Depuis le 17 mars dernier nous sommes en confinement. Et vous vous retrouvez 24h/24 avec votre chéri. Comment cela ce passe-t-il? Votre libido est-elle toujours au rendez-vous? Alors le confinement, est-ce un ciment pour le couple ? Éléments de réponses.

Depuis le début du confinement, les Français ont été contraints de revoir leurs habitudes, qu’il s’agisse des règles sanitaires, de l’hygiène corporelle ou encore au niveau de leur vie de couple ! En effet, nombreux sont ceux qui expérimentent pour la première fois une cohabitation totale et permanente avec leur conjoint et/ou d’autres membres de leur famille. Une promiscuité qui peut avoir un impact sur l’activité sexuelle et sur l’intimité des Français. Alors, le confinement, est-ce un ciment pour le couple ?L’Ifop pour Charles.co a mené l’enquête. Et a pu mettre ainsi en exergue que les comportements sexuels en temps de confinement ne sont pas forcément ceux à quoi l’on aurait pu s’attendre : baisse de libido, chute de l’activité sexuelle, digitalisation… Tous ces facteurs démontrent que confinement ne rime pas forcément avec épanouissement (sexuel) !

La fréquence hebdomadaire des rapports sexuels

  • 44% des Français affirment ne pas avoir eu de rapports sexuels au cours des quatre dernières semaines, contre 26% avant le confinement.
  • Une fréquence d’autant plus accentuée chez les célibataires : 87% contre 56% avant le confinement, mais également pour les personnes confinées seules (76%).
  • Les personnes en couple sont également concernées par cette baisse de l’activité sexuelle puisque 21% des couples vivant sous le même toit affirment n’avoir eu aucun rapport au cours des quatre dernières semaines (contre 10% avant le confinement).

La satisfaction à l’égard de sa vie sexuelle durant le confinement

  • En ce qui concerne la satisfaction sexuelle, on observe une baisse de 7 points : 26% des Français se déclarent satisfaits de leur vie sexuelle contre 30% avant le confinement.
  • Une tendance que l’on retrouve également chez les personnes en couple (32% contre 39%avant le confinement), et les célibataires (9% contre 13% avant le confinement).
  • La satisfaction reste toutefois fortement liée à la fréquence des rapports : 57% des personnes ayant plus de 3 rapports/semaine se disent très satisfaits de leur vie sexuelle actuelle. La pratique de différentes activités masturbatoires durant le confinement
  • Seuls 42% des Français avouent s’être masturbés au moins une fois pendant le confinement. Une proportion non négligeable chez les personnes en couple vivant sous le même toit (35%), et les célibataires (53%).
  • Une activité qui reste toutefois très genrée, puisque ce sont majoritairement les hommes (57%), qui sont plus nombreux à s’adonner aux plaisirs solitaires contrairement aux femmes (29%).
  • L’insatisfaction étant un facteur aggravant puisque 54% des personnes insatisfaites de leur vie sexuelle affirment avoir pratiqué la masturbation durant le confinement.

Les besoins sexuels et affectifs des personnes confinées en couple

  • Depuis la mise en place du confinement, 26% des Français affirment avoir déjà eu besoin d’un gros câlin ou d’affection. Un besoin d’autant plus affirmé chez les jeunes de moins de 25 ans (48%).
  • Également, 15% des Français affirment avoir très peu de pulsions sexuelles ou l’envie de faire l’amour depuis la mise en place du confinement, notamment chez les jeunes de moins de 25 ans (23%), qui sont plus nombreux à observer une baisse de leur libido, poussant même parfois les jeunes femmes à faire l’amour sans en avoir envie (19%), afin de faire plaisir à leur partenaire.
  • En ce qui concerne les plaisirs solitaires, 19% des Français affirment s’y être déjà adonnés, notamment les hommes (25%) et les jeunes de 25 à 35 ans (25%). Une frustration qui pousse à la transgression du confinement
  • Depuis la mise en place du confinement, 25% des personnes en couple vivant séparément ont déjà accueilli à leur domicile un conjoint ou partenaire sexuel.
  • Une transgression que l’on retrouve également chez les célibataires de 25 à 35 ans qui sont 21% à avouer s’être déplacés pour retrouver un conjoint/partenaire sexuel à son domicile ou dans un lieu public. Une confinement pas moins propice aux interactions extraconjugales
  • 25% des Français vivant en couple séparément affirment avoir déjà eu des échanges avec d’anciens conjoints ou ex partenaires sexuels durant le confinement Et particulièrement les hommes en couple mais vivant séparés de leur “moitié” (35%).
  • Pire encore, 27% des hommes en couple vivant séparément avouent avoir eu des échanges avec des personnes rencontrées sur internet et qu’ils ne connaissaient pas ou presque avant le confinement.
  • Les célibataires ne sont également pas en reste puisqu’ils avouent également échanger avec d’anciens conjoints ou ex partenaires sexuels (23%) et échanger avec des personnes rencontrées fraîchement sur Internet (15%). La vie sexuelle et la vie de couple après le confinement
  • 15% des Français avouent avoir eu des échanges avec des inconnus rencontrés sur Internet depuis la mise en place du confinement. Notamment chez les personnes en couple vivant séparément (34%), avec une proportion quasi équitable entre homme et femme (40% contre 30%).• Les célibataires sont également nombreux à chercher du réconfort sur la toile : 30% des jeunes de moins de 25 ans avouent avoir déjà eu des échanges avec des inconnus rencontrés sur Internet depuis le confinement. • Particulièrement, les jeunes de moins de 25 ans sont plus nombreux (30%) à avoir déjà fixé un rendez-vous à finalité sexuelle avec quelqu’un une fois après le confinement (contre 15% en moyenne).

