A l’occasion du deuxième congrès mondial sur l’Agroforesterie qui se déroule du 10 au 14 février à New Delhi et du salon de l’agriculture qui ouvrira ses portes à Paris le 22 février, Tristan Lecomte de Pur Projet nous explique l’importance de l’agroécologie pour lutter contre l’agriculture intensive.
Un modèle d’agriculture intensif en faillite, l’agroécologie comme solution
Le modèle d’agriculture intensif actuel est couteux, toxique et montre aujourd’hui ses limites en terme de productivité. Il a entrainé des dommages collatéraux sans précèdent sur les écosystèmes – 90 % de la déforestation mondiale est d’origine agricole – et il appauvrit la majorité des agriculteurs de par le monde. Ce modèle globalisé et déconnecté des écosystèmes est en faillite. Pour Tristan Lecomte de Pur Projet, il est nécessaire d’adopter un positionnement clair et net pour enclencher le plus rapidement possible la transition vers un nouveau modèle agricole agroécologique, plus respectueux de la terre et des hommes et qui réintroduit de la valeur et des innovations socio-environnementales au sein des filières. La loi sur l’agro-écologie votée en première lecture à l’Assemblée Nationale en janvier dernier est à ce titre visionnaire et toutes les initiatives qui vont dans ce sens sont à encourager pour sauver notre agriculture et nos assiettes de ce marasme écologique et gastronomique.
« Il est grand temps d’apprendre de nos erreurs, d’acter la faillite du modèle intensif et d’agir pour la nécessaire et urgente transition vers un modèle d’agriculture plus vertueux, riche et durable tant pour les agriculteurs que les écosystèmes agricoles. Il en va aussi de notre capacité à nourrir l’ensemble de la population mondiale d’une agriculture saine et savoureuse. L’agriculture de demain sera agroécologique ou ne sera pas. On ne peut plus continuer à faire semblant. A chacun de choisir son camp, agriculteurs comme consommateurs.»
Sur les 5 continents, Pur Projet observe, met en place et encourage des pratiques agroécologiques qui combinent productivité agricole et préservation du vivant :
Le compostage, le paillage, le biochar, le SRI, la permaculture, l’agriculture biologique, la biodynamie, le bio mimétisme, l’agroforesterie, l’agriculture sauvage, les modèles auto-suffisants, les circuits courts, le commerce équitable… Ces modèles ont tous en commun l’orientation de la science et de l’agronomie vers l’observation du vivant pour une agriculture de collaboration avec la Nature. Ils permettent de produire plus avec moins pour une augmentation de la marge nette des producteurs.
Un exemple développé en priorité par Pur Projet : l’agroforesterie
L’agroforesterie combine harmonieusement cultures agricoles et plantation d’arbres. Ces derniers offrent de multiples services écosystèmiques: ils enrichissent naturellement les sols pour abolir l’utilisation d’intrants chimiques, évitent l’érosion hydrique et éolienne, apportent un ombrage qui protège les cultures des dérèglements climatiques, participent à la préservation de la biodiversité, du climat et des ressources en eau, augmentent les rendements…Pur Projet a ainsi listé plus de 100 bénéfices liés à la plantation d’arbres en milieu agricole.
« Planter un arbre prend quelques minutes et coute quelques euros, puis cet arbre va vous donner de multiples produits gratuits : eau, carbone, biodiversité (micro-biodiversité, insectes pollinisateurs,..), azote, fruits, médecine, biomasse, bois raméal fragmenté, bois d’oeuvre… tout au long de sa vie. Il n’existe pas de meilleur investissement aujourd’hui pour augmenter les revenus des agriculteurs et régénérer les écosystèmes agricoles. Face à l’arbre, les OGM et les phytosanitaires font pâle figure et n’arrivent pas à la cheville de ces remèdes agroécologiques, tant sur le plan financier que sur celui de l’efficacité.
Nous sommes à l’aube d’une nouvelle révolution verte, réellement verte cette fois-ci. Agriculteurs et consommateurs de tous les pays, engageons-nous, pour le bénéfice de tous et du Tout. »Tristan Lecomte;
