La députée européenne, Michèle Rivasi, ne cesse d’être stigmatisée comme militante anti vaccins. Alors que son créneau est « oui aux vaccins non aux lobbies ». Droit de réponse.
La santé publique et l’intérêt général sont mes seules boussoles
Depuis quelques semaines je suis caricaturée en militante anti vaccins. Ce qui s’apparente à une campagne calomnieuse, vise à disqualifier mon combat politique. Je ne peux laisser passer de telles attaques sans mot dire.
Ma réponse vise à rétablir la vérité et à rassurer celles et ceux qui ont pu être troublés par de telles allégations. J’écris pour terrasser l’hydre de la rumeur et du soupçon. Que les choses soient claires : je ne remets pas en cause l’utilité de la vaccination, et je sais ce que les vaccins ont apporté en termes de progrès sanitaires au 20eme siècle, de lutte contre la mortalité infantile…
Scientifique de formation, diplômée de l’Ecole Normale Supérieure et agrégée en biologie, fondatrice du premier laboratoire indépendant sur la radioactivité en France (la CRIIRAD), je rejette depuis toujours l’obscurantisme. J’avance sous le double drapeau de l’intérêt général et de la santé publique. Amiante, levothyrox, prothèses mammaires je me suis battue toute ma vie pour faire respecter la santé des gens et contre les mensonges des lobbies.
Mon combat depuis toujours a été pour la transparence et l’information des citoyens.
Récemment d’ailleurs, sur le glyphosate nous avons obtenu une belle victoire au niveau de la Cour de Justice de l’UE qui oblige l’EFSA à rendre publiques l’ensemble des études gardées confidentielles au nom de l’intérêt commercial et du secret des affaires.
Combattre les « liaisons dangereuses » qui gangrènent l’intérêt général et mettent en péril la santé publique, entre le monde de la recherche, de l’expertise scientifique et celui de l’industrie et de l’argent est pour moi un impératif catégorique.
J’ai malheureusement commis une erreur regrettable en invitant il y a 2 ans dans un débat M. Wakefield. Si c’était à refaire, je ne le referais pas : son étude dépubliée par The Lancet et son film ne m’ont pas convaincue. L’indigence des arguments avancés suffit à discréditer la thèse et l’auteur. Cette invitation malheureuse et inappropriée a donné une occasion en or aux lobbys de la santé de m’attaquer directement ou indirectement.
Qu’ils sachent pour autant que je ne les crains pas et qu’on ne me fera pas taire.
Mon combat est un combat contre les lobbies.
Je l’affirme donc haut et fort : je suis pour la vaccination ; pour la protection de la santé. C’est pour cette raison que je réclame depuis des années, et en ai parlé directement avec la Ministre de la Santé, des études indépendantes sur les adjuvants (aluminiques notamment) utilisés dans les vaccins, sur l’effet cocktail des 11 vaccins sur les nourrissons de moins de 18 mois) et une amélioration de la pharmacovigilance concernant les produits de santé. Ces réponses doivent être portées à la connaissance du public.
Nous avons réussi à obtenir la transparence et la traçabilité sur les aliments, mais c’est toujours impossible avec les produits de santé. On nous oppose le secret des affaires.
Alors que la défiance de nos concitoyens envers les vaccins (suite aux divers scandales sanitaires et à la multiplication des conflits d’intérêts) s’accentue, il me semble pourtant que débattre de la politique vaccinale en France est nécessaire pour restaurer la confiance et protéger nos concitoyens.
Il faut exiger la transparence dans les prises de décisions et s’assurer que les décisions prises, notamment en ce qui concerne la loi sur l’obligation vaccinale, n’ait pas été prise ou suggérée sous l’influence du lobbie pharmaceutique. Il faut mettre fin aux conflits d’intérêts et aux portes tournantes entre les élus et les dirigeants et experts d’agences sanitaires et les laboratoires pharmaceutiques.
Chacun doit comprendre que l’opacité crée le doute.
Chacun doit se convaincre que qui veut rétablir la confiance demande la clarté.
Nul ne pourra désormais prétendre ignorer ma position : les vaccins oui, les lobbies non.
Michèle Rivasi