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Violences faites aux femmes et contaminations VIH : l’insupportable double peine

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Toutes les données disponibles le confirment : en France comme partout ailleurs, les violences faites aux femmes décuplent leurs risques d’être infectées par le VIH. Contre cette double peine une seule option : l’action collective. La mobilisation des femmes, par les femmes, pour les femmes.

 

AIDES se bat depuis 30 ans pour une société débarrassée des rapports de domination et des inégalités de genre. Dans une société française encore fondamentalement dominée par les hommes, des centaines de milliers de femmes ont à se battre quotidiennement contre les violences conjugales, les violences sexuelles, les tentatives d’intimidation et autres formes inacceptables de pressions physiques ou psychologiques. Une situation que la précarité sociale, économique ou administrative ne fait qu’aggraver, et qui se traduit pour des milliers d’entre elles par une contamination au VIH.

L’exemple glaçant des femmes migrantes africaines

Elles représentent à elles seules environ 60% des femmes découvrant leur séropositivité chaque année en France. Pour elles, le lien entre violences sexuelles subies après leur arrivée en France et contamination par le VIH a été clairement démontré par l’étude ANRS-Parcours, dont les résultats ont été publiés en janvier 2018 dans la revue internationale The Lancet Public Health. Cette étude montre que les violences sexuelles subies par les femmes africaines sur le sol français multiplient par 4 leur risque d’être infectées par le VIH. Ainsi, 15,1% des femmes infectées par le VIH après leur arrivée en France ont subi des violences sexuelles, contre 3,5% chez les femmes non infectées.

Des violences majoritairement dues à la grande précarité dans laquelle ces femmes sont contraintes de survivre. Comme le souligne l’étude Parcours, en l’absence de logement stable ou de titre de séjour, certaines femmes se retrouvent à la merci d’hommes n’hésitant pas à « monnayer leur aide » contre des rapports sexuels contraints. Ainsi cette réponse terrible d’une femme migrante en grande difficulté, à qui l’on demande si elle a actuellement une activité sexuelle : « Oui, il faut bien, sinon je serais obligée de dormir dehors ».

« Tout comme le VIH, les violences faites aux femmes ne sont pas qu’une question de comportements individuels. Il s’agit aussi d’un problème politique, qui appelle des réponses politiques », explique Catherine Aumond, vice-présidente de AIDES. « Lors de nos actions, nous mobilisons, accompagnons, sensibilisons chaque année des milliers de femmes, séropositives ou non. Parmi elles, de nombreuses femmes africaines ou afro-descendantes qui veulent que les choses changent. Ensemble, nous trouvons la force et les moyens de lutter contre ces rapports de domination qui gangrènent notre société et font le lit de l’épidémie », conclut Graciela Cattaneo, élue référente des questions femmes à AIDES.

 

Pour AIDES et ses 800 militantes, tout doit être mis en œuvre pour  garantir à toutes les femmes des conditions de vie décentes. A commencer par l’accès à un titre de séjour durable pour les femmes migrantes en situation de précarité. Une première étape indispensable vers moins de violences et moins de contaminations.

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