Une étude vient de montrer des relations entre les symptômes du TDAH chez les enfants et des comorbidités médicales non psychiatriques.

Le Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) est un trouble neuro-développemental qui touche de nombreux enfants et suscite bon nombre de questions quant à ses liens avec des problèmes médicaux non psychiatriques tels que les troubles métaboliques, l’asthme, et même les caries dentaires. Cependant, jusqu’à présent, ces relations étaient entourées d’incertitudes, notamment en ce qui concerne la séquence temporelle de leur apparition.

Des chercheurs de l’Inserm et de l’université de Bordeaux, en collaboration avec des équipes internationales au Royaume-Uni, en Suède et au Canada ont souhaité démystifier le lien entre les symptômes du TDAH chez les enfants et divers problèmes médicaux non psychiatriques. Les résultats, publiés dans la revue Lancet Child and Adolescent Health, apportent un éclairage nouveau sur la chronologie de ces associations et soulignent l’importance d’une approche multidisciplinaire pour la prise en charge des patients atteints de TDAH.

Les symptômes du TDAH et les comorbidités médicales : une analyse détaillée

Le TDAH se manifeste chez les enfants par des niveaux élevés d’inattention, d’agitation et d’impulsivité. Outre les défis qu’il pose à l’école, au travail et dans la vie sociale, le TDAH est associé à divers problèmes médicaux tels que des troubles métaboliques, de l’asthme, de l’obésité et des dépendances, ainsi qu’à un risque accru de blessures accidentelles.

Cependant, les études précédentes présentaient des limitations méthodologiques, notamment de petits échantillons de patients, un suivi insuffisant sur le long terme et des facteurs de confusion non pris en compte. Par conséquent, il était difficile de comprendre la chronologie des associations observées et de déterminer si ces problèmes médicaux étaient directement liés au TDAH ou causés par d’autres facteurs.

L’équipe de chercheurs a analysé les données de plus de 2 000 enfants participant à une vaste étude longitudinale menée au Canada, suivant ces enfants depuis l’âge de 5 mois jusqu’à 17 ans. Les chercheurs ont évalué la gravité des symptômes du TDAH et l’état de santé physique des enfants à plusieurs étapes de leur développement, en tenant compte de divers facteurs de confusion.

Leurs résultats montrent que les enfants présentant des symptômes de TDAH pendant la petite enfance sont plus susceptibles de développer un indice de masse corporelle élevé à l’adolescence, ainsi que des blessures accidentelles. À l’inverse, les blessures accidentelles pendant la petite enfance sont associées à l’apparition ultérieure de symptômes de TDAH à l’adolescence. De plus, le syndrome des jambes sans repos pendant la petite enfance augmente également le risque de TDAH à l’adolescence.

Cette étude contribue à mieux comprendre les liens entre le TDAH et divers problèmes médicaux, ainsi que la séquence temporelle de ces associations, soulignant l’importance d’une collaboration entre les professionnels de la santé mentale et physique pour une prise en charge efficace des patients atteints de TDAH. Les chercheurs prévoient de poursuivre leurs travaux en examinant les données de jeunes adultes âgés de 20 à 25 ans et en explorant des données françaises similaires provenant de grandes cohortes de patients.

 

Inserm