L’insuffisance respiratoire touche actuellement en France 250 000 personnes avec 100 000 cas par an d’épisodes d’insuffisance respiratoire aigüe. Les hommes sont les plus exposés (70% des cas), du fait majoritairement d’une BPCO ou d’une obésité morbide. Le vieillissement de la population et le développement de maladies chroniques entrainent également un risque supplémentaire de développer une insuffisance respiratoire. La mise en place d’un traitement au long cours est alors primordiale. Parmi les dispositifs proposés pour accompagner le patient, le Ventilation Non Invasive (VNI) est aujourd’hui l’un des traitements qui se révèle efficace pour certaines formes d’insuffisance respiratoire. Comment fonctionne ce dispositif ? Comment optimiser sa prise en charge ?

La Ventilation Non Invasive (VNI), une technique plébiscitée

Parmi les différents dispositifs actuellement proposés en cas d’insuffisance respiratoire, la Ventilation Non Invasive (VNI) fait figure de modèle en permettant de fournir une assistance ventilatoire, sans avoir recours à une intubation trachéale ou une trachéotomie.

La  Ventilation Non Invasive (VNI) permet d’assister la respiration du patient en délivrant une pression à deux niveaux :

  • Une pression PI (Pression Inspiratoire) qui amplifie l’inspiration
  • Une pression PE (Pression Expiratoire) qui facilite l’expiration

Cette alternance entre les pressions inspiratoire et expiratoire facilite le travail ventilatoire des poumons et permet de baisser la PaCO2.

La la Ventilation Non Invasive (VNI) peut être délivrée au domicile du patient dans le cadre d’une prise en charge au long cours. Actuellement 70 000 patients bénéficient de ce dispositif, en France.

Les prestataires de santé à domicile constituent un maillon essentiel du parcours de soins du patient, dont le nombre croît chaque année en raison du vieillissement de la population et de la prévalence des maladies chroniques. Dans ce contexte, le parcours de soins nécessite la mise en place d’un encadrement spécifique et répondant à un double objectif :

  • S’assurer que le patient s’adapte bien au dispositif médical qui lui est proposé et qu’il adhère au traitement qui lui est prescrit.
  • Accompagner le patient, grâce à un suivi régulier et au long cours à domicile, afin de favoriser l’observance du traitement.

La Fédération Antadir, spécialiste de l’assistance pour le retour à domicile, veille activement à ce que l’accompagnement délivré au patient soit optimal et garantisse l’efficacité du traitement qui lui est proposé. Indépendante et neutre, la Fédération va plus loin encore en s’assurant de l’efficacité des dispositifs médicaux proposés aux patients, grâce à la réalisation d’études techniques et cliniques sur ces différents dispositifs.

Le programme ETAPES, une expérimentation à l’échelle nationale pour favoriser l’efficacité des traitements proposés aux patients

Lancé en 2014, le programme ETAPES est un programme national d’expérimentation qui encourage et soutient le déploiement de la télémédecine en France.

Les prestataires de santé à domicile et les Services d’Assistance au Retour à Domicile participent à un programme de télésurveillance, afin de mesurer en temps réel l’observance du patient à son traitement, de sorte que le prestataire puisse, en coordination avec le médecin prescripteur, renforcer l’efficacité du traitement ou le réadapter, si nécessaire. Ce programme de télésurveillance s’est notamment appliqué à la Ventilation Non Invasive.

Véritable trait d’union entre le patient, le prestataire de santé à domicile et le médecin, ce dispositif de télésurveillance permet de suivre l’évolution de l’état de santé du patient, de s’assurer de la bonne utilisation du dispositif médical (grâce à l’analyse des données d’utilisation de la machine) et de l’efficacité du traitement par VNI.

Avec environ 70 000 patients suivis régulièrement sous VNI, la prise en charge à domicile permet de les stabiliser et ainsi de limiter les situations d’urgences médicales pour le patient. En ce sens, les prestataires et services d’assistances au retour à domicile participent concrètement au désengorgement des urgences.

RENDEZ-VOUS

A l’occasion du 24e Congrès de Pneumologie de Langue Française qui se tiendra du 24 au 26 janvier Portes de Versailles, le Pr. Jean-François Muir, Président d’honneur de l’Antadir, et le Dr. Claudio Rabec, Président de la commission Médico-Technique et Sociale de l’Antadir, interviendront dans le cadre de deux sessions.

Vendredi 24 janvier 2020 de 16h30 à 18h en salle 2

– Télésurveillance et ventilation à domicile au long cours

– L’utilisation de solutions embarquées dans les respirateurs de ventilation non invasive

– La capacité de contrôle à distance des données

« L’Antadir participe activement à la prise en charge au domicile de ces patients et leur propose un dispositif et un encadrement au plus près de leurs besoins. La Fédération commence son accompagnement avant même le retour à domicile afin de créer du lien et une synergie entre patient et prestataire afin d’optimiser l’observance au traitement. L’ensemble de ses membres assurent un service de proximité et de qualité. Ils s’engagent et agissent avec l’Antadir pour garantir la sécurité et la santé du patient à son domicile. » précise le Pr. Jean-François MUIR – Président d’honneur de l’Antadir.

Samedi 25 janvier 2020 de 13h15 à 14h15 en salle 8

  • Place du haut débit nasal dans l’insuffisance respiratoire
  • Les aspects physiologiques et les mécanismes d’action du haut débit nasal
  • Haut débit nasal en situation aiguë : quelles évidences ?
  • Haut débit nasal en situation chronique : quel potentiel ?

« Le haut débit nasal suscite un grand intérêt parmi les pneumologues et les réanimateurs. Cette solution s’est en effet révélée comme un traitement efficace pour la prise en charge de l’insuffisance respiratoire aigüe hypoxémique sévère dans le cadre de la réanimation,comme l’a démontré l’étude multicentrique française FLORALI publiée dans le NEJM. Des études montrent en outre que cette technique à la fois innovante et simple d’utilisation apporte un plus grand confort aux patients en comparaison à une oxygénothérapie conventionnelle, quand des FiO2 élevées sont nécessaires.Les effets bénéfiques constatés dans la pratique clinique ouvrent la voie à une utilisation plus large, en pneumologie et en réanimation. Néanmoins, des études supplémentaires sont encore nécessaires pour définir sa vraie place dans la prise en charge d’autres formes d’insuffisance respiratoire. »déclare le Dr. Claudio RABEC.