Derrière de nombreuses étiquettes d’aliments soi-disant authentiques se cachent en réalité des produits fabriqués à grand renfort d’additifs. Pour foodwatch, le marketing permet ainsi aux fabricants d’induire les consommateurs en erreur sur la composition réelle des produits. Alors qu’ils vantent un savoir-faire traditionnel, de nombreux aliments contiennent bien souvent des additifs dont certains, comme le nitrite de sodium (E250) et le nitrate de potassium (E252), sont controversés. foodwatch pointe du doigt cinq produits et lance aujourd’hui une pétition pour épingler la poêlée de légumes surgelés « Rustique » de Bonduelle. Ce produit contient cinq additifs dont deux font débat. Le recours aux additifs n’est pas illégal mais n’a rien de « rustique ». Entre additifs et tradition, les fabricants doivent choisir. Et ils ne doivent plus utiliser d’additifs controversés.

Les additifs sont massivement présents dans nos aliments. Plus de 300 d’entre eux sont autorisés par la réglementation européenne. Le bio n’y échappe pas et peut recourir à près d’une cinquantaine d’additifs en toute légalité. Pour foodwatch, le problème surgit lorsque les consommateurs croient avoir affaire à des aliments « rustiques », « à l’ancienne », « artisanaux » mais consomment de fait pas mal d’additifs.

foodwatch pointe du doigt cinq produits dont les étiquettes vantent un savoir-faire traditionnel alors qu’ils sont fabriqués à grand renfort d’additifs, dont certains aux effets pour la santé controversés :

– du Pata Negra « Grande tradition » Labeyrie au nitrite de sodium (E250) et nitrate de potassium (E252) ;
– une écrasée de pomme de terre Mousline « Saveur à l’ancienne » Maggi (Nestlé) contenant trois additifs dont les diphosphates (E450) et les mono- et diglycérides d’acides gras (E471) ;
– des lardons nature « Recette artisanale » BIO, Bonjour Campagne avec du nitrite de sodium (E250) et de l’ascorbate de sodium (E301);
– des tartines « Spécial campagne », La Boulangère préparés avec cinq additifs dont des mono- et diglycérides d’acides gras (E471) ;
– et la « poêlée rustique » La Parisienne de Bonduelle contenant cinq additifs dont du nitrite de sodium (E250) et des diphosphates (E450).

Cette poêlée de légumes surgelés Bonduelle fait aujourd’hui l’objet d’une pétition lancée par foodwatch : « L’emballage de la poêlée Bonduelle – affublé d’une nappe vichy et de la mention « rustique » – induit le consommateur en erreur. Ce produit, dont on pourrait légitimement s’attendre à ce qu’il ne renferme que des légumes et des lardons, contient en réalité pas moins de cinq additifs dont deux font débat. L’étiquetage et la recette doivent changer. Et tant que l’innocuité des additifs controversés ne sera pas prouvée à long terme, nous considérons que Bonduelle ne devrait pas les utiliser », commente Mégane Ghorbani, responsable de campagnes chez foodwatch.

Pour foodwatch, la transparence doit primer sur le marketing : si un aliment contient des additifs, il ne peut se faire passer pour un produit traditionnel. Enfin, le principe de précaution, ancré dans la législation européenne et la Constitution française, doit s’appliquer. Les additifs controversés pour leur effet sur la santé doivent être interdits.

Sources :

Pétition adressée au PDG de Bonduelle : « Nous voulons des légumes, pas des additifs !
– En septembre 2016, Cash investigation avait jeté un pavé dans la marre en révélant la polémique autour des nitrites et nitrates utilisés dans le jambon industriel. L’enquête montrait qu’il est possible de fabriquer de la charcuterie sans ajouter de sel nitrité. Pourtant, certains fabricants continuent de recourir au nitrite de sodium et au nitrate de potassium en arguant qu’il s’agit de la meilleure protection contre le risque de botulisme. Mais pour Guillaume Coudray, l’un des journalistes qui a mené l’enquête pour Cash et vient de publier « Cochonneries », l’argument des industriels ne tient pas.
Règlement européen sur les additifs alimentaires
Produits et substances utilisés dans la production de denrées alimentaires biologiques transformées (Annexe VIII)
 

www.foodwatch.fr