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Douleurs vulvaires chroniques, que faire ?

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Brûlures, décharges électriques, écorchures, tiraillements, gonflements... sont des sensations affectant la région de la vulve souvent décrites. S'il est possible lorsqu'elles sont corrélées à des causes avérées, de leur trouver un traitement. Qu'en est-il lorsque les douleurs vulvaires se manifestent de façon provoquée ou spontanée et se chronicisent, sans raison apparente ?

Brûlures, décharges électriques, écorchures, tiraillements, gonflements… sont des sensations affectant la région de la vulve souvent décrites. S’il est possible lorsqu’elles sont corrélées à des causes avérées, de leur trouver un traitement. Qu’en est-il lorsque les douleurs vulvaires se manifestent de façon provoquée ou spontanée et se chronicisent, sans raison apparente ?

Invalidantes, persistantes et inexpliquées, les douleurs vulvaires chroniques génèrent hypersensibilité et inconfort rendant souvent le frottement avec culotte ou protection hygiénique insupportables et impactant considérablement la sexualité et la vie conjugale ! Motif de consultation en augmentation, elles altèrent largement la qualité de vie de nombreuses femmes. En plus de se sentir incomprises aux plans physique et psychique, celles-ci voient leur désarroi augmenter en raison d’une errance diagnostique, située entre 5 et 7 ans, et d’un manque de réponses thérapeutiques. Pourtant une approche globale et adaptée à chaque femme, où l’homéopathie a toute sa place, pourra apporter de nombreuses réponses de prise en charge aux vulvodynies essentielles ou douleurs vulvaires chroniques .

LES DOULEURS VULVAIRES, QU’EST-CE QUE C’EST ?

Actuellement, de nombreuses femmes consultent pour des douleurs de la vulve. Dans un premier cas, ces dernières peuvent avoir des causes spécifiques, notamment : inflammatoire (lichen…), traumatique (mutilations sexuelles…), infectieuse (herpès…), hormonale (contraception, ménopause…), neurologique (névralgie du nerf pudendal…).

Identifiables et reconnues, ces douleurs vulvaires pourront trouver un traitement variant selon la cause. Cela devient plus problématique dans le cadre des vulvodynies essentielles, douleurs vulvaires sans cause évidente. Avec un examen clinique ne révélant généralement aucune anomalie, ces algies se manifestent différemment selon les femmes.

Provoquées (rapport sexuel, tampon) ou spontanées, localisées (vestibule) ou généralisées, de durée intermittente ou constante, elles inspirent toutefois un descriptif commun de ressentis : brûlures, piqûres, écorchures… Et un net retentissement sur le quotidien des femmes : douleurs et inconfort chroniques, rapports sexuels douloureux voire impossibles, abattement, déprime, altération de la qualité de vie…

Si l’origine de cette hypersensibilité vulvaire n’a pas été clairement identifiée, elle serait néanmoins étroitement liée à une hyperalgésie, amplification anormale de la douleur, qui pourrait être favorisée par certains facteurs sociaux-environnementaux (alimentation industrielle, tabac, épilation intégrale, pesticides, perturbateurs endocriniens…), psychologiques (traumatismes liées à des violences sexuelles, inceste, attouchement, viol…), médicamenteux (traitements antibiotiques et antifongiques à répétition des mycoses et vaginoses entretenant le déséquilibre du microbiote vaginal…).

VULVODYNIES ESSENTIELLES, PENSER AUSSI À L’HOMÉOPATHIE !

Face aux douleurs vulvaires chroniques la médecine conventionnelle est assez démunie. Elle peut proposer, entre autres, des crèmes anesthésiantes, des antalgiques puissants, des antidépresseurs voire des neuroleptiques, des traitements non recommandés sur le long terme. Or, les vulvodynies essentielles s’installent dans un contexte d’inflammation et de douleurs chroniques. C’est pour cela qu’une approche intégrative, alliant les traitements conventionnels à différentes thérapeutiques complémentaires, est tout à fait pertinente. Le quotidien des femmes saura notamment être amélioré à l’aide de :

Mesures d’hygiène de vie : alimentation anti-inflammatoire (la douleur est un signe d’inflammation chronique, l’alimentation a un effet sur elle comme dans toutes les pathologies inflammatoires chroniques (cardio-vasculaires, rhumatismales …)) et rééquilibrante de la flore, activité physique régulière, arrêt du tabac et de l’épilation intégrale…

Massages et automassages : application d’huile d’amande douce sur la zone vulvo-périnéale

Soutien psychologique : psychothérapie, sexothérapie, thérapies comportementales, cognitives et EMDR…

Gestion du stress : cohérence cardiaque, sophrologie…

Recours au lubrifiant : A chaque rapport sexuel, y compris quand la sensation de sécheresse n’existe pas

Et l’homéopathie. Cette thérapeutique permet une approche globale et individualisée, tenant compte des spécificités de chaque femme : physiologie, personnalité, environnement, modalité d’expression des symptômes, … A l’aide de différents médicaments, elle saura notamment aider l’organisme à aller mieux en agissant sur le terrain, rendre la douleur plus tolérable selon les types de manifestations (brûlures, sensations d’écorchures, d’échardes…), améliorer l’état psychique, agir sur le stress et les traumatismes, mais aussi accompagner l’arrêt du tabac et limiter la iatrogénie de certains traitements conventionnels. Véritable alliée pouvant agir sur les différents fronts de ces pathologies, l’homéopathie a toute sa place dans la prise en charge des vulvodynies essentielles.

VERS QUI SE TOURNER ?

Médecin traitant ou gynécologue, sage-femme et pharmacien peuvent tout à fait conseiller de l’homéopathie en première intention. Une consultation homéopathique spécialisée sera nécessaire pour trouver un médicament de terrain et ainsi aider l’organisme de la personne à se rééquilibrer.

EN CONSULTATION

Lisa, 23 ans consulte pour des douleurs au moment des rapports sexuels. Ayant démarré il y a un an dans un contexte de relation amoureuse tumultueuse, ces dernières de plus en plus intenses, se sont conjuguées à des épisodes récurrents de mycoses et vaginoses. Traitées par antibiotiques et probiotiques, ces affections ont disparu lorsque la jeune femme s’est séparée de son compagnon. Néanmoins, les rapports demeurent douloureux au moment de la pénétration pour Lisa, à nouveau en couple. L’examen, avec un test du Q-tip (coton tige) positif, atteste une vestibulite.

Le traitement consistera en l’application d’une pommade à base de produits anesthésiques, de massages à l’huile d’amande douce et un traitement homéopathique pour prendre en charge la composante psychologique ayant accompagné les premiers symptômes.

Dr Christelle Besnard-Charvet, gynécologue-obstétricienne, homéopathe

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