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Révolution en Cardiologie : comment les ultrasons non invasifs changent le traitement des valves cardiaques ?

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Des chercheurs viennent de faire une grande avancée  dans le traitement des maladies cardiaques : la thérapie par ultrasons non invasive. Elles offrent une alternative prometteuse au remplacement chirurgical des valves cardiaques.

Le remplacement chirurgical des valves cardiaques, bien que courant, n’est pas une option viable pour tous les patients en raison de son caractère invasif. Cependant, une récente percée scientifique offre un grand espoir : les ultrasons non invasifs.

Thérapie par ultrasons non invasive : une révolution dans le traitement des maladies valvulaires cardiaques

Des chercheurs de l’Inserm, de l’ESPCI Paris, du CNRS et de l’Université Paris Cité, en collaboration avec Cardiawave, ont mené une étude novatrice, prouvant l’efficacité d’une thérapie par ultrasons focalisés, totalement non invasive.

Cette méthode utilise une technologie avancée qui répare la valve aortique en employant des ultrasons focalisés de haute énergie. Ces ultrasons sont appliqués de manière ciblée et mécanique à travers un dispositif placé sur la poitrine du patient. L’objectif est de rendre la valve plus souple, ce qui facilite son ouverture et améliore ainsi son fonctionnement.

Un essai clinique sur 40 patients a démontré une amélioration significative de leur état de santé, sans les risques associés aux procédures chirurgicales traditionnelles.

Une avancé dans le traitement du rétrécissement aortique calcifié

Cette avancée est particulièrement pertinente étant donné que des millions de personnes souffrent de rétrécissement aortique calcifié (RAC) en Europe et aux États-Unis.

Qu’est-ce que le rétrécissement aortique calcifié ?

Le rétrécissement aortique calcifié (RAC), est une affection cardiaque courante, particulièrement chez les personnes âgées. Pour le comprendre, imaginons le cœur comme une pompe sophistiquée avec plusieurs valves qui s’ouvrent et se ferment pour permettre au sang de circuler correctement. L’une de ces valves est la valve aortique, qui joue un rôle crucial dans le flux sanguin entre le cœur et l’aorte, la principale artère du corps.

Avec le temps, cette valve peut devenir rigide et s’épaissir à cause de dépôts de calcium — un peu comme la chaux qui s’accumule dans une vieille tuyauterie. C’est ce qu’on appelle le rétrécissement aortique calcifié. Lorsque la valve se calcifie, elle ne s’ouvre plus correctement, rendant le travail du cœur plus difficile pour pomper le sang à travers cette ouverture rétrécie.

Les symptômes du rétrécissement aortique calcifié peuvent inclure un essoufflement, une fatigue rapide, des douleurs thoraciques, ou même des évanouissements. Cependant, dans certains cas, les gens ne ressentent aucun symptôme pendant longtemps.

Il existe également un risque accru de complications cardiaques, comme l’hypertension artérielle dans les poumons, l’infarctus du myocarde, cardiopathie, athérosclérose et des troubles du rythme cardiaque, qui peuvent augmenter le risque d’accidents vasculaires cérébraux.

Le RAC peut être grave car il augmente la pression sur le cœur, pouvant conduire à des problèmes comme l’insuffisance cardiaque, où le cœur ne peut plus pomper le sang efficacement dans tout le corps ou la mort subite.

NIUT : une alternative thérapeutique prometteuse

La valve aortique est composée de plusieurs feuillets (3 le plus souvent) qui, lorsqu’ils se calcifient, empêchent sa bonne ouverture. Après traitement par ultrasons, on observe une amélioration significative de la surface d’ouverture de la valve aortique représentée ici sur l’image de droite.

 

La thérapie par ultrasons non invasive (NIUT) développée par l’Inserm et Cardiawave est une alternative prometteuse pour les patients qui ne peuvent pas subir de chirurgie traditionnelle.

L’essai clinique, mené dans trois pays, a montré non seulement une absence d’événements indésirables graves mais aussi une amélioration notable de la fonction cardiaque et de la qualité de vie des patients.

À l’issue du suivi, les chercheurs ont constaté des résultats positifs :

  • Aucun cas de décès ou d’événements graves, tels que crises cardiaques, accidents vasculaires cérébraux ou troubles du rythme cardiaque sévères, n’a été associé à la procédure.
  • Une nette amélioration de la fonction cardiaque a été observée, confirmée six mois après l’utilisation du dispositif. Cela inclut une augmentation de 10 % de la taille moyenne de la valve aortique.
  • La qualité de vie des patients s’est significativement améliorée, ainsi que les symptômes d’insuffisance cardiaque : meilleure capacité physique et réduction de l’essoufflement lors d’efforts. Par exemple, un test mesurant la distance parcourue en six minutes a montré des améliorations.
  • Concernant l’évaluation de la gravité de l’insuffisance cardiaque, le score de la New York Heart Association (NYHA) s’est amélioré ou stabilisé pour 96 % des patients (24 sur 25). De plus, le score moyen au Kansas City Cardiomyopathy Questionnaire (KCCQ), un autre indicateur de la gravité de l’insuffisance cardiaque, a augmenté de 33 %.

Vers une nouvelle ère de traitement cardiaque

Bien que le dispositif Valvosoft® soit encore en phase d’essais cliniques, ses résultats prometteurs ouvrent la voie à une nouvelle ère dans le traitement des maladies des valves cardiaques, offrant espoir et qualité de vie améliorée aux patients.

« Ces résultats prometteurs représentent un changement de paradigme pour le traitement du rétrécissement aortique calcifié », explique Emmanuel Messas, investigateur principal de l’étude clinique.

« Ils montrent que cette approche innovante est faisable et sûre, et a permis d’améliorer de façon significative les paramètres hémodynamiques et cliniques ainsi que la qualité de vie des patients participant à l’essai clinique », ajoute Mickaël Tanter, directeur de recherche Inserm au laboratoire Physique pour la médecine à Paris.

« Si son efficacité est confirmée, cette technologie pourrait représenter un immense espoir pour des millions de patients souffrant de formes sévères de RAC et qui se trouvent actuellement dans une impasse thérapeutique », explique Mathieu Pernot, directeur de recherche Inserm au sein du laboratoire Physique pour la médecine.

 

Source :

Cette étude a été portée par Cardiawave, start-up spin-off des laboratoires Institut Langevin (Inserm/CNRS/ESPCI) et Physique pour la médicine Paris (Inserm/CNRS/ESPCI/PSL)

Inserm

 

 

Sophie Madoun

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