Originaire de la mode, Philippe Delzers créé aujourd’hui une collection de meubles à son nom. Rencontre avec un homme d’exception.
Sophie Madoun – Comment définiriez-vous votre travail ?
Philippe Delzers – Depuis toujours j’ai le goût de la couture. Je suis loin de ce que l’on appelle le design d’aujourd’hui avec des formes strictes et des matériaux révolutionnaires. Les formes de mes créations sont très classiques mais j’apporte des matériaux là où l’on ne les attend pas : du chêne et de la soie, du cuir gainé et de l’argent… Par exemple, j’ai repris tout l’univers de la cavalerie dans ma collection « En uniforme » avec les plateaux des meubles en cuir matelassé. Cela rappelle tant l’univers des Jockeys que celui de Chanel.
Quelles sont vos influences stylistiques ?
Philippe Delzers – De par sa richesse, l’esprit Victorien est une de mes principales sources d’inspiration. J’aime y raconter une histoire. J’aime aussi énormément le style Viennois avec sa parfaite simplicité.
Quels sont vos matériaux de prédilection ?
Philippe Delzers – Je suis très strict dans le choix des matériaux et ce que j’aime travailler par-dessus tout c’est le cuir.
Vous apportez beaucoup d’attention aux finitions…
Philippe Delzers – Je ne suis pas dans un travail de luxe tapageur où la finition se découvre petit à petit. J’estime que l’envers doit être aussi beau que l’endroit : dans mon mobilier tout est caché, pasqualé. La plupart des pièces que je fournis sont redimensionnées ou totalement faites sur mesure.
Quels sont vos projets ?
Philippe Delzers – J’ai des projets publics dans des palaces aux quatre coins du monde et réalise des chantiers privés. J’ai notamment aménagé une partie d’une résidence présidentielle à l’étranger et, en collaboration avec Alison Borman, j’ai redécoré le Trianon Palace à Versailles.
Propos recueillis par Sophie Madoun