répondre à l’urgence de souffrance psychique des Français, mais les règles du jeu proposées par les pouvoirs publics et les conditions d’exercices qu’elles impliquent ne sont pas dignes de nos responsabilités envers les patients, et donc, pas acceptables. Elles traduisent une méconnaissance de notre métier, de ses tenants et aboutissants. Y accéder amènerait aujourd’hui à une situation de grand risque sur les conséquences sur la qualité de la prise en charge. Les patients sont en souffrance, il s’agit de les aider et non que collaborer en pleine conscience à la validation d’un processus maltraitant alors même qu’on parle de psychothérapie », poursuit Caroline Fanciullo
La revendication du Manifeste psy : maintenir l’accès direct au psychologue-psychothérapeute pour faciliter la démarche de soin, les spécialistes du soin psychique sont responsables et savent travailler en concertation pluridisciplinaire lorsque la situation du patient touche des questions de médecine, n’encombrons pas les médecins déjà surchargés, nous savons travailler en bonne complémentarité, sans subordination.
Une base de remboursement des séances chez le psy AVEC dépassement d’honoraire et complément mutuelle autorisée semble la meilleure solution à ce jour, pour les patients qui auront un accès facilité au soin psychique, et pour les praticiens qui pourront survivre économiquement.
« Oui au remboursement, mais pas n’importe comment », nous sommes responsables et avons la capacité d’analyser les besoins avec le juste discernement, pour ne pas jouer avec la santé psychique des français, en confondant vitesse et précipitation.