La fibrose rénale est une menace pour la santé car silencieuse c’est à dire sans symptôme. Découvrez pourquoi le dépistage précoce et les nouveaux traitements peuvent tout changer pour vos reins.
La maladie rénale chronique (MRC) concerne plus de 10 % de la population mondiale, un chiffre en constante augmentation sous l’effet de facteurs comme le vieillissement, le diabète ou l’hypertension. Cette maladie insidieuse évolue souvent silencieusement jusqu’à atteindre un stade critique : l’insuffisance rénale terminale. À ce stade, les seules solutions sont la dialyse ou la greffe, deux options coûteuses représentant 2,5 % des dépenses de l’Assurance Maladie en France. Alors comment prévenir la fibrose rénale ?
Qu’est-ce que la fibrose rénale ?
La fibrose rénale est un processus inflammatoire chronique qui s’installe dans le tissu rénal. Elle résulte de l’accumulation anormale de la matrice extracellulaire, une structure qui soutient les cellules rénales. Progressivement, cette accumulation détruit les néphrons, les unités fonctionnelles des reins, les rendant incapables de filtrer le sang. Ce processus est principalement orchestré par une cellule appelée myofibroblaste, qui produit des molécules pro-fibrosantes. Par ailleurs, les macrophages, initialement responsables de la réponse immunitaire, évoluent vers un état pro-fibrosant, aggravant encore les dégâts.
Pourquoi un diagnostic précoce est-il essentiel ?
Intervenir tôt dans la progression de la MRC est crucial pour éviter les complications graves. Identifier les patients à risque (diabétiques, hypertendus ou avec des antécédents cardiovasculaires) permet de mettre en œuvre des traitements avant que des dommages irréversibles ne surviennent. Le dépistage repose sur des analyses simples comme l’albuminurie (présence d’albumine dans l’urine) et la créatininémie (taux de créatinine dans le sang), complétées par des examens non invasifs comme l’élastographie rénale.
Quels traitements pour ralentir la progression ?
Aujourd’hui, plusieurs médicaments permettent de freiner l’évolution de la fibrose rénale :
- Inhibiteurs de l’angiotensine II (Ang II) : Ces molécules réduisent l’inflammation et la fibrose, en ciblant un acteur clé de la fibrogenèse.
- Inhibiteurs du cotransport sodium-glucose (SGLT2) : Initialement conçus pour traiter le diabète, ils réduisent de 20 à 30 % la mortalité et la morbidité chez les patients atteints de MRC.
- Agonistes GLP1R : Ces traitements diminuent la perte de fonction rénale tout en réduisant la protéinurie, sans effets secondaires significatifs.
- Sparsentan : Ce médicament combine deux mécanismes pour freiner efficacement la progression de la fibrose.
- Finérénone : Ce traitement prometteur, encore indisponible en France, cible particulièrement les patients atteints de diabète de type 2.
Ces thérapies, souvent combinées pour maximiser leur efficacité, marquent un tournant dans la gestion de la MRC.
La recherche ouvre de nouvelles voies
Les scientifiques travaillent activement sur des traitements innovants pour cibler les mécanismes spécifiques de la fibrose. Parmi les pistes explorées figurent :
- La réduction de la production d’angiotensine II en agissant sur sa synthèse hépatique.
- L’inhibition des récepteurs à activité tyrosine kinase, impliqués dans le développement de la fibrose.
- Le blocage sélectif des macrophages pro-fibrosants, pour limiter leur action néfaste.
Ces avancées pourraient permettre une approche encore plus personnalisée et efficace.
Un combat collectif pour sauver des vies
Face à l’impact croissant de la MRC, l’Académie nationale de médecine souligne l’importance de la prévention et de la recherche. Dépister tôt, adapter les traitements, et mieux comprendre la fibrose sont les clés pour réduire la progression de cette maladie.
Pour les patients comme pour les professionnels de santé, agir vite et efficacement peut faire toute la différence. La fibrose rénale n’est pas une fatalité, mais un défi à relever ensemble, avec les armes de la science et de la vigilance.