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Une nouvelle étude encourage la dégustation quotidienne d’une poignée d’amandes dans le cadre d’un régime alimentaire bon pour le cœur.

Pour les triglycérides, l’acide oléique et les graisses mono insaturées totales ont augmenté de manière significative avec la consommation d’amandes par rapport aux muffins.

L’accroissement de la teneur en acide oléique et en graisses mono insaturées dans le taux sérique de triglycérides était inversement associé aux facteurs de risque de cardiopathie coronarienne lié aux lipides et au risque global estimé de cardiopathie coronarienne à 10 ans.

De précédentes études publiées sur ce même groupe de personnes ont montré que le cholestérol total et le «mauvais» cholestérol (LDL) avaient diminué alors que le «bon» cholestérol (HDL) avait augmenté dans le groupe consommant des amandes par rapport au groupe de contrôleii.

«L’effet bénéfique des amandes et surtout celui des graisses mono insaturées sur le risque de cardiopathie dans cette étude est cohérent avec l’étude précédente, y compris les recherches menées sur le régime alimentaire méditerranéen» a déclaré Cyrill Kendall, PhD, Assistant de recherche à l’Université de Toronto et au Clinical Nutrition and Risk Factor Modification Center du St. Michael’s  Hospital et principal responsable de l’étude. « L’amélioration du taux sérique d’acides gras observée avec la consommation d’amandes appuie encore le fait qu’un régime alimentaire riche en graisses mono insaturées serait bon pour la santé cardiovasculaire globale.»

L’une des caractéristiques de ce régime alimentaire est la consommation d’huile d’olive riche en graisses mono insaturéesiii. Les amandes contiennent également une forte teneur en graisses mono insaturées, à savoir les «bonnes» graisses associées à un cœur en bonne santé. Une portion de 30 grammes contient en effet 13 grammes de graisses insaturées et 1 gramme de graisses saturées.

Cette étude survient peu de temps après une étude à grande échelle menée par des chercheurs d’Harvard incluant 27 études (16 d’Amérique du Nord, 8 d’Europe et 3 d’Asie) et plus de 500 000 participants adultes (moyenne d’âge : 53 ans) qui a montré que consommer trois portions (28 grammes) de fruits à coque par semaine entraînait une baisse de 24 % du risque d’attaque cardiaque fatale, une baisse de 22 % du risque d’attaque cardiaque non fatale et une baisse de 13 % du risque de diabèteiv. Cette étude reposait sur l’observationet s’appuyait sur des consommations que les participants consignaient eux-mêmes et qui ne prenaient pas en compte les fruits à coque dégustés en tant qu’ingrédients tout en incluant relativement peu d’études tenant compte de la maladie. Toutefois, elle vient s’ajouter aux nombreuses preuves en faveur de la consommation de  fruits à coque, dont les amandes, dans le cadre d’un régime alimentaire bon pour le cœur.

Une portion d’amande contient des protéines (6 g), des fibres alimentaires (4 g), des vitamines et des minéraux, dont des vitamines E (7,3 mg), du magnésium (77 mg) et du potassium (200 mg). Près de deux décennies de recherche montrent que les amandes peuvent contribuer à la bonne santé du cœur et à  maintenir les taux de cholestérol.

Résumé de l’étude

Conception :

Cette étude était un essai clinique randomisé et contrôlé qui évaluait les effets de la consommation d’amandes sur le taux sérique d’acides gras et le risque estimé de cardiopathie coronarienne à 10 ans.

Elle incluait 27 hommes et femmes (moyenne d’âge : 64 ans) souffrant d’un cholestérol LDL élevé (en moyenne 167 mg/dL) mais en bonne santé. Pendant 4 semaines, les sujets ont suivi l’étape 2 du régime

élaboré par le NCEP (National Cholesterol Education Program) et ont dégusté 50-100 g par jour d’amandes (groupe consommant uniquement des amandes) ou 100-200 g par jour de muffins (groupe de contrôle) ou 25-50g par jour d’amandes ainsi que 50-100 g par jour de muffins (groupe consommant  la moitié des amandes).

Ces muffins étaient préparés de manière à posséder une composition nutritionnelle similaire à celle des amandes à l’exception des glucides et des graisses. La teneur en glucides des muffins était accrue afin d’équilibrer celle en calories des acides gras mono insaturées présentes dans les amandes. La consommation d’amandes et de muffins était calculée en fonction des besoins énergétiques estimés de chaque sujet, soit en moyenne 423 calories par jour. Cette étude était croisée et chaque sujet participait aux 3 traitements diététiques de 4 semaines chacun au hasard avec une période de repos d’au moins deux semaines entre chaque traitement. L’objectif premier de cette étude était d’évaluer les effets des amandes sur les lipides présents dans le sang, ce qui avait fait l’objet d’une publication préalable. Ces résultats sont des analyses secondaires.

 

Résultats :

Par rapport à la consommation de muffins, celle d’amandes était associée à une augmentation significative de la teneur en acide oléique et en graisses mono insaturées dans le taux sérique de triglycérides. Dans la fraction des acides gras libres, la dégustation d’amandes a également entraîné une hausse de l’acide oléique et des graisses mono insaturées bien que ces résultats ne soient pas significatifs dans le groupe ayant ingéré uniquement des amandes, ce que les chercheurs imputent à une plus grande variabilité. Pour chaque augmentation de 30 g par jour de la consommation d’amandes,

le risque estimé de cardiopathie coronarienne à 10 ans a diminué de 3,5% pour les participants. Aucune association significative n’a été observée entre les graisses polyinsaturées et le risque de cardiopathie coronarienne à 10 ans. Il n’existait aucune différence significative en termes de poids entre les groupes.

Conclusion :

Déguster des amandes dans le cadre d’un régime alimentaire bon pour le cœur a des effets bénéfiques  sur le taux sérique d’acides gras qui étaient associés à une réduction du risque de cardiopathie coronarienne. Ces données sont cohérentes avec les nombreuses preuves en faveur de la consommation d’amandes qui serait bénéfique pour le cœur.

Limites :

Les risques de cardiopathie coronarienne à 10 ans ont été estimés indirectement grâce à l’équation de Framingham. Chaque période d’intervention alimentaire était relativement courte (4 semaines) et le taux d’abandon était relativement élevé. 37,2 % des sujets qui étaient randomisés ne sont pas allés jusqu’au bout de l’étude et n’ont de ce fait pas été inclus dans l’analyse finale. De plus, la consommation d’amandes a entraîné une augmentation de l’excrétion fécale de graisses mono insaturées (données non publiées par les auteurs). Les résultats peuvent donc être faussés par des différences entre les périodes d’intervention alimentaire en termes de quantités de nutriments et d’énergie réellement absorbées.