Les causes de décès en France en 2022 révèlent une hausse des maladies respiratoires et des accidents, tandis que les tumeurs et maladies cardio-neurovasculaires restent des enjeux de santé publique majeurs.

 

En 2022, la France a enregistré 673 190 décès, un chiffre qui illustre une légère augmentation par rapport à 2021. Cette hausse s’explique en partie par le vieillissement de la population, mais aussi par l’évolution des pathologies et des conditions sanitaires. Avec un recul du Covid-19, d’autres maladies, notamment les maladies respiratoires, ont vu leur impact augmenter. Voici une analyse détaillée des principales causes de décès, soutenue par des données scientifiques.

 

Quelles sont les causes de décès en France en 2022 ?

 

Voici un tableau basé sur les données des principales causes de décès en France en 2022, selon le rapport de la DREES (octobre 2024).

Cause de décèsNombre de décès (2022)Pourcentage des décèsTaux de mortalité standardisé (pour 100 000 habitants)
Toutes causes confondues673 190100%886,6
Tumeurs171 63025,5%241,9
Maladies cardio-neurovasculaires140 17320,8%177,8
Maladies de l’appareil respiratoire45 0716,7%59,4
Covid-1941 2916,1%54,7
Accidents (causes externes)44 8006,7%61,8
Maladies de l’appareil digestif27 1864,0%36,6
Troubles mentaux et du comportement25 5883,8%30,7
Maladies endocriniennes, nutritionnelles25 5133,8%32,4
Symptômes et états morbides mal définis75 45311,2%93,4

Ces chiffres reflètent les tendances observées en France en 2022, où les tumeurs, les maladies cardio-neurovasculaires et les maladies respiratoires restent des causes dominantes de mortalité, avec une attention particulière à l’impact du Covid-19 et des accidents.

 

Les cancers : une cause majeure des décès en France

Les tumeurs demeurent la première cause de décès en France, représentant 25,5 % des morts en 2022, soit environ 171 630 décès. Parmi les cancers les plus fréquents, on trouve le cancer des poumons, responsable de 30 896 décès, soit 18 % des décès par tumeur. Les tumeurs du colon, du sein, et du pancréas sont également en tête des causes de mortalité liées aux cancers. Toutefois, le taux standardisé de mortalité pour ces maladies tend à baisser depuis plusieurs années, notamment chez les hommes, grâce aux progrès des traitements et des campagnes de dépistage précoces.

 

Maladies cardio-neurovasculaires : un fardeau sanitaire

Les maladies cardio-neurovasculaires, regroupant les pathologies telles que l’infarctus du myocarde et les accidents vasculaires cérébraux (AVC), ont causé 140 173 décès en 2022, soit 20,8 % du total des décès. Ce chiffre reflète une augmentation modérée par rapport à l’année précédente, particulièrement chez les plus de 85 ans, qui représentent 25,8 % des victimes de ces pathologies.

Ces maladies restent un défi pour le système de santé, notamment en raison de l’impact du vieillissement de la population et de la persistance de facteurs de risque tels que l’hypertension, le diabète et le tabagisme. Des efforts en matière de prévention, notamment la promotion d’une alimentation saine et d’une activité physique régulière, sont nécessaires pour réduire cette charge sanitaire.

 

Covid-19 : une reculade encourageante, mais attention au relâchement

Après deux années marquées par une mortalité élevée liée au Covid-19, 2022 a vu une baisse notable des décès attribués à ce virus. Le nombre de victimes du Covid-19 est passé à 41 291 décès, soit 6,1 % du total des décès, en forte baisse par rapport à 2021. Cela s’explique par la large couverture vaccinale (près de 90 % de la population) et une meilleure prise en charge des formes graves de la maladie.

Cependant, les pics épidémiques liés au Covid-19, combinés à ceux de la grippe saisonnière, ont continué à mettre à l’épreuve les établissements de santé. Selon les projections, le maintien de stratégies de vaccination et de prévention des infections respiratoires est essentiel pour contrôler ces pics épidémiques à l’avenir.

 

Maladies respiratoires : un retour inquiétant des causes des décès en France en  2022

En 2022, les maladies de l’appareil respiratoire ont causé 45 071 décès, marquant une augmentation de 24 % par rapport à 2021. Il s’agit principalement de personnes âgées, souvent touchées par des pathologies respiratoires chroniques comme la pneumonie ou les bronchites chroniques. La mortalité liée à ces maladies s’élève à 59,4 décès pour 100 000 habitants, un chiffre proche des niveaux observés avant la pandémie de Covid-19. Cette hausse s’explique par la multiplication des virus respiratoires, notamment le virus respiratoire syncytial (VRS), et par des vagues de grippe saisonnière intenses au printemps et en hiver 2022.

L’impact de ces maladies souligne l’importance des campagnes de vaccination contre la grippe et d’une meilleure prévention chez les populations à risque, notamment les personnes âgées.

 

Causes externes et accidents : une hausse inquiétante

Les accidents et autres causes externes ont causé 44 800 décès en 2022, représentant 6,7 % des décès. Les accidents, notamment les chutes accidentelles chez les personnes âgées, constituent une grande part de ces décès, en particulier chez les personnes de 85 ans ou plus. Le taux de mortalité dû aux accidents dans cette tranche d’âge atteint 727 décès pour 100 000 habitants, ce qui représente une augmentation notable par rapport à l’année précédente.

Des mesures de prévention des chutes et de sécurisation des environnements domestiques sont essentielles pour protéger cette population vulnérable. Les décès par suicide restent également un problème de santé publique, avec un taux de 14,2 décès pour 100 000 habitants, en légère hausse chez les jeunes adultes et les seniors.

 

Prévention et traitement : ses progrès mais encore des défis

Une statistique clé de 2022 concerne la mortalité évitable. Selon les données de la DREES, 135,3 décès pour 100 000 habitants auraient pu être évités grâce à une meilleure prévention (vaccination, modes de vie plus sains) et 60,8 décès grâce à des traitements efficaces. Les comportements à risque tels que le tabagisme et l’alcoolisme restent des facteurs aggravants, en particulier chez les hommes, qui sont plus souvent victimes de maladies évitables.

Cette réalité appelle à renforcer les politiques de santé publique axées sur la prévention et à investir davantage dans l’amélioration de l’accès aux soins pour éviter des décès évitables.

 

Une santé publique sous surveillance

L’année 2022 a été marquée par une stabilisation de certaines causes de décès, comme les tumeurs et les maladies cardio-neurovasculaires, mais aussi par une hausse inquiétante des maladies respiratoires et des accidents. La mortalité évitable reste un enjeu majeur, soulignant l’importance des politiques de prévention et des soins de santé efficaces. À l’avenir, il sera crucial de continuer à lutter contre les comportements à risque et d’améliorer l’accès aux soins, en particulier pour les populations les plus vulnérables.

 

 

Sources :

DREES, Études et Résultats n°1312, octobre 2024​

Santé publique France, BEH, 2024​