Voici le rapport alarmant de l’UNICEF révélant une situation préoccupante : plus de 450 000 enfants vivent en institutions en Europe et en Asie Centrale. Cette analyse met en lumière les défis auxquels ces enfants sont confrontés, notamment les inégalités régionales et les problèmes spécifiques rencontrés par les enfants handicapés. Explications de cette troublante réalité.

En Europe et en Asie centrale, la situation des enfants vivant en institution est alarmante. Près d’un demi-million d’enfants, soit 456 000, sont hébergés dans de telles structures, selon le rapport de l’UNICEF. Ce chiffre est deux fois supérieur à la moyenne mondiale, mettant en lumière un défi majeur dans ces pays. Le rapport, intitulé « Pathways to Better Protection« , souligne que le taux en Europe et en Asie centrale est de 232 enfants pour 100 000 habitants, contre une moyenne mondiale de 105 pour 100 000.

Le rapport révèle des différences notables entre les sous-régions. L’Europe occidentale présente le taux le plus élevé d’enfants placés, avec 294 enfants pour 100 000, presque le triple de la moyenne mondiale. Cette situation s’explique en partie par l’augmentation des enfants et jeunes non accompagnés et séparés demandant l’asile. Malgré de petites structures intégrées dans les communautés, il existe une tendance excessive au placement en institution au lieu des soins familiaux.

Par ailleurs, des progrès inégaux sont observés dans la prise en charge des enfants, particulièrement ceux handicapés. En Bulgarie, Moldavie et Géorgie, le nombre d’enfants en institution a diminué, favorisant les soins en milieu familial. Cependant, les enfants handicapés sont souvent laissés de côté, représentant entre 4 % et 87 % des enfants en institution dans certains pays. Le rapport indique également une augmentation de la proportion d’enfants handicapés vivant en institution entre 2015 et 2021.

« Il est impératif de résoudre le problème de l’accueil en établissement. Certains enfants, notamment ceux avec des troubles psychiques, des handicaps, ou situés à la marge entre le traitement pénal et civil, peinent à trouver des structures adaptées », explique Adeline Hazan, présidente de l’UNICEF France.

Les enfants placés en France

En France, selon les données récemment publiées par la DRESS, le nombre d’enfants confiés à l’aide sociale à l’enfance en France a connu une hausse constante au cours des vingt dernières années, avec une moyenne annuelle de 1,4%. En France, le nombre d’enfants confiés à l’aide sociale à l’enfance a régulièrement augmenté, exacerbé par la pandémie de COVID-19. Le Comité des droits de l’enfant des Nations unies a mis en lumière les lacunes dans la désinstitutionnalisation et la protection des enfants.

« La pandémie a créé des conditions propices à la fragilisation des familles et à une augmentation des signalements. Ces facteurs ont contribué à un accroissement significatif du nombre d’enfants pris en charge par l’aide sociale à l’enfance », s’inquiète Adeline Hazan, présidente de l’UNICEF France

L’UNICEF France rappelle l’urgence de mettre en œuvre ces recommandations pour assurer le respect des droits fondamentaux des enfants.

« Il est impératif de garantir la sécurité et le bien-être de chaque enfant. Cela nécessite un investissement significatif, des ressources adéquates et une approche globale axée sur la prévention et l’accueil en milieu familial », appelle Adeline Hazan.

Les conséquences du placement en institution

Le rapport met en avant les effets délétères du placement en institution sur la santé mentale et le développement des enfants, soulignant des problèmes comme les retards cognitifs et linguistiques, les troubles de santé mentale, et les difficultés relationnelles. L’UNICEF appelle à des soins de type familial et communautaire de qualité, et à des investissements dans la prévention, le soutien aux familles, et la qualité du placement en famille d’accueil.

Place à l’action !

Pour remédier à cette situation, l’UNICEF collabore avec les gouvernements et partenaires pour élaborer et mettre en œuvre des politiques de désinstitutionnalisation, renforcer les services de protection et de soutien aux familles, et promouvoir les placements familiaux et la réunification des familles. Il est essentiel d’améliorer la collecte de données de qualité sur les enfants en institution pour mieux comprendre et répondre à leurs besoins.