L’impact du confinement sur la relation de couple

  • Si majoritairement (60%), le confinement n’aura pas eu d’impact sur la relation de couple des Français, on observe tout de même que la situation a pu en rapprocher certains (30%), ou même les éloigner (10%).
  • La raison principale évoquée par les femmes pour justifier l’éloignement de leur partenaire reste les disputes liées aux tâches ménagères (24%).
  • Une promiscuité permanente qui peut même pousser à envisager une rupture : 11% des personnes confinées avec leur conjoint souhaitent prendre des distances après le confinement, dont 4% souhaiteraient même une rupture définitive.

Confinement, est-ce un ciment pour le couple ? François Kraus, responsable du pôle Genre, Sexualité et Santé Sexuelle à l’Ifop nous répond

« On observe ainsi pour l’activité sexuelle des Français pendant le confinement, le même phénomène de rétractation de l’activité et des échanges que ceux que l’on a pu observer pour l’activité économique ou dans les interactions sociales. Chose intéressante à relever : la chute de l’activité sexuelle des Français n’a pas altéré uniquement les célibataires qui se sont retrouvés, par la force des choses, dépourvus de partenaire, mais a également affecté les personnes en couple devant supporter la promiscuité et des conditions de vie multipliant les risques de tensions et disputes conjugales. Globalement, la période de confinement semble avoir été principalement traduite par une demande de réconfort affectif que par une exacerbation de la libido. Ceci s’explique notamment par l’impact du confinement sur l’état psychologique des Français. Enfin, on dénote une accélération de la digitalisation de la sociabilité sexuelle et affective des Français, même si celle-ci était déjà en cours, comme observé lors de l’éclatement de l’affaire Benjamin Griveaux (Février 2020) ».

* Confinement, est-ce un ciment pour le couple ? Enquête réalisée auprès d’un échantillon de 3 045 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, par questionnaire auto-administré en ligne du 24 au 27 avril 2020.

A LIRE :

Pas envie ce soir

La question posée (en notre époque #Metoo) est celle du consentement. 

Jean-Claude Kaufmann nous fait découvrir les « zones grises » et souvent encore tabou de nos intimités. Car c’est au sein du couple que l’injonction à réaliser le « devoir conjugal » peut se transformer en viol domestique (plus d’un tiers des viols commis en France).

Faire l’amour n’est pas toujours aussi simple qu’on le raconte. Surtout quand le désir s’en va, que l’un a envie et l’autre pas.

Bien que la ligne rouge ne soit pas toujours simple à tracer, elle est décisive. Elle désigne le moment où l’homme se transforme résolument en agresseur, commettant, de fait, ce qu’il faut nommer : un crime sexuel. On aurait pu penser que l’affaire Weinstein déclencherait une insurrection dans les chaumières… Voici un ouvrage qui a cœur de libérer enfin la parole dans le couple, avec force !

La minutieuse enquête de Jean-Claude Kaufmann, nourrie de témoignages intimes, montre à quel point les malentendus, les angoisses, les chagrins, et parfois même le drame, règnent là où ne devraient être que plaisir et volupté.

Pas envie ce soir
. Le consentement dans le couple, Jean-Claude Kaufmann – Éditions Les Liens qui Libèrent.

En librairie le 3 juin