Transition de genre adulte : la HAS publie ses recommandations 2025 pour une prise en charge médicale humaine, coordonnée et sans stigmatisation.

 

La Haute Autorité de santé (HAS) a publié ce 18 juillet 2025 ses premières recommandations sur la transition de genre des adultes en France. Ce document, très attendu, constitue le premier cadre médical officiel encadrant la prise en charge des personnes trans majeures. Avec cette recommandation HAS 2025 sur la transition de genre, l’objectif est clair : garantir un accès aux soins plus homogène, plus respectueux et mieux coordonné sur tout le territoire. Ces lignes directrices visent les professionnels de santé en première ligne, tout en apportant plus de lisibilité aux personnes concernées.

 

Transition de genre HAS 2025, pourquoi ces recommandations sont essentielles ?

La transition de genre est un processus personnel par lequel une personne trans adapte sa vie à son identité de genre, différente de celle assignée à la naissance. Elle peut comporter des changements sociaux, administratifs et médicaux, notamment des traitements hormonaux ou des chirurgies.

Aujourd’hui en France, les conditions d’accès aux soins médicaux pour les personnes trans restent très inégales. Certaines vivent des parcours d’errance médicale, d’autres renoncent aux soins ou font la part belle à l’auto-médication. Ces situations exposent à des risques accrus de dépression, d’anxiété ou de comportements suicidaires.

« Le manque de repères chez les professionnels de santé, associé aux discriminations subies, alimente un surrisque de violences et de précarisation », alerte la HAS.

Un contexte encore marqué par les inégalités

Selon les chiffres de l’Assurance maladie, 22 000 personnes étaient suivies en 2023 en affection de longue durée (ALD) pour « troubles de l’identité sexuelle ». Ce chiffre est en constante augmentation.

La classification internationale des maladies (CIM-11), entrée en vigueur en 2022, ne considère plus l’incongruence de genre comme un trouble psychiatrique. Elle la classe désormais parmi les affections liées à la santé sexuelle, ce qui marque une dépathologisation majeure.

Pourtant, une enquête européenne publiée en 2023 révèle que 64 % des personnes trans en France ont subi au moins une discrimination liée à leur genre dans l’année. Le Défenseur des droits a d’ailleurs récemment alerté sur ces discriminations systémiques.

Transition de genre HAS 2025 : des objectifs clairs pour harmoniser les soins

Sollicitée en 2021 par le ministère de la Santé, la HAS publie aujourd’hui des recommandations destinées aux professionnels de santé qui accompagnent des adultes dans un parcours de transition.

Trois objectifs principaux sont posés :

  • Améliorer l’accessibilité et la qualité des soins médicaux pour les personnes trans

  • Donner des repères concrets aux soignants

  • Respecter la diversité des parcours et des besoins individuels

 

Accueillir chaque personne avec respect et sans stigmatisation

La HAS insiste sur l’importance d’un accueil bienveillant et individualisé. Les professionnels doivent reconnaître l’identité de genre exprimée par la personne, utiliser son prénom et ses pronoms choisis, et éviter tout jugement.

« Il est essentiel d’accueillir la personne sans jugement ou idée préconçue quant à son identité de genre et ses besoins », rappelle la HAS.

L’identité de genre ne doit pas faire l’objet d’une évaluation psychiatrique obligatoire. Le parcours doit être guidé par le respect du principe d’autodétermination.

Transition de genre HAS 2025 : une prise en charge personnalisée et pluridisciplinaire

 

Infographie illustrant le parcours de soins pour la transition de genre adulte en France selon la recommandation HAS 2025 : consultation avec le médecin généraliste, évaluation, traitement hormonal, chirurgie et suivi pluridisciplinaire.

 

La HAS recommande un accompagnement médical coordonné et adapté à chaque situation. Le médecin généraliste joue un rôle central dans ce dispositif : il peut accueillir les demandes, coordonner le parcours de soins et, s’il est formé, prescrire les traitements hormonaux d’affirmation de genre.

Une équipe regroupant différents professionnels de la santé peut également intervenir selon les besoins :

  • Endocrinologues

  • Psychiatres et psychologues

  • Gynécologues et urologues

  • Chirurgiens plasticiens

  • Médecins de la fertilité ou du travail

  • Travailleurs sociaux

Deux outils pratiques accompagnent les recommandations : une synthèse à destination des généralistes et une fiche décrivant le parcours de soins.

Encadrer les traitements hormonaux et chirurgicaux

Les traitements hormonaux peuvent apporter un amélioration importante de la qualité de vie. Cependant, une évaluation des risques médicaux est nécessaire (troubles cardiovasculaires, antécédents oncologiques…).

Pour les interventions chirurgicales, la HAS recommande une information claire, loyale et accessible, notamment sur :

  • les risques à court et moyen terme

  • le caractère irréversible de certains actes

  • les délais de réflexion nécessaires

L’objectif est de permettre à la personne de donner un consentement libre, éclairé et réfléchi.

Former, structurer, accompagner durablement

La HAS interpelle les pouvoirs publics sur trois priorités à renforcer :

  • La formation initiale et continue des professionnels

  • La structuration de l’offre de soins territoriale

  • La coordination pluridisciplinaire sur l’ensemble du territoire

 

Et pour les mineurs trans ?

La HAS annonce qu’un deuxième volet de recommandations sera élaboré en 2026, concernant les personnes de moins de 18 ans. Faute de consensus scientifique aujourd’hui, les mineurs ne sont pas inclus dans cette première publication.

À retenir

  • La transition de genre adulte bénéficie désormais d’un cadre médical officiel en France.

  • Le rôle du médecin généraliste est renforcé.

  • Les soins doivent être accessibles, coordonnés, respectueux et personnalisés.

  • Des traitements hormonaux et chirurgies peuvent être proposés après une information complète.

  • Des recommandations spécifiques pour les mineurs sont attendues en 2026.

 

Vos questions sur la transition de genre recommandée par la HAS en 2025

 

Quels professionnels peuvent accompagner une transition de genre ?

Le médecin généraliste, s’il est formé, peut prescrire les traitements hormonaux. L’accompagnement peut aussi impliquer des endocrinologues, psychologues, gynécologues, urologues ou chirurgiens.

Les traitements hormonaux sont-ils automatiques ?

Non. Une évaluation médicale est recommandée pour chaque situation. Le consentement éclairé est toujours requis.

L’identité de genre est-elle toujours considérée comme une maladie ?

Non. Depuis 2022, l’incongruence de genre est considérée comme une affection liée à la santé sexuelle, et non comme un trouble mental.

Les personnes trans peuvent-elles demander une chirurgie ?

Oui. Un délai de réflexion et une information complète sur les risques et l’irréversibilité sont nécessaires avant toute intervention.

Les mineurs sont-ils concernés par ces recommandations ?


Pas encore. La HAS prévoit un second volet en 2026, dédié aux personnes trans de moins de 18 ans.

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