La Haute Autorité de Santé recommande de former davantage de professionnels pour la prise en charge du TDAH chez l’enfant et l’adolescent afin de réduire les délais de diagnostic et  de traitement.

 

Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est un trouble neurodéveloppemental (TND) qui affecte environ 5 % des enfants et adolescents dans le monde. En France, ce trouble est reconnu comme un enjeu majeur de santé publique, avec des conséquences graves lorsqu’il n’est pas pris en charge rapidement. Difficultés scolaires, troubles du comportement, tensions familiales, et même un risque accru de troubles psychiatriques à l’âge adulte sont des conséquences potentielles. Face à cette situation, la Haute Autorité de Santé (HAS) a publié des recommandations pour améliorer la prise en charge du TDAH chez l’enfant, soulignant la nécessité de former davantage de professionnels pour réduire les délais de diagnostic et de traitement.

 

Qu’est-ce que le TDAH chez l’enfant et l’adolescent ?

Le TDAH est un trouble du neurodéveloppement qui se caractérise par des symptômes d’inattention, d’hyperactivité, et/ou d’impulsivité. Ces symptômes varient d’un enfant à l’autre et peuvent avoir un impact majeur sur le quotidien, notamment à l’école, dans les relations sociales et au sein de la famille.

Les trois formes principales du TDAH

  1. TDAH avec prédominance de l’inattention : L’enfant a du mal à se concentrer, fait des erreurs d’inattention, semble distrait, et ne termine pas ses tâches.
  2. TDAH avec prédominance de l’hyperactivité et de l’impulsivité : L’enfant est agité, a du mal à rester assis, interrompt fréquemment les autres, et agit souvent sans réfléchir.
  3. TDAH combiné : L’enfant présente à la fois des symptômes d’inattention, d’hyperactivité et d’impulsivité.

Ces symptômes doivent persister pendant au moins six mois et affecter plusieurs domaines de la vie de l’enfant, tels que l’école, la maison, et les relations sociales.

 

Pourquoi le diagnostic précoce du TDAH chez l’enfant est-il important ?

Un diagnostic précoce du TDAH permet d’adapter les interventions et de limiter les conséquences négatives sur l’enfant, qu’elles soient psychologiques, sociales ou scolaires. Toutefois, le diagnostic du TDAH reste un processus complexe, car les symptômes varient considérablement d’un enfant à l’autre et peuvent être confondus avec d’autres troubles.

Les étapes clés du diagnostic du TDAH

Le diagnostic du TDAH repose sur une évaluation complète qui inclut :

  • Entretien avec l’enfant et ses parents : Cet entretien permet d’évaluer le développement de l’enfant dans plusieurs domaines (neurologique, psychomoteur, affectif).
  • Recueil d’informations auprès de l’entourage : Les enseignants et éducateurs fournissent des informations cruciales sur le comportement de l’enfant à l’école.
  • Examen clinique complet : Un examen physique est nécessaire pour écarter d’autres causes possibles des symptômes observés.

Un diagnostic précoce et précis permet de mettre en place un plan d’intervention adapté aux besoins spécifiques de chaque enfant.

 

Recommandations pour la prise en charge du TDAH chez l’enfant

La Haute Autorité de Santé (HAS) a formulé des recommandations précises pour améliorer la prise en charge du TDAH. Ces recommandations s’inscrivent dans le cadre de la Stratégie nationale pour les troubles du neurodéveloppement (TND).

Interventions non médicamenteuses en première ligne

La HAS recommande de privilégier des interventions non médicamenteuses pour aider l’enfant à mieux gérer les symptômes du TDAH, notamment :

  • Psychoéducation : Informer l’enfant et ses parents sur le TDAH pour qu’ils puissent mieux comprendre le trouble et adopter des stratégies adaptées.
  • Accompagnement scolaire : Mettre en place des aménagements spécifiques pour soutenir l’enfant à l’école (temps supplémentaire, réduction des distractions, soutien personnalisé).
  • Thérapies comportementales : Ces interventions aident l’enfant à gérer son impulsivité et à améliorer son attention par des techniques comportementales.

Traitement médicamenteux en complément

Dans certains cas, et selon la gravité des symptômes, un traitement médicamenteux peut être prescrit. Le méthylphénidate est souvent utilisé, mais ce traitement doit être suivi de près pour ajuster les doses et prévenir d’éventuels effets secondaires.

 

Former plus de professionnels pour améliorer la prise en charge du TDAH

Le manque de professionnels formés pour diagnostiquer et traiter le TDAH est un obstacle majeur à une prise en charge rapide en France. Actuellement, seuls les pédiatres, psychiatres, et neurologues peuvent poser un diagnostic et prescrire un traitement pour le TDAH. Cette situation crée des délais d’attente considérables pour les familles, notamment dans les régions où ces spécialistes sont peu nombreux.

L’appel à la formation de médecins généralistes

Pour combler cette lacune, la HAS recommande de former davantage de médecins généralistes afin qu’ils puissent eux aussi poser un diagnostic et prescrire un traitement pour le TDAH. Cette formation diplômante permettrait d’étendre les compétences des généralistes et de désengorger les spécialistes, réduisant ainsi les délais de prise en charge.

 

Le rôle de la télémédecine dans l’amélioration de l’accès aux soins

La télémédecine représente une solution innovante pour améliorer l’accès aux soins, notamment dans les zones rurales où les spécialistes sont rares. Bien qu’un diagnostic initial en présentiel soit recommandé, la téléconsultation permet un suivi régulier à distance, réduisant ainsi les déplacements pour les familles.

Téléconsultations assistées

La HAS encourage également la mise en place de téléconsultations assistées, durant lesquelles un professionnel de santé ou un psychologue local est présent aux côtés de l’enfant pour assister le spécialiste à distance. Cette approche permet d’offrir un suivi de qualité même dans les régions mal desservies.

 

 

A lire :

 

Le TDAH pour les nuls

 

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« Le TDAH pour les Nuls » est un guide pratique et accessible destiné aux parents, adolescents, et adultes touchés par le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Il présente des informations essentielles pour comprendre ce trouble neurodéveloppemental, ses symptômes et ses impacts sur la vie quotidienne.

Les auteurs, Jeff Strong et le Dr Michael O. Flanagan, expliquent de manière simple et claire comment le TDAH affecte l’attention, l’impulsivité, et l’hyperactivité. Le livre explore les différentes formes de TDAH et la manière dont ces symptômes varient d’un individu à l’autre, tout en insistant sur l’importance du diagnostic précoce pour mieux accompagner les personnes concernées.

Ce guide propose également des stratégies concrètes pour améliorer l’organisation, renforcer l’attention et aider les enfants, adolescents, et adultes à mieux vivre avec ce trouble. Les lecteurs y trouvent des conseils pratiques sur la gestion des symptômes à l’école, au travail, et à la maison, en se focalisant sur des approches non seulement éducatives mais aussi comportementales.

« Le TDAH pour les Nuls » est un excellent point de départ pour ceux qui souhaitent mieux comprendre le TDAH, avec des outils accessibles pour améliorer la qualité de vie des personnes concernées et de leur entourage.

 

Le TDAH pour les nuls, Jeff Strong et Dr. Michael O. Flanagan – First, 24,95 euros

 

 

Sophie Madoun