pollution

Nous passons 22 heures par jour dans un espace clos : bureau, école, logement… la qualité de l’air intérieur a donc un rôle plus important sur notre santé que l’air extérieur. Pourtant les différentes politiques publiques ont conduit à mettre avant tout en avant la pollution de l’air extérieur.

Le Grenelle de l’Environnement s’est approprié à juste titre la réduction de gaz à effet de serre mais sans se donner les moyens suffisants de travailler sur la qualité de l’air intérieur.

Quelques chiffres éloquents

– 52% de risque supplémentaire de développer une maladie respiratoire si le logement contient humidité et moisissures.

-10% des nourrissons souffrent d’eczéma atypique.

– 10% des écoliers et 15% des collégiens souffrent d’asthme. >> 1ère cause d’absentéisme à l’école : l’asthme.

– 3 fois plus d’asthmatiques depuis 20 ans.

La pollution de l’air intérieur, un problème de santé publique !

Une étude récente a montré que des associations ont été établies entre les effets respiratoires et la présence d’humidité et de moisissures dans les logements. En effet, on sait que 10% en moyenne des Français sont asthmatiques. Dans une maison à risque, c’est-à-dire où il y a présence de moisissures, ce taux augmente de 50%. De même pour la toux et les sifflements dans la poitrine dont le taux moyen augmente respectivement de 50% et 44% chez les occupants d’une maison humide.

Il s’avère que l’asthme est un problème chronique, qui ne cesse d’augmenter et de s’accentuer. Cette maladie, touchant particulièrement les enfants, est la première cause d’absentéisme à l’école.

C’est donc une maladie qui concerne une partie importante de la population. À l’origine de ce problème de santé publique, les deux contaminants majeurs de la qualité de l’air que nous respirons dans nos logements : les moisissures et les COV (composés organiques volatils). En se focalisant sur les économies d’énergie (renforcement de l’isolation des maisons) on a tendance à oublier l’exigence de qualité d’air intérieur.

Des moisissures de plus en plus présentes

De nombreuses études, démontrent que les moisissures sont très présentes dans nos logements à cause d’un excès d’humidité de l’air.

On estime ainsi que l’air d’une maison ancienne se renouvelle en 30 minutes, l’air d’une maison moderne mal isolée en une heure et l’air d’une maison bien isolée en 10 heures !

Le confinement des logements et l’utilisation excessive du chauffage favorisent aujourd’hui le développement en abondance des acariens et des moisissures. Leur présence est accrue lorsque la température est comprise entre 20 et 25°C et que le taux d’humidité de l’air intérieur est supérieur à 60%.

la guerre contre les C.O.V. est déclarée

Souvent à l’origine de problèmes respiratoires ou allergiques, les composés organiques volatils (COV) sont retrouvés dans tous les logements et sont l’un des principaux polluants auxquels nous devons faire face. L’étude de l’Observatoire national de la qualité de l’air intérieur, publiée en 2006, a prouvé sans ambiguïté que la concentration en produits chimiques et en dérivés d’hydrocarbures de l’air à l’intérieur d’un domicile est bien supérieure à la concentration mesurée dans l’air extérieur.

Présents dans notre environnement immédiat, les COV proviennent :

– des produits de bricolage que nous utilisons : peintures, colles, décapants, résines synthétiques),

des produits ménagers (produits de nettoyage, insecticides, déodorants),

des objets domestiques (appareils électriques ou électroniques, jouets en plastique, meubles)

des matériaux de construction (mousses isolantes, bois agglomérés, plastiques).

Les COV sont des produits instables qui émettent des vapeurs à température ambiante. Généralement, un logement “abrite” entre 50 et 300 composés organiques volatils différents, parmi lesquels benzène, toluène, xylène, trichloréthylène ou formaldéhyde… qui ont des effets néfastes :

– odeurs,

– irritation des yeux,

– somnolence,

– fatigue,

– gêne respiratoire caractérisée

– risque d’asthme et d’allergie.

On a là un problème de santé publique, dont la prise de conscience est très récente. Malgré cela, de nombreux professionnels du bâtiment concentrent encore tous leurs efforts sur l’efficacité énergétique des bâtiments, ce qui peut accentuer l’effet de confinement et ne pas favoriser le renouvellement de l’air intérieur.