Beaucoup d’informations contradictoires circulent concernant la cigarette électronique. Ce dispositif aide-t-il à arrêter de fumer ? Présente-t-il des dangers pour la santé ? Analysons cette alternative créée en Chine il y a 21 ans.

 

La cigarette électronique aide à cesser le tabac. Selon une recherche effectuée par le réseau de chercheurs et de médecins indépendants Cochrane, qui a étudié 88 essais portant sur 27 000 fumeurs, la e-cigarette, qui contient de la nicotine, affiche de meilleurs résultats après six mois comparé aux substituts nicotiniques et aux médicaments.

 

« Mais on s’aperçoit aussi qu’au bout d’un an, 80% des personnes qui ont recours à la cigarette électronique continuent à vapoter. La cigarette électronique est donc plus efficace que les substituts nicotiniques (gommes, patchs) pour le sevrage de tabac, mais on a plus de mal à la lâcher », indique le Dr Anne Bellivier de Prin, tabacologue au centre hospitalier Guillaume Régnier (Rennes).

 

D’après les chiffres de Santé publique France, près de 3 millions de français utilisent la e-cigarette régulièrement.

 

Le vapotage est-il risqué ?

 

Commençons tout d’abord par rappeler que l’objectif principal consiste à arrêter de fumer. La cigarette est bien plus dangereuse que le vapotage. C’est pourquoi il ne faut pas utiliser la e-cigarette et la cigarette traditionnelle en même temps, car cela ne réduit pas les risques inhérents au tabac.

 

Concernant le vapotage uniquement, diverses études ont traité des dangers qui pourraient être associés à l’inhalation des substances émises par le dispositif. Ces dernières comportent beaucoup moins de composés chimiques néfastes comparé à la fumée de cigarette classique. Moins ne veut pour autant pas dire qu’il n’y en a aucun.

 

En plus de la nicotine (dont le taux varie en fonction des e-liquides), les aérosols de la e-cigarette contiennent des métaux lourds, comme le nickel, le plomb ou le chrome, et des composés organiques volatiles. Autant de substances pouvant entraîner des risques pour la santé.

 

« Sur le long terme, après plusieurs années de vapotage, ces composés chimiques pourraient potentiellement être responsables d’une inflammation chronique de l’appareil respiratoire, notamment des bronches, type BPCO, bronchite chronique », poursuit la tabacologue.

 

Il est encore trop tôt pour estimer les risques de la cigarette électronique sur le développement de cancers et de maladies cardiovasculaires, puisqu’elle a été inventée en Chine en 2003, avant d’atteindre le marché français sept ans plus tard. Malgré le manque de recul, les scientifiques affirment d’ores et déjà que les dangers liés au vapotage sont bien moindres que ceux associés au tabac.

 

L’utilisation de la e-cigarette pendant plusieurs années pourrait provoquer des cancers ORL à cause des substances cancérigènes retrouvées dans la vapeur. Aucune étude ne peut toutefois le prouver actuellement. Quoi qu’il en soit, il est conseillé de limiter le vapotage sur la durée, par principe de précaution.

 

Il ne faut pas vapoter durant la grossesse

 

Des chercheurs ont aussi étudié l’impact de la cigarette électronique sur la fertilité. Le dispositif pourrait fragiliser la fertilité, aussi bien chez l’homme que chez la femme. « Il y a quelques études, mais la plupart ont été réalisées chez l’animal. On n’a pas encore de conclusions claires sur la population humaine de l’effet de la vapoteuse sur la reproduction », affirme le Dr Anne Bellivier de Prin.

 

Enfin, la e-cigarette durant la grossesse est déconseillée. La Société francophone de tabacologie et le Collège national des gynécologues et obstétriciens français estiment qu’il est préférable de ne pas confronter le fœtus aux substances émises par la cigarette électronique.