La question de l’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques s’est invitée à de nombreuses reprises dans le débat public depuis l’émergence des technologies sans fil. Depuis lors, les personnes victimes des ondes vivent un enfer. Et ce d’aoutat plus que le corps médical méconnaît trop souvent ce mal. Mais le professeur Belpomme vient de découvrir les causes de ce mal.
En effet, selon une étude du Professeur Dominique Belpomme, publiée dans la revue scientifique Reviews on Environmental Health, il existe désormais des critères cliniques et des marqueurs biologiques permettant de diagnostiquer une électrosensibilité. Une première à ce jour. « En utilisant la batterie de biomarqueurs que nous avons examinés dans cette étude, il est désormais possible de caractériser objectivement et d’identifier l’électrosensibilité et la sensibilité chimique multiple », déclarent les auteurs de l’étude.
Selon les données de cette étude de plusieurs années portant sur 727 personnes, l’électrohypersensibillité (ainsi que l’intolérance à de nombreux produits chimiques) implique « une hyperhistaminémie et un stress oxydant liés à une inflammation, une réponse auto-immune, une hypoperfusion dans la région capsulotalamique, une ouverture de la barrière hémato-encéphalique, ainsi qu’un déficit en mélatonine ». Cela signifie que certains de ces symptômes, comme par exemple une histaminémie anormalement élevée, sont le signe d’une inflammation chronique.
L’exposition aux ondes electromagnétiques entrainent une neuro inflammation
« Il s’agit d’un phénomène inflammatoire qui siège dans le cerveau, une neuro-inflammation induite par les champs électromagnétiques. Ce n’est pas une maladie psychiatrique ou psychosomatique », a ainsi précisé Dominique Belpomme au mensuel Santé Magazine Malgré les controverses de ces dernières années, l’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques semble d’ailleurs de plus en plus prise au sérieux par le corps médical. « Aujourd’hui, 30 % des malades nous sont adressés par des médecins. Le corps médical commence à bouger. Nous avons une liste d’environ mille praticiens qui nous ont adressé ou ont pris en charge des patients et ils remplissent eux-mêmes les demandes de reconnaissance du handicap », rappelle Dominique Belpomme.
En tout cas, ces dernières avancées médicales issues de l’étude menée par Dominique Belpomme devraient intéresser au plus haut point les représentants du personnel et médecins du travail qui interviennent au quotidien sur cette nouvelle question de santé au travail. Certains d’entre eux étaient même à l’avant-garde car, il y a près de trois ans, des syndicalistes d’entreprises aussi variées que la RATP, la Ville de Paris, France-Télécom, Géodis, Renault, Bayard-Presse, Arkema ou encore le groupe L’Oréal avaient lancé un appel pour réduire l’exposition aux ondes électromagnétiques sur le lieu de travail.
Cette étude est d’autant plus utile alors que l’hyper-électrosensibilité est enfin reconnue en France depuis peu… mais comme une forme de « phobie » ! Pourtant les travaux du Dr Jean-Pierre Maschi avaient mis en évidence ce problème de santé majeur depuis plus de 40 ans (cf. son tout dernier livre paru en mars 2014 Sclérose en Plaque et Pollution Électromagnétique). Pourtant les Américains Clinton Ober, Stephen T. Sinatra et Martin Zucker ont publié en 2010 le best-seller Earthing ( publié en France en 2013 sous le titre Connectez-vous à la Terre, peut-être la découverte la plus importante sur la santé) après avoir mis au point des dispositifs technologiques protecteurs innovants). Autour de ce sujet, sur lequel pèse encore un étrange tabou, Isabelle Fontaine vient également de publier fin 2015 un bien utile cahier Digital Detox. Plusieurs dossiers comportant des articles documentés et la présentation des livres mentionnés sont parus courant 2015 dans les 4 premiers numéros du magazine Santé Science & Conscience.