Mais non, quoi que prétende la rumeur, accoucher, ce n’est pas risquer de faire les frais d’une Halloween Party l Evelyne Cosquer- Féry, sage- femme, répond à nos questions courantes sur les risques du jour J et chasse nos fantômes…
Autour de nous, il y a toujours une bonne âme pour nous raconter son accouchement ca-
Que l’on accouche en clinique privée ou en maternité publique, on ne peut pas prétendre être accueillie par des soignants que nous connaissons déjà. Hormis peut-
C’est vrai qu’en arrivant pour accoucher, toutes les femmes aimeraient le soutien d’un visage connu. Et ce n’est que rarement le cas, surtout dans les grandes villes. Ceci étant, le personnel soignant est par définition compétent. La profession de sage-
Et si c’était un siège
Dans les récits de naissance catastrophiques, la position de l’enfant en siège tient souvent le premier rôle. Selon la rumeur, cela pourrait provoquer un accouchement interminable, imposer une césarienne, être à l’origine de la mort du fœtus ou de celle de la maman, bref faire beaucoup de dégâts…
Des faits rassurants
Ces craintes ont souvent pour origine certaines séries télévisées mettant en scène des accouchements au cœur du Far West se terminant mal pour !a jeune maman. Quittons la fiction pour revenir au XXIe siècle ! Les « sièges » ne représentent que 3 à 4 % des accouchements et concernent souvent les prématurités, car le fœtus n’a pas eu le temps de se retourner. Certaines anomalies de la forme de l’utérus peuvent être en cause, comme un placenta trop bas ou un manque de liquide amniotique. L’accouchement par voie basse reste possible si le bassin est assez large et si le poids du bébé est compris entre 2,5 et 3,8 kg. L’obstétricien peut aussi inciter le bébé à se retourner en agissant sur le ventre de la maman avec les mains mais la technique n’est pas possible en cas de césarienne précédente, de placenta bas ou de liquide amniotique insuffisant L’ostéopathie et l’acupuncture sont des méthodes aussi employées, mais leur fiabilité quant au résultat attendu est encore assez faible. Quant à la douleur, elle est toujours atténuée par les anesthésiants appropriés.
J’ai peur de mourir
Beaucoup de femmes enceintes expriment cette peur, surtout lors de la première grossesse. Une crainte qui a pour origine la plupart du temps les récits de naissance difficiles que toute famille a en réserve dans sa propre histoire. Qui plus est, l’accès facile aux informations médicales sans décryptage scientifique a tendance à alimenter cette terreur.
Restons Zen
La mortalité en couches touche 7,5 femmes sur 100000. Dont de nombreuses femmes d’origine étrangère qui présentent un état de santé préoccupant en raison de l’absence de soins appropriés dans leurs pays d’origine et de nombreuses grossesses successives. Aujourd’hui, les moyens techniques ne manquent pas pour dépister les situations à risque. Suite aux récentes études sur la mortalité en couches, des mesures de prévention ont été adoptées et devraient permettre de faire baisser de 50 % le nombre de décès maternels. Soit 3,25 décès pour 100000 accouchements. Certaines de ces directives dépendent toutefois de l’adhésion de la future maman, telle l’incitation à concevoir un enfant avant 35 ans et le non-
Et si Jules Bloque ?
Beaucoup de pères qui assistent à l’accouchement seraient traumatisés par des images sales, comme la défécation, ou violentes au moment du passage de l’enfant, au point de ne plus désirer leur compagne ensuite. Mais certaines futures mamans craignent aussi de ne pas supporter la douleur sans la présence de leur compagnon.
Restons zen
II ne faut jamais forcer la décision du papa. C’est souvent de là que viennent les problèmes futurs. Ceci étant, les praticiens installent toujours le papa à la tête du lit pour tenir la main ou masser le dos de leur compagne. Cela limite le champ visuel. Il est vrai que certains pères peuvent être mal à l’aise devant l’intensité des contractions ou la puissance de l’expulsion et demander à sortir. Il faut respecter cette décision. Vous serez tellement occupée vous-
3 autres craintes courantes
LA SOUFFRANCE
Même si la perspective de la péridurale rassure beaucoup de femmes, c’est une peur récurrente. La douleur dépend de la tolérance de chacune et de l’état de stress. En cours de préparation, on apprend les positions qui soulagent.
LA PÉRIDURALE
Paralysie, migraines : pas de panique, la technique est parfaitement maîtrisée par les anesthésistes. Le dosage, ajustable à la demande en fonction de l’intensité des contractions, permet à la maman d’aider bébé à progresser.
L’ÉPISIOTOMIE
Crainte mineure mais bien présente, l’épisiotomie a mauvaise presse pour l’inconfort qu’elle provoque. Elle est moins souvent pratiquée qu’autrefois et il est possible de préciser sur son projet de naissance que l’on préférerait l’éviter.