40 ans après la découverte du Sida des avancées majeures ont eu lieu avec des espoirs de rémission. Explications.

Avec près de 39 millions de personnes vivant avec le VIH et des progrès remarquables réalisés depuis sa première identification à l’Institut Pasteur, l’espoir d’une rémission et d’une éradication complète du virus est plus fort que jamais. Le colloque « 40 Years of HIV Science » marque un moment décisif, révélant les avancées et les défis continus pour vaincre le Sida. Voici les découvertes qui alimentent cet espoir et les perspectives d’avenir de la recherche sur le Sida.

Progrès scientifiques et médicaux dans la lutte contre le Sida

Depuis sa découverte à l’Institut Pasteur, les efforts pour décrire et comprendre le VIH se sont intensifiés. Ces recherches ont permis des avancées significatives dans le traitement et la gestion de l’infection, améliorant la longévité et la qualité de vie des personnes vivant avec le Sida.

Défis dans l’éradication du VIH

Des avancées significatives ont été réalisées grâce à l’utilisation de techniques de pointe, révélant une caractéristique surprenante du VIH : sa capacité à cibler spécifiquement les noyaux des cellules hôtes. En exploitant les mécanismes internes de ces cellules, le VIH parvient à dupliquer son génome et à former de nouvelles particules virales prêtes à infecter d’autres cellules. Cette révélation sur le ciblage du noyau cellulaire ouvre de nouvelles voies de recherche pour combattre la réplication et la persistance du virus Sida.

Parallèlement, l’étude de l’immunité innée, ces défenses immédiates de l’organisme capables de bloquer le virus dès son intrusion dans la cellule, se profile comme une piste prometteuse. Il est envisagé de stimuler cette capacité de défense naturelle à travers le développement de traitements d’immunothérapie.

Un autre aspect crucial de la recherche est l’éradication du VIH des cellules où il se cache. Utilisant des technologies innovantes, les chercheurs s’efforcent de localiser les réservoirs viraux et de comprendre comment le VIH s’y installe, échappant ainsi au système immunitaire et aux traitements antirétroviraux. Des zones telles que les ganglions lymphatiques et les intestins, considérés comme des réservoirs potentiels, font l’objet d’une attention particulière dans ces études.

Place à la prévention contre le Sida

L’atteinte de trois objectifs clés – détecter 95% des cas de séropositivité, diminuer les nouvelles infections et éliminer toute forme de discrimination – sera cruciale pour réussir dans la lutte contre le Sida.

D’après les données de Santé Publique France* en 2021, 29% des cas de Sida ont été diagnostiqués à un stade avancé, d’où l’importance vitale du dépistages.

Malgré des progrès scientifiques notables, la modification des attitudes ne suit pas au même rythme. La campagne « I = I » (VIH Indétectable = VIH Intransmissible) joue un rôle crucial dans la réduction de la discrimination et de la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH. Cependant, une enquête du CRIPS Île-de-France** de novembre 2022 révèle que 70% des Français ne sont pas au courant de l’effet préventif du traitement ou de la stratégie TasP (Traitement comme Prévention). De plus, 54% des répondants expriment le souhait de voir des campagnes de sensibilisation de grande envergure sur ce sujet.

Inclusion des sciences sociales 

En plus de la recherche médicale, les sciences sociales jouent un rôle clé pour assurer que les innovations thérapeutiques soient accessibles à tous. Les efforts collectifs pour changer la perception sociale du Sida, combattre la discrimination, et promouvoir la prévention et le diagnostic précoce sont cruciaux.

 

Pour soutenir la recherche contre le Sida, n’hésitez pas à aller sur le Sidaction !

 

Sources :

Institut Pasteur

*Santé Publique France. Bulletin de santé publique. Surveillance du VIH et des IST bactériennes. Edition nationale décembre 2022.

**CRIPS Île-de-France. I=I OU « INDÉTECTABLE = INTRANSMISSIBLE ». Novembre 2022, consulté le 03/10/2023.