Aide à mourir : quelles pratiques dans le monde ? Découvrez les pays où l’euthanasie et le suicide assisté sont légaux, chiffres et lois à jour.
Aide à mourir : quelles pratiques dans le monde ? Alors que la France s’apprête à débattre d’un texte historique au printemps 2025, le sujet revient en force dans l’actualité. Mais qu’en est-il ailleurs ? Quels pays ont légalisé l’euthanasie ou le suicide assisté ? Et dans quelles conditions ? Cet article vous propose un tour d’horizon documenté, comparatif et factuel des législations, chiffres et pratiques autour de l’aide à mourir dans le monde.
La France à l’aube d’une loi sur l’aide à mourir
En mai 2025, deux propositions de loi seront débattues à l’Assemblée nationale :
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Une sur l’aide à mourir, portée par le député Olivier Falorni
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Une autre sur les soins d’accompagnement, portée par la députée Annie Vidal
Ce cadre juridique pourrait faire de la France un nouvel acteur européen majeur dans le droit à mourir dans la dignité.
Ce que dit le dossier officiel du CNSPFV
Publié en avril 2025, le dossier du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie (CNSPFV) livre une synthèse inédite, pays par pays, sur l’encadrement légal et les chiffres.
Il met en lumière :
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La diversité des approches : certains pays privilégient le domicile, d’autres les hôpitaux.
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Les pathologies concernées : cancers (70 % en moyenne), maladies neurologiques, polypathologies liées à l’âge.
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Les tranches d’âge : la majorité des patients ont plus de 70 ans.
L’aide à mourir dans le monde : évolutions légales et éthiques
La question de l’aide à mourir divise, interpelle, émeut. Pourtant, plus de 20 pays ou États ont légiféré sur l’euthanasie ou le suicide assisté. Certains comme les Pays-Bas ou la Belgique ont plus de 20 ans de recul. D’autres, comme l’Australie ou la Colombie, viennent à peine d’entrer dans l’histoire législative du droit à mourir dans la dignité. De l’Europe à l’Amérique, en passant par l’Océanie, l’assistance à mourir suscite des débats intenses. Voici quelques faits marquants :
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En Europe : les Pays-Bas et la Belgique ont été pionniers. L’Espagne, le Portugal et l’Autriche ont suivi.
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En Amérique du Nord : le Canada est l’un des pays les plus avancés, avec plus de 15 000 actes en 2023.
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En Amérique latine : seule la Colombie a légalisé à la fois euthanasie et suicide assisté.
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En Océanie : toutes les régions australiennes ainsi que la Nouvelle-Zélande ont franchi le pas depuis 2021.
Tour d’horizon des pratiques dans le monde
En Europe : des modèles pionniers
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Pays-Bas : pionniers depuis 2001, ils ont enregistré près de 10 000 euthanasies en 2024. Une pratique largement intégrée, même pour des cas de souffrances psychiques ou de démence.
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Belgique : l’euthanasie est autorisée depuis 2002, y compris pour les mineurs depuis 2014.
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Suisse : seul le suicide assisté est autorisé, sans nécessité de maladie terminale.
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Espagne, Portugal, Luxembourg, Autriche : des lois plus récentes, mais une montée en puissance des demandes.
Le modèle canadien : une approche progressive
Depuis 2016, l’aide médicale à mourir (AMM) est légale au Canada, avec deux voies : patients en fin de vie ou souffrances intolérables sans fin de vie imminente. Le Québec est particulièrement avancé, avec un taux record de 7,3 % des décès en 2024.
États-Unis : une mosaïque législative
Chaque État décide. Le suicide assisté est légal dans 10 États, dont l’Oregon, pionnier depuis 1997. Les conditions sont très strictes : deux médecins, deux demandes orales, un délai d’attente, et la maladie doit être terminale.
En Amérique latine : la Colombie en tête
Seul pays d’Amérique latine à autoriser l’euthanasie depuis 1997, la Colombie a élargi en 2022 ce droit au suicide assisté. Plus de 690 procédures ont été recensées depuis 2015.
Australie et Nouvelle-Zélande : l’évolution récente
La Nouvelle-Zélande a légalisé l’aide à mourir en 2019, et toutes les régions australiennes ont désormais une loi en vigueur (South Australia, Victoria, Queensland…). Des rapports rigoureux assurent le suivi.
Aide à mourir : quelles pratiques sont autorisées dans chaque pays ?
Voici une sélection des principales pratiques observées à travers le globe en 2024 :
Un débat éthique mondial, au cœur de l’intime
Légaliser l’aide à mourir, c’est ouvrir un débat profond sur le choix, la dignité, la douleur, la liberté individuelle. Les chiffres parlent, les lois évoluent, mais les consciences, elles, restent partagées.