Les recherches sur le microbiote intestinal (ensemble des bactéries intestinales) contribuent depuis quelques années de manière importante au progrès de la médecine. Au sein d’un consortium international, des chercheurs de l’Inra avec leurs collègues étrangers ont mis en évidence l’impact d’un traitement antidiabétique, la metformine, sur le microbiote intestinal de personnes atteintes de diabète de type 2. Les résultats, publiés dans Nature le 2 décembre, soulignent l’importance de prendre en compte les effets de ce traitement dans l’étude du lien entre microbiote intestinal et diabète de type 2.
Le diabète de type 2 (T2D pour « Type 2 Diabetes ») est une maladie dont la prévalence globale augmente, notamment en lien avec l’accroissement des cas d’obésité. De précédentes études ont montré que pour des maladies chroniques telles que le T2D, la composition et la fonction du microbiote intestinal étaient altérées, suggérant un lien fort entre ces maladies et les bactéries intestinales. Cependant, dans la plupart de ces études, les traitements des patients étudiés n’étaient pas pris en compte comme facteur potentiel de modifications du microbiote.
Des chercheurs de l’Inra, avec des équipes de recherche internationales, se sont intéressés à comparer le profil (ou la signature) de microbiotes intestinaux de personnes diabétiques bénéficiant d’un traitement à la metformine, le principal traitement antidiabétique, avec celui de malades non traités. Les chercheurs ont ainsi comparé les microbiotes intestinaux de trois cohortes (Chinois, Suédois et Danois du projet MetaHIT 2008-2012 coordonné par l’Inra), totalisant 784 individus dont 199 personnes atteintes de T2D .
Le microbiote intestinal rétablit la diversité bactérienne
Les analyses montrent que le microbiote de 92 patients traitées par la metformine se distingue de celui des 106 patients non traitées et se rapproche de celui des personnes saines. La metformine influe donc sur le microbiote intestinal en rétablissant en partie la diversité bactérienne qui fait défaut chez les personnes atteintes de T2D.
Les chercheurs concluent que les recherches à venir portant sur les altérations du microbiote observées chez les personnes atteintes de T2D ou d’autres maladies fréquentes, telles que les complications cardiovasculaires ou neurologiques, doivent prendre en compte les effets des traitements médicamenteux.