Vous êtes en plein dans la période normale mais parfois difficile qu’est la ménopause, vous refusez ou hésitez à prendre un traitement hormonal substitutif et vous demandez si les phyto-œstrogènes pourraient vous soulager ? Voici ce qu’il en est !

Dans les années 1980, les scientifiques ont étudié les populations asiatiques, grandes consommatrices de soja et moins sujettes aux maladies chroniques comme les maladies cardiovasculaires, le diabète, le cholestérol, cancers,… et en ont conclu que les isoflavones contenus dans ledit soja était bénéfique pour la santé. Les études épidémiologiques ont démontré que seules 25% des femmes japonaises soufraient de bouffées de chaleur contre 80% des femmes américaines. Ceci pourraient s’explique par leur alimentation extrêmement riche en soja et de fait en phyto-œstrogènes.

Sur la base de seize essais cliniques, depuis 2015 (1), sur 24 à 177 femmes prenant du soja (en extrait, poudre, protéines) ou du trèfle rouge durant 4 à 24 semaines l’effet des phyto-œstrogènes que sont les isoflavones ont démontré leur efficacité sur les symptômes liés à la ménopause dans six études, contrairement au placebo. Mais ce dernier également ! En effet, 30% des femmes ayant reçu un placebo ont déclaré avoir moins de symptômes qu’avant. Quant aux dizaines des autres études, aucune différence n’a été observée. Ils ont été largement prescrits. Enfin, l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) a étudié ces allégations déclarant que les isoflavones permettaient la « réduction des symptômes vasomoteurs et maintien de la densité osseuse durant la ménopause » pour en conclure que les preuves n’étaient pas assez probantes.

Les Phyto-œstrogènes protègent-ils de l’ostéoporose ?

Les femmes japonaises n’ont quasiment pas d’ostéoporose (2). Là encore, les chercheurs pensent que cela est due à leur grande consommation de phyto-œstrogènes par rapport aux femmes occidentales qui n’en consomment que très peu. Durant une période de trois à six mois, sept essais cliniques portant sur 23 à 187 femmes ménopausées ont montré que la densité osseuse était soit stable soit augmentée après la prise de trèfle rouge ou d’isoflavones. Néanmoins, aucune étude n’a continué au-delà de six mois. Nous ne savons donc pas si l’effet perturbe et/ou s’amplifie dans le temps.

Les phyto-œstrogènes augmentent-ils le risque de cancer ?

Les femmes asiatiques ont entre quatre et six fois moins de cancer du sein que les femmes d’autres pays (3). Deux études (4) (5) ont montré que la prise de phytoœstrogènes pendant l’adolescence et avant la péri-ménopause en était la raison. Cela est donc une légende urbaine si vous n’avez aucun antécédent de cancer du sein. Mais attention tout de même à ne pas en surconsommer car cela pourrait être dangereux et entrainer, en effet, des cancers hormono-dépendants. En-dessous de 60 mg/jour (ce qui est une très grande quantité : en effet, dans les compléments alimentaires, il n’y en a que 10 à 20 mg !) le risque n’est pas établi.

Pour en savoir plus sur les phyto-œstrogènes à la ménopause : https://www.complements-alimentaires.co/les-choses-a-savoir-sur-la-menopause

Et sur le soja et le yam : https://www.conua.com/soja-yam

 

Sources :

  1. Kronenberg F, Fugh-Berman A. Complementary and alternative medicine for menopausal symptoms : a review of randomized, controlled trials. Ann Intern Med 2002; 137 : 805–13.
  2. Adlercreutz H. Phyto-oestrogens and cancer. Lancet Oncol 2002; 3 : 364–73.
  3. Adlercreutz H. Phyto-oestrogens and cancer. Lancet Oncol
  4. Wu AH, Wan P, Hankin J, Tseng CC, Yu MC, Pike MC. Adolescent and adult soy intake and risk of breast cancer in Asian-Americans. Carcinogenesis 2002; 23 : 1491–6.
  5. Shu XO, Jin F, Dai Q, et al.Soyfood intake during adolescence and subsequent risk of breast cancer among Chinese women. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev 2001; 10 : 483–8