Plus de 80% des enfants et adolescents français ne respectent pas les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour être en bonne santé : pratiquer au moins 60 minutes d’activité physique quotidienne. Pour la santé de nos enfants 30 minutes d’activité physique par jour sont indispensables ! Et voici à l’occasion des Jeux Olympiques voici le programme de Génération 2024.

Les conséquences de la sédentarité sur la santé sont graves :

En 40 ans, les jeunes ont perdu un quart de leurs capacités cardiovasculaires, donc de leur capital santé

La « malbouffe » n’explique pas tout, inactivité et sédentarité ont un impact majeur sur le surpoids observé chez 18% des enfants de 7 à 9 ans

De même, inactivité et sédentarité expliquent pour partie le nombre croissant d’adolescents diabétiques de type 2.

Le manque d’activité physique augmente de 30% le risque d’avoir une des 36 maladies chroniques répertoriées : diabète, cancer, maladie cardiovasculaire.

Au contraire, l’activité physique et sportive régulière apporte de nombreux bienfaits aux enfants :

Elle réduit la mortalité, favorise le bien- être, conditionne la fonction musculaire, contribue à la prévention des maladies cardiovasculaires.

Elle joue notamment un rôle important dans l’acquisition et le maintien du capital osseux, dont l’essentiel est acquis durant les 20 premières années de la vie.

LA CRISE SANITAIRE AGGRAVE LA SÉDENTARITÉ

Selon une enquête de l’ONAPS*, 56% des enfants et adolescents ont réduit drastiquement leur niveau d’activité physique

et augmenté leur temps de sédentarité durant le premier confinement.*

Une étude portant sur 206 élèves de CE1/CE2 (106 évalués en février 2020 et 100 évalués un an plus tard) montre que le confinement a entrainé une diminution de

25% des capacités physiques des enfants, pour tous les tests d’effort qui leur ont été proposés (endurance, force, coordination, parcours moteurs).**

Pour la santé de nos enfants 30 minutes d’activité physique par jour

Un enfant qui ne bouge pas assez à toutes les chances de devenir un adulte sédentaire.

Quel meilleur endroit que l’école pour transmettre les bonnes habitudes actives à tous les enfants d’une classe d’âge, quels que soient leur genre ou leur milieu social ? L’Éducation physique et sportive (EPS) constitue déjà la source principale d’activité physique pour 80% des enfants, et joue à ce titre un rôle essentiel pour leur santé et le développement de leurs habilités motrices.

A savoir : Une évaluation de l’ANSES de novembre 2020 met en évidence de fortes disparités face à la sédentarité et à l’inactivité physique en fonction du sexe – les filles de 11-14 ans sont plus exposées que les garçons-, et de l’origine sociale – les jeunes issus de milieux défavorisés sont plus exposés.

En complément de l’EPS, l’instauration de 30 minutes d’activité physique quotidienne à l’école est une avancée importante pour permettre aux enfants de se rapprocher des recommandations de l’OMS (au moins 60 minutes d’activité physique modérée à soutenue par jour).

Une mesure plébiscitée par les Français* :

Près de 9 Français sur 10 considèrent que l’école a un rôle à jouer pour favoriser l’activité physique et sportive des enfants.

85% des Français soutiennent la mise en place de 30 minutes d’activité physique quotidienne pour les élèves de primaire.

« IL N’Y A QUE DE BONNES RAISONS D’INTRODUIRE PLUS DACTIVITÉ PHYSIQUE À LÉCOLE ! » MICHEL CYMES

C’est entre 6 et 11 ans que se prennent les bonnes habitudes actives de toute une vie. Cela ne signifie pas que tout est perdu ensuite, mais clairement, un enfant qui ne bouge pas assez passera plus de temps devant des écrans, sera plus à risque de prendre du poids, et il sera plus difficile de le mettre en mouvement par la suite.

L’école est largement la principale source d’activité physique pour 80% des jeunes, quels que soient l’âge ou le milieu social. C’est donc là qu’il faut porter tous nos efforts pour introduire encore plus d’activité physique, afin de toucher tous les jeunes sans distinction.

C’est scientifiquement prouvé, l’activité physique augmente les facultés de concentration. Cela va à l’encontre des idées reçues car on pense parfois que bouger dissipe les enfants, mais c’est l’inverse qui se produit : ils se dépensent, évacuent le stress et sont plus disponibles pour les apprentissages en classe.

Faire bouger les enfants, c’est agir indirectement sur les parents ! Les enfants peuvent avoir un vrai effet d’entrainement sur les adultes, leur donner envie de partager des moments d’activité. Un adulte peu actif sera incité à bouger si son enfant s’y met !

30 MINUTES D’ACTIVITÉ PHYSIQUE PAR JOUR, UNE MESURE DÉJÀ ADOPTÉE PAR DE NOMBREUX ENSEIGNANTS

En dépit des difficultés d’organisation liées au contexte sanitaire, les enseignants se sont massivement mobilisés pour instaurer cette mesure dans leur classe, sur la base du volontariat.

Les 30 minutes d’activité physique par jour peuvent être mises en œuvre de façon simple et souple, en s’adaptant à la réalité de chaque classe : en début de journée, ou de façon fractionnée ; pendant les temps scolaires ou périscolaires ; en extérieur ou en intérieur, en s’appuyant sur du matériel léger et sur l’environnement existant – en complément de l’EPS.

Les enseignants engagés dans l’expérimentation ont pu constater de réels bénéfices sur leurs élèves et sur leur classe :

Amélioration du climat de la classe : bouger permet aux enfants de lutter contre la fatigue et d’apaiser les tensions

Développement des capacités motrices et des aptitudes physiques

Attention et concentration favorisées ; meilleure disponibilité pour les apprentissages

Le lien entre réussite scolaire et activité physique scientifiquement prouvé

La forme physique et le surpoids chez l’enfant ont des effets sur sa capacité à apprendre à lire et à compter (Davis and Cooper, 2011).

Une activité physique régulière chez les préadolescents a des effets positifs sur le développement des fonctions cérébrales, sur leurs résultats académiques et sur leur attention (De Greef, Bosker and al., 2018).

Plusieurs études démontrent que les élèves suédois qui suivent des programmes de promotion de l’activité physique sont deux fois plus nombreux à atteindre les objectifs nationaux dans trois matières (suédois, mathématiques et anglais), com- paré aux autres élèves (Käll, Nilsson & Lindén, 2014).

QUESTIONS À MARTINE DUCLOS, Médecin Endocrinologie et métabolismes, CHU, Clermont-Ferrand

Dans le contexte sanitaire actuel, pourquoi est-ce particulièrement important de promouvoir la mesure de 30 minutes d’activité physique quotidienne à l’école ?

Lors des confinements successifs, l’activité physique des enfants a beaucoup diminué, tandis que le temps passé assis a augmenté. Or ces deux comportements sont des facteurs de risque de développer une maladie chronique, mais aussi une dépression. L’étude que j’ai réalisée dans deux écoles de Vichy a permis de comparer les performances physiques et académiques d’enfants scolarisés en CE1 et CE2, les premiers en février 2020 (avant la crise sanitaire); et les deuxièmes un an plus tard, après des mois de confinement.

Cette étude a démontré que le confinement avait induit une diminution de 25% des capacités physiques des enfants, sur tous les tests d’effort qui leur étaient proposés : endurance, force, coordination, parcours moteurs. Une partie significative des enfants du deuxième groupe n’étaient pas capables de courir dix mètres sans être essoufflés ! Le confinement a aussi eu des effets importants sur les performances académiques, avec là encore une baisse de 25% des capacités.

Les confinements ont enraciné de mauvaises habitudes de sédentarité qui étaient déjà présentes, il est donc temps de transmettre à tous les enfants de bonnes habitudes actives, et c’est ce que permet l’instauration de 30 minutes d’activité physique par jour à l’école.

Quel lien il y a-t-il entre activité physique et apprentissages ?

Des méta-analyses scientifiques montrent avec certitude que l’activité physique régulière entraine une amélioration des capacités académiques des enfants dans les domaines suivants : lecture, langage, orthographe, géographie, mathématiques. En effet, l’activité physique développe le nombre de neurones et

créé d’avantage de connexions synaptiques ; ce qui permet un meilleur développement cérébral. Par ailleurs les enfants sont moins anxieux, moins déprimés, ils dorment mieux, ce qui facilite également les apprentissages.

Ces mêmes études montrent que tous les types d’activité physique sont efficaces : l’EPS, les récréations actives et les activités proposées dans le cadre des  » 30 minutes », ainsi que celles qui sont faites en dehors de l’école.

L’instauration de 30 minutes d’activité physique par jour à l’école est-elle de nature à améliorer la santé des enfants ?

L’OMS recommande au moins 60 minutes d’activité physique pour les enfants et les adolescents, et l’on sait que les jeunes Français sont très loin d’atteindre ce seuil.

Les 30 minutes d’APQ à l’école peuvent leur permettre de s’en rapprocher, et surtout elles peuvent enclencher une dynamique vertueuse : pour les enfants, en leur donnant envie de bouger ; pour les collectivités où la mesure est mise en place, en les incitant à proposer aux populations d’autres dispositifs pour bouger plus : favoriser les transports actifs, développer les équipements sportifs…

L’activité physique a de nombreux effets positifs sur la santé des enfants : elle diminue le risque d’obésité, améliore le profil cardio-métabolique, la croissance, le sommeil, la santé mentale… C’est pourquoi il est important d’agir à l’âge où les jeunes acquièrent de bonnes habitudes pour leur santé.

ACCOMPAGNER LA GÉNÉRALISATION DU SPORT DANS TOUTES LES ÉCOLES GRÂCE À DES OUTILS PÉDAGOGIQUES SIMPLES ET LUDIQUES

Le Président de la République a annoncé la généralisation des 30 minutes d’activité physique par jour dans les écoles primaires, d’ici à 2024.

Combinée à l’EPS, dont Paris 2024 souligne toute l’importance, ainsi qu’au sport scolaire et au renforcement des liens entre clubs et écoles, cette perspective de généralisation contribue à renforcer durablement la place de l’activité physique et sportive dans le quotidien de la génération 2024.

Afin d’accompagner les enseignants dans la concrétisation de cette ambition dans leur classe, des supports pédagogiques sont mis à disposition sur le site Génération 2024, la plateforme d’éducation de Paris 2024.

De nombreux contributeurs ont participé à la rédaction de ces outils : le rectorat de Paris, le rectorat de Créteil, l’Académie de Poitiers, la Fédération Française d’Athlétisme (FFA), la Fédération Française de Rugby, l’AEFE ou encore l’USEP.

GÉNÉRATION 2024, POUR PROLONGER LA DYNAMIQUE SPORTIVE À L’ÉCOLE TOUTE L’ANNÉE

L’élan des Jeux de Paris 2024 doit renforcer durablement la place de l’activité physique, de l’EPS et du sport à l’école. La Semaine Olympique et Paralympique s’inscrit ainsi dans Génération 2024, le programme d’éducation des Jeux de Paris 2024 proposé toute l’année, à travers différents dispositifs.

Principal levier de ce programme, le label Génération 2024, porté par le Ministère de l’Éducation Nationale, de la Jeunesse et des Sports et le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, vise à développer les passerelles entre le monde scolaire et universitaire et le mouvement sportif.

LA PLATEFORME GÉNÉRATION 2024

Ressources pédagogiques, articles, concours, newsletters… de nombreux contenus sont proposés aux enseignants sur cette plateforme en libre

accès, par Paris 2024 et l’ensemble de ses parties prenantes. Par exemple :

Le film La Couleur de la Victoire : qui retrace l’histoire de l’athlète américain Jesse Owens aux Jeux de Berlin en 1936. Accompagné d’un cahier pédagogique conçu par l’Académie de Créteil et l’association 733, il suscitera la réflexion des jeunes

générations sur le racisme, de la tolérance et du respect.

Depuis septembre 2020, plus de 100 000 jeunes ont bénéficié de la diffusion de ce film.

L’escape game Génération 2024 : lancé à l’occasion de la SOP 2022, ce jeu pédagogique incite les élèves

à résoudre des énigmes autour de l’histoire des Jeux, des Jeux de Paris 2024 ou encore du sport et de l’environnement, afin de retrouver les flammes olympique et paralympique.

La pédagogie en mouvement : cette méthode d’éducation active et participative, qui utilise l’activité physique comme outil, permet de transmettre les valeurs de l’Olympisme (amitié, excellence et respect) et d’aborder les grands enjeux de société tout en bougeant et en s’amusant.

Depuis décembre 2020, cette ressource a été téléchargée plus de 7 000 fois et plus de 20 formations ont été organisées à Paris et en Seine- Saint-Denis auprès de professionnels de l’éducation et de l’animation.

Le Programme d’éducation aux valeurs olympiques du CIO et I’MPOSSIBLE, le programme d’éducation aux valeurs paralympiques de l’IPC : des ressources pédagogiques pour tous les niveaux pour présenter ces mouvements, leurs valeurs,

les disciplines, et faire le lien avec les enseignements du programme scolaire.

L’ensemble de ces outils et de nombreux autres sont à retrouver sur le site generation.paris2024.org.

Pour obtenir le label, les écoles et les établissements scolaires et universitaires doivent respecter

les 4 critères suivants :

Développer des projets structurants avec les clubs sportifs du territoire, ce qui nécessite pour le primaire l’existence d’une association sportive (USEP ou UGSEL) ;

Participer aux événements olympiques et paralympiques, à la Journée nationale du sport scolaire et à celle du sport universitaire, à la promotion de la pratique sportive ;

Accompagner ou accueillir des sportifs de haut niveau ;

Ouvrir les équipements sportifs des établissements aux associations sportives locales pour favoriser la pratique sportive.

Depuis janvier 2022, Paris 2024 distribue à l’ensemble des écoles et établissements labélisés Génération 2024 un kit pour permettre aux écoles de porter fièrement les couleurs du label : une plaque murale, un drapeau, un tableau agenda et un sac réutilisable.