Découvrez pourquoi la mortalité néonatale augmente en France selon une étude de l’Inserm, qui pointe le rôle des inégalités sociales et de l’accès aux soins en période périnatale.

 

Pourquoi la mortalité infantile augmente en France ? Une nouvelle étude accuse directement les inégalités sociales et l’accès limité aux soins.

Un constat préoccupant : la hausse de la mortalité infantile

La mortalité infantile en France, c’est-à-dire le nombre de bébés décédant dans les 28 jours après la naissance, connaît une tendance inquiétante. Publiée le 16 septembre 2025 dans la revue BMJ Medicine, une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), de l’Université Paris Cité, de l Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), de l’Université Paris Nord et de l’AP-HP montre une progression de ces décès depuis 2012.

Cette évolution interpelle, car la France figurait jusque-là parmi les pays européens affichant les taux de mortalité infantile les plus bas.

Inégalités sociales et santé des nouveau-nés

Pour comprendre pourquoi la mortalité néonatale augmente en France, les chercheurs ont créé un indice de désavantage social adapté à la période périnatale. Cet outil prend en compte :

  • le taux de chômage,

  • la proportion de familles monoparentales,

  • le pourcentage de locataires,

  • la part de populations immigrées,

  • le revenu médian des ménages.

En croisant ces données avec les statistiques du Système national des données de santé (SNDS) sur deux périodes (2001-2008 et 2015-2020), ils mettent en évidence un lien clair entre précarité sociale et mortalité néonatale.

« Quelle que soit la période étudiée, les décès de nouveau-nés sont plus nombreux pour les mères qui résident dans les communes les plus défavorisées », explique Jennifer Zeitlin, épidémiologiste et directrice de recherche à l’Inserm.

Mortalité infantile : des chiffres qui révèlent des écarts inquiétants

Entre 2015 et 2020 :

  • dans les 20 % de communes les plus défavorisées, le taux de décès néonatal atteint 3,34 pour 1 000 naissances vivantes,

  • contre 1,95 pour 1 000 dans les 20 % les plus favorisées.

Ces données signifient que les bébés nés dans les zones les moins favorisées ont 1,7 fois plus de risque de mourir avant l’âge de 28 jours.

« Si toute la population avait le même risque que les 20 % les plus favorisés, environ 2 496 décès de nouveau-nés auraient pu être évités entre 2015 et 2020 », souligne Victor Sartorius, premier auteur de l’étude.

Pourquoi les bébés des communes défavorisées sont-ils plus vulnérables ?

 

Plusieurs explications sont avancées par les chercheurs :

  • surpoids et obésité maternelle qui augmentent les complications à la naissance,

  • tabagisme pendant la grossesse,

  • exposition accrue à la pollution,

  • difficultés d’accès aux soins dans certains territoires.

Ces facteurs accroissent le risque de prématurité et de faible poids à la naissance, deux déterminants majeurs de la mortalité néonatale.

Mortalité infantile : des maternités sous pression dans les territoires fragiles

 

Au-delà des facteurs individuels, l’organisation du système de santé et les déserts médicaux jouent un rôle clé dans la mortalité infantile.

« L’accès aux soins et la capacité des résidents à se saisir du système de santé est réduit dans les territoires défavorisés », rappelle Victor Sartorius.

Les services de néonatalogie souffrent de sous-effectifs et de surcharges, ce qui peut retarder la prise en charge des nouveau-nés en détresse vitale.

D’après la Haute Autorité de Santé (HAS), 57 % des décès et événements indésirables graves chez les bébés auraient pu être évités grâce à une meilleure organisation des soins.

Quelles solutions pour réduire la mortalité néonatale ?

Les chercheurs proposent de mettre en place des audits réguliers des maternités dans chaque territoire. Une étude similaire, menée en Seine-Saint-Denis en 2015, avait déjà révélé de fortes fragilités locales.

« Notre étude montre à quel point les populations défavorisées sont en première ligne face à la mortalité néonatale et souligne l’urgence d’agir », insiste Jennifer Zeitlin.

Bilan : agir contre les inégalités pour sauver des vies

 

Évolution du taux de mortalité néonatale en France selon le niveau de désavantage social (2001-2008 vs 2015-2020)

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La question « Pourquoi la mortalité infantile augmente en France ? » trouve une partie de sa réponse dans les inégalités économiques et sociales. En renforçant l’accès aux soins périnatals, en soutenant les mères en situation de précarité et en améliorant les conditions des maternités en tension, la France pourrait éviter chaque année des centaines de décès de nouveau-nés.

Questions fréquentes pour savoir pourquoi la mortalité infantile augmente en France

 

Pourquoi la mortalité infantile augmente-t-elle en France ?

Selon l’Inserm, cette hausse est liée aux inégalités sociales, au surpoids maternel, au tabac, à la pollution et aux difficultés d’accès aux soins.

Quel est le taux de mortalité infantile en France ?

Entre 2015 et 2020, le taux était de 3,34 décès pour 1 000 naissances dans les communes les plus défavorisées, contre 1,95 pour 1 000 dans les plus favorisées.

Comment réduire la mortalité infantile ?

Les chercheurs préconisent des audits territoriaux en périnatalité, plus de personnel soignant, de meilleures infrastructures hospitalières et un suivi renforcé des femmes enceintes vulnérables